S'il y a 20 ans encore, disposer d'une ligne téléphonique professionnelle pour son commerce ou son activité était un indispensable, aujourd'hui ce sont les sites internet qui sont des outils incontournables pour chaque structure souhaitant avoir une certaine visibilité.

Des microentreprises aux PME en passant par les multinationales, les sites Web permettent de faire exister les marques, les structures, de communiquer, de présenter son activité, et plus généralement de simplement exister auprès des partenaires, clients ou collaborateurs.

Internet

Internet, gros consommateur d'énergie

Cette généralisation implique des effets pervers et néfastes à plusieurs niveaux : aujourd'hui tout le monde dispose d'un site Web, ce qui surcharge les équipements des hébergeurs. Par ailleurs, pour proposer un ensemble de services et d'informations, ces sites deviennent de plus en plus lourds et perfectionnés. Certains sites mobilisent ainsi plusieurs serveurs avec une augmentation de l'utilisation des ressources techniques et une augmentation constante de la consommation électrique.

Pour bien comprendre comment fonctionne l'hébergement web, il faut imaginer des armoires remplies de serveurs qu'il faut refroidir en permanence. Pour ce faire, diverses solutions sont utilisées par les exploitants mais plus il y a de serveurs et plus ils sont monopolisés, plus ils émettent de la chaleur, et plus il faut les refroidir et donc consommer d'énergie à cet effet.

On estime ainsi à ce jour qu'Internet est le 3e plus gros consommateur d'électricité au monde avec plus de 1500 TWH par an, juste derrière la Chine et les USA. Le réseau Internet mondial consomme à lui seul 10 à 15% de la production électrique mondiale, soit l'équivalent de 100 réacteurs nucléaires, et on estime que cette consommation double tous les 4 ans. En résulte un autre chiffre : Internet est responsable d'émissions de CO2 1,5 fois plus élevées que celles du transport aérien dans le monde.

internet

Opter pour un hébergement écologique

Il est donc nécessaire pour chaque acteur d'Internet de repenser ses besoins et sa consommation des services d'hébergement pour les intégrer dans une démarche plus écologique. Certains choix peuvent ainsi être réalisés dès la création de son site Web : hébergement mutualisé, hébergement dédié ou VPS, hébergement dans le Cloud: bien estimer ses besoins de trafic, de services et d'évolution permet en premier lieu de réaliser des économies d'énergies en ne monopolisant pas inutilement des infrastructures surdimensionnées et énergivores.

Au-delà de cela, on note l'apparition depuis quelques années d'hébergeurs écologiques qui proposent en option ou plus globalement, des offres prenant en considération la protection de l'environnement. L'hébergement web PlanetHoster, avec ses services associés, favorise par exemple le recours à des énergies vertes et renouvelables pour alimenter ses services. La société exploite notamment de l'énergie issue de la production hydroélectrique pour alimenter ses infrastructures canadiennes.

Pour l'utilisateur, il n'y a aucun changement notable entre ce type d'offre écologique et une offre traditionnelle, puisque les services ne changent pas, seuls la provenance de l'énergie ou les systèmes de refroidissement sont différents.

Le Cloud, une solution d'hébergement intéressante

En outre, le recours à l'hébergement Cloud permet déjà de limiter son impact écologique en garantissant une meilleure utilisation des ressources. Contrairement à des serveurs mutualisés qui ne sont jamais exploités à 100%, l'hébergement cloud peut s'ajuster de façon dynamique aux besoins réels des plateformes. Aucune ressource n'est ainsi gâchée et le rendement énergétique est donc optimal. Malgré tout, ce type d'hébergement ne répond pas à l'ensemble des besoins.

Hébergement et énergies renouvelables

L'utilisation d'énergies renouvelables est sans doute la solution à même de concerner le plus grand nombre de clients. Qu'elle soit solaire, hydraulique, éolienne, l'énergie renouvelable peut potentiellement concerner tous les datacenters.

Certaines structures, déjà engagées dans des processus de responsabilisation écologiques, peuvent par ailleurs mener des actions qui vont au-delà de la nature de l'énergie consommée. On voit ainsi certaines structures mettre en avant des démarches dans leur fonctionnement interne avec la dématérialisation complète de certains services (aucune communication papier), le recyclage des déchets, l'utilisation d'équipements à empreinte carbone limitée, l'utilisation de véhicules électriques ou encore de services moins polluants.

D'autres acteurs mettent en avant des systèmes novateurs avec des refroidissements innovants par échange thermique assez poussé, permettant de refroidir des parcs de serveurs de façon semi-passive sans surconsommation électrique ou même utilisation de gaz rares et dangereux pour la couche d'ozone.

Certains hébergeurs voient également la situation sous un autre angle et proposent à des particuliers d'héberger chez eux des serveurs prenant la forme de radiateurs et dont la chaleur est utilisée pour chauffer les foyers, permettant ainsi aux utilisateurs d'économiser de l'énergie en limitant leur consommation électrique dédiée au chauffage : le système fait ici double emploi avec un rendement jugé assez intéressant pour se démocratiser.

FAQ Vivre Ecologique

Une autre approche consiste à délocaliser les sites d'hébergement et datacenters pour les installer dans des pays nordiques dont le climat plus froid contribue naturellement à refroidir les équipements pour se passer ainsi du besoin de climatisation. Car si la consommation électrique des serveurs est en soi limitée, c'est bien le système de refroidissement de ces derniers qui est le plus énergivore.

Les hébergeurs qui entrent dans une démarche de responsabilité écologique sont de plus en plus nombreux. Nombreux sont également ceux à proposer des offres spécialement orientées vers cette démarche comme une phase de transition vers une adoption totale des énergies renouvelables. Compte tenu des enjeux écologiques des années à venir, il devient primordial pour chacun de mener des choix raisonnés et logiques qui prennent en compte une approche globale.

Et si les utilisateurs devenaient éco-responsables ?

Côté utilisateur, certaines actions peuvent également être menées à une échelle plus locale et conscrite.

On considère ainsi qu'aujourd'hui plus de 14 milliards d'emails sont envoyés par heure dans le monde, ce qui représente plus de 50 gigas watt heure, la consommation électrique de 18 centrales nucléaires pendant 1 heure. Envoyer un email avec une pièce jointe de 1 Mo revient à émettre 19 grammes de CO2 ou de laisser allumer une ampoule électrique pendant une heure.

Il est ainsi recommandé de se désabonner des newsletters inutiles, de compresser les fichiers envoyés, de limiter le nombre de destinataires des emails de groupe à ceux étant véritablement concernés, et enfin de ne conserver que les emails nécessaires dans sa boîte puisque chaque message conservé continue de monopoliser des ressources serveur lors des scans.

La navigation sur Internet peut également bénéficier de quelques bonnes pratiques : renseigner des requêtes de recherche précises dans les moteurs de recherche permet de limiter le travail des serveurs et de pointer directement vers un nombre limité de résultats. La mise de sites consultés régulièrement en favoris permet également d'économiser des ressources, choisir un moteur de recherche écoresponsable peut également peser sur l'empreinte carbone de l'internaute.

L'utilisation aux services de streaming, particulièrement répandue et tendance, est un véritable fléau écologique : la connexion aux serveurs entraîne une surcharge pendant toute la diffusion. Il vaut mieux ainsi préférer un téléchargement en local qui se montre plus rapide et permettra ainsi de ne pas entraîner de consommation énergétique pendant le visionnage ultérieur.

A vous de jouer !