À l'occasion d'un discours prononcé samedi lors de la Journée de lutte contre les violences faites aux femmes, le président de la République s'est prononcé en faveur d'une extension en 2018 des pouvoirs et de la régulation du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).

CSA-logo Pour Emmanuel Macron, cette régulation doit plus amplement toucher les contenus sur Internet, les contenus pornographiques, voire les jeux vidéo. Via des modifications législatives, il s'agira de permettre au CSA d'exercer son contrôle sur " tous les contenus qui peuvent fragiliser, faire basculer ou conduire à la violence, en particulier contre les femmes. "

Actuellement, le champ d'action du CSA se borne à la régulation des contenus audiovisuels et au respect des obligations des chaînes en matière de programmes.

" Nous devons regarder aussi les usages en train de se transformer. Les plus jeunes regardent infiniment moins la télévision que les plus âgés ", a déclaré Emmanuel Macron en ajoutant : " Ce comportement va croissant. Et nous ne régulons pas aujourd'hui l'accès aux jeux vidéo, aux contenus sur Internet, aux contenus pornographiques de plus en plus diffusés. "

Pour les jeux vidéo, il existe pourtant déjà le système d'évaluation européen PEGI (Pan European Game Information) avec sa signalétique pour les contenus. La question de l'extension de la régulation du CSA aux contenus en ligne n'est en outre pas nouvelle.

On se souviendra qu'il avait un temps été évoqué l'idée d'une fusion entre le CSA et l'Arcep qui est l'autorité de régulation des télécoms. En début d'année, une ministre du gouvernement de François Hollande avait plaidé pour le blocage des sites pornographiques aux mineurs.

Ce sont donc des sujets qui reviennent inlassablement. Lors de son intervention, le président de la République a également mentionné la mise en place d'une " véritable prévention du cyber-harcèlement ", la création d'une " application numérique pour faciliter l'assistance aux victimes de cyber-harcèlement et de cyber-violence. "

Rappelons par ailleurs que la ministre de la Justice a récemment évoqué l'extension du système de pré-plaintes en ligne aux victimes d'agressions sexuelles en plus des atteintes aux biens.