D'après Reuters, qui cite le vice-ministre russe des Communications, la Russie a procédé à une série de tests visant à vérifier sa capacité à se couper de l'Internet mondial, tout en assurant le fonctionnement de ses services internet.

" Notre objectif est de fournir un service internet ininterrompu sur le territoire russe en toutes circonstances ", a déclaré Alekseï Sokolov. " Les résultats des tests ont montré que les agences gouvernementales et les opérateurs de communication sont prêts à répondre efficacement aux menaces et à s'assurer que l'Internet et les communications fonctionnent efficacement. "

Avec cet Internet souverain russe parfois qualifié de RuNet, il s'agit notamment pour la Russie de ne permettre l'accès qu'à des serveurs russes et de bâtir sa propre version du système DNS pour l'adressage du réseau. Ainsi, un fonctionnement de manière indépendante de serveurs internationaux.

Le système DNS repose en effet sur une douzaine d'organisations qui supervisent les serveurs racine du DNS et aucune ne se trouve en Russie.

Kremlin

Cet effort est soutenu par des mesures législatives et avec l'appui de l'agence russe de supervision des télécoms et des médias de masse (Roskomnadzor). Un centre de surveillance et de gestion doit s'assurer de la disponibilité des services de communication en Russie et peut couper l'échange de trafic extérieur.

La Russie n'entre toutefois pas dans les détails techniques. La question de la sécurité nationale est bien évidemment largement mise en avant et pour faire face à des cyberattaques.

Soulignant une redirection du trafic vers des infrastructures contrôlées par l'État, des organisations internationales comme par exemple Reporters Sans Frontières (RSF) avaient pointé du doigt " un modèle chinois de censure sous prétexte de protéger le pays. […] Cela faciliterait la surveillance et permettrait aux autorités, en cas de ' menace sécuritaire ' non spécifiée, de bloquer tout ou partie de l'accès à Internet en Russie. "

Un rapport sur les résultats des tests sera examiné par le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier a récemment déclaré qu'il n'y a pas de contraction entre l'internet libre et l'internet souverain.