Au salon CES 2010, quelques jours avant l'annonce de la première tablette iPad, Steve Ballmer présentait un prototype de tablette Windows 7 conçu par HP et qui devait révolutionner le marché. Ce concept a donné lieu quelques trimestres plus tard à la commercialisation de la tablette HP Slate 500.

Le New York Times rapporte que ce projet entre HP et Microsoft a mal démarré, mal continué et s'est fini par un échec commercial. Pendant que l'un fournissait une plate-forme matérielle qu'il pensait suffisante, l'autre apportait un OS Windows 7 insuffisamment remanié pour être efficace, constituant au final une tablette qui n'avait guère de chances de séduire qui que ce soit.

HP Slate 500 02  HP a bien demandé des améliorations pour l'OS mais Microsoft était déjà pleinement engagé dans le développement de Windows 8 et n'a voulu lâcher aucune ressource significative. Dans le même temps, le groupe de Redmond, déçu du résultat, a perdu foi en ses partenaires hardware et a commencé à imaginer sa propre tablette tactile.

Les tensions se sont par ailleurs accumulées, les fabricants trouvant qu'ils payaient fort cher une licence pour un OS Windows 7 qui ne répondait pas aux nécessités de la plate-forme alors que les revenus générés auraient dû permettre cette évolution.

C'est aussi peut-être une des raisons de l'acquisition par HP du fabricant Palm ( concepteur de smartphones et de tablettes ) en avril 2010 pour 1,2 milliard de dollars, et qui lui donnait accès à la plate-forme mobile WebOS, d'autant plus que Microsoft ne cessait de retarder les échéances relatives à Windows Phone, sa plate-forme mobile pour smartphones.

Les soucis de HP ( qui a vu défiler les CEO à quelques mois d'intervalle ) et les faibles ventes autour de WebOS ont tué les ambitions du groupe dans ce domaine, laissant même jusqu'à entendre qu'il pourrait se séparer de sa branche de fabrication de PC.


Avec du bon software, il faut du bon hardware
Pour Microsoft, c'était un nouveau signal pour investir dans sa propre tablette tactile même si, comme nous l'indiquions précédemment, cette initiative n'est pas forcément faite pour durer et pourrait servir de point de départ concret pour le reste de l'industrie, le groupe de Redmond quittant le segment une fois cette étape passée.

Microsoft Surface Le New York Times rapporte que Microsoft a largement louché sur les pratiques d'Apple pour proposer des tablettes Surface avec des matériaux de qualité ( la coque VaporMg, par exemple ) et une finition qui se veut exemplaire. C'est là aussi un signe adressé aux fabricants de matériel afin qu'ils ne sombrent pas dans la facilité et une réalisation décevante.

Le groupe de Remond a également observé comment celui de Cupertino s'y prenait pour faire main basse sur les meilleures ressources du marché qui en retour permettaient de concevoir des produits de haute qualité.

En concevant ses propres produits hardware, l'éditeur de plates-formes, logiciels et services rappelle l'importance du hardware pour aboutir à un produit fini capable de sortir du lot. Il faut voir maintenant si la leçon va porter ses fruits et si les fabricants n'en prendront pas ombrage.

Il y aussi le fait que cette qualité a un coût qui pourrait bien faire fuir des consommateurs qui voient dans le même temps arriver des tablettes de qualité à des prix devenant enfin attractifs. Apple, en sécurisant de larges volumes des meilleures pièces détachées longtemps à l'avance, a sans doute encore des leçons à donner.

Source : New York Times