Fin mars, le consortium OneWeb a déposé son bilan et s'est placé sous la protection de la loi américaine sur les faillites. En période de crise du coronavirus, les négociations pour le financement de la constellation de l'opérateur de satellites et pour lever jusqu'à 2 milliards de dollars supplémentaires avaient échoué.

Alors que Thierry Breton, le commissaire européen pour le marché intérieur, plaide pour une constellation européenne de satellites dans le but de proposer une connectivité Internet haut débit d'ici à 2027, l'Europe avait signifié ne pas être intéressée par une reprise de OneWeb.

C'est finalement auprès du gouvernement britannique et du groupe indien Bharti (avec Bharti Airtel qui est le premier opérateur mobile en Inde et troisième au monde) que OneWeb a trouvé repreneur. Ce partenariat public-privé va investir plus de 1 milliard de dollars pour le rachat de OneWeb et financer le redémarrage complet de ses activités.

L'opération doit obtenir l'aval des créanciers de OneWeb, du tribunal américain des faillites et des autorités compétentes. Le cas échéant, cette reprise auprès du groupe japonais Softbank pourrait être bouclée d'ici le quatrième trimestre de cette année.

OneWeb

Via son département des Affaires, de l'Énergie et des Stratégies industrielles, le gouvernement britannique va investir 500 millions de dollars et prendre une participation dite significative dans OneWeb.

" L'accord permettra à l'entreprise d'achever la construction d'une constellation mondiale de satellites qui fournira des services à large bande améliorés et d'autres services aux pays du monde entier ", déclare le gouvernement britannique en ajoutant que l'accord offre également au Royaume-Uni des " opportunités stratégiques dans un large éventail d'autres applications, en collaboration avec nos alliés internationaux. "

OneWeb a déjà lancé 74 satellites en orbite. Sa constellation initiale table sur près de 650 petits satellites de 150 kg en orbite terrestre basse à 1 200 km pour une connectivité internet mondiale à haut débit et faible latence. Arianespace doit effectuer des déploiements pour OneWeb et notamment avec le vol inaugural d'Ariane 6.

Internet espace OneWeb

Avec OneWeb, le gouvernement britannique ambitionne de défendre sa place dans la course aux nations spatiales de premier rang et de mettre en œuvre une capacité spatiale souveraine. Même si ce n'est pas sa vocation première, la constellation OneWeb pourrait être adaptée et servir au Royaume-Uni en matière de système de positionnement global.

Le Royaume-Uni peut avoir accès à des services ouverts de Galileo, mais pas au service public réglementé (PRS) en raison du Brexit. Robuste, entièrement chiffré et avec des systèmes contre le brouillage, ce dernier est réservé aux pouvoirs publics pour des informations sensibles dans le domaine de la sécurité et pour des opérations militaires.