Pour son bilan annuel du marché de la musique enregistrée en France (PDF), le SNEP (Syndicat National de l'Édition Phonographique) souligne que pour la première fois, les ventes du numérique ont dépassé les ventes physiques (essentiellement des ventes de CD).

En 2018, le numérique a représenté 57 % des ventes globales. Le moteur de cette croissance est le streaming (abonnement streaming audio, streaming audio financé par la pub, streaming vidéo) qui compte à lui seul pour 51 % du chiffre d'affaires de la musique enregistrée.

Pour le streaming (57,6 milliards de streams audio en 2018), les abonnements ont progressé de 23 % en un an. L'abonnement payant au streaming audio a généré 41 % des ventes de musique (et 81 % des revenus du streaming), contre 8 % il y a cinq ans. L'écoute gratuite sur les services audio et plateformes de vidéos représente 10 % des ventes.

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Près d'un consommateur de musique sur deux (46 %) utilise un service de streaming audio. Parmi eux, 5,5 millions sont titulaires d'un abonnement audio payant. Les adolescents sont considérés comme les utilisateurs les plus intensifs, mais 30 % des " streamers " ont plus de 50 ans.

Le marché de la musique enregistrée en France a connu en 2018 une croissance de 1,8 %. C'est la troisième année consécutive qu'il est question d'une progression, même si elle a été inférieure aux deux années précédentes.

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Le SNEP est un fervent supporter de l'article 13 de la proposition de directive européenne du droit d'auteur à l'ère du numérique. Le texte doit être soumis au vote final du Parlement européen avant les prochaines élections européennes. Parfois qualifié de " filtrage de l'upload "par ses détracteurs, l'article 13 concerne notamment une plateforme comme YouTube.

" Pour la première fois, un texte législatif confirme que des plateformes comme YouTube relèvent du droit d'auteur et qu'elles ont l'obligation d'aller chercher des accords de licence auprès des auteurs, des producteurs et des artistes. À défaut, elles doivent s'assurer que les contenus protégés ne sont pas disponibles sur leurs services ", écrit le syndicat de producteurs de musique.

Comme à son habitude, le SNEP ajoute par ailleurs que les usages illicites continuent de freiner le développement de l'offre légale.