D'après le principal syndicat des producteurs de disques, en l'espace de trois ans - soit le temps d'existence de la Hadopi - la fréquentation des services illégaux en P2P a sensiblement diminué. Mais cet effet supposé est dilué par la progression de la fréquentation des services illégaux non-P2P.

Pour le Snep ( Syndicat national de l'édition phonographique ), la fréquentation globale des services illégaux en France a ainsi progressé de +7 % en trois ans, passant de 10 millions de visites en janvier 2010 à 10,7 millions en janvier 2013.

Snep-musique-services-illegaux-t1-2013

Selon des chiffres IFPI / Nielsen, la baisse du P2P et l'augmentation de la fréquentation depuis la France de services non-P2P sont néanmoins également observées pour les services musicaux légaux.

Snep-musique-services-legaux-t1-2013

Effet Hadopi ou pas dans la mesure où la réponse graduée se concentre sur le P2P, le bilan du Snep laisse penser qu'il y a eu un déplacement des pratiques. Pour autant, le Snep souhaite la poursuite de ce processus.

Le Snep se montre ainsi favorable au principe d'une amende administrative plutôt qu'une sanction pénale et l'abandon de la sanction de suspension de l'abonnement à Internet comme cela est préconisé par la mission Lescure.

Après la remise du rapport Lescure, le Snep avait toutefois jugé qu'une amende d'un montant faible de 60 euros décrédibilise " sérieusement la pertinence de l'ensemble de l'édifice ". Au Figaro, le président du Snep, Guillaume Leblanc, a précisé qu'une telle amende administrative devrait être " au minimum du double ".

En présentant le bilan du marché de la musique enregistrée au premier trimestre 2013, le Snep a par ailleurs souligné une baisse des ventes numériques. Un recul de 5,2 % et une première historique. Le piratage n'est pas incriminé mais deux phénomènes conjoncturels :

" Une opération spéciale réalisée en 2012 par une major n'a pas été renouvelée en 2013 et l'arrêt des paiements en provenance de YouTube qui, à la suite de la signature d'un accord avec la Sacem, reprendront au second trimestre 2013. "

Sans ces deux phénomènes, le marché du numérique aurait été stable.