Au lendemain de l'invasion russe de l'Ukraine et face aux différentes sanctions prises par l'occident pour condamner cette guerre, l'agence spatiale russe annonçait qu'elle pourrait mettre un terme à toute collaboration dans l'espace.

Le patron de Roscosmos, Dmitri Rogozine y allait même de menaces : la Russie pourrait faire le choix de ne plus assurer le maintien de l'altitude de l'ISS, et laisser la station tomber sur Terre tout en ciblant un pays en particulier...

iss

Cela fait plusieurs années que l'ISS s'est ainsi rendue dépendante de la Russie et de ses cargos Progress qui se chargent de redonner de la hauteur à la station ainsi que de la vitesse pour lui éviter de chuter. Les cargos Dragon de SpaceX et Cygnus de Northrop n'ont pas été conçus pour assumer cette tâche et dans les faits, la survie de l'ISS est bel et bien assurée par la Russie pour l'instant.

Mais les choses pourraient changer. La capsule Cygnus dispose depuis quelques années de la fonction "Reboost" qui pourrait lui permettre de remplacer les fonctions assumées par Progress jusqu'ici. Seul bémol, cette fonction n'a jamais été testée en conditions réelles jusqu'ici.

En 2018, la capsule Cygnus avait toutefois mené un premier test en allumant son moteur pendant un peu moins d'une minute et était parvenue à élever la station de 86m. Néanmoins, la NASA estimait qu'il ne s'agirait que d'une fonctionnalité d'urgence à exploiter que si les modules Progress étaient défectueux, la capsule Cygnus n'avait ainsi pas été qualifiée pour cette tâche.

Le 26 juin dernier, Cygnus a réalisé une nouvelle fois l'opération : la capsule a allumé son moteur pendant 301 secondes et permis à l'ISS de gagner 0,8km de hauteur à son périgée et 0,2 km à son apogée. Une manoeuvre jugée à la fois satisfaisante et concluante par Steve Krein, de Northrop Grumman.

La NASA n'a pas communiqué sur la manoeuvre, mais pourrait finalement valider la procédure face aux résultats obtenus. Cygnus pourrait ainsi se voir chargé du maintien de l'altitude de l'ISS du jour au lendemain et la menace de la Russie pourrait alors ne plus avoir aucun impact sur les projets de la station spatiale internationale.