Plutôt que de devoir lancer de volumineux habitats pour des stations spatiales ou leurs éléments à monter sur place, pourquoi ne pas utiliser des modules prêts à l'emploi mais dans un format compact qu'il suffirait de "déplier" en les remplissant d'air avant de les relier aux systèmes de vie d'une installation ?

C'est l'idée derrière le module BEAM (Bigelow Expandable Activity Module) actuellement en test sur la station spatiale internationale ISS. Il a été envoyé à l'aide d'une capsule Dragon dans sa forme repliée et a été ensuite déployé en 2016 pour vérifier son bon fonctionnement et sa résistance aux aléas spatiaux pendant deux ans, avant d'envisager éventuellement son utilisation comme module d'habitat ou d'expérimentation.

BEAM ISS

Testé avec succès, la NASA envisage dès à présent d'étendre l'expérimentation au-delà de cette période en signant un accord avec la firme Bigelow, fournisseur du module, qui prévoit désormais un fonctionnement sur trois ans plus des options pour étendre encore cette durée de un an, reconductible une fois.

Tout en continuant de tester son intégrité, la NASA veut faire du module BEAM un espace de stockage pour l'ISS, libérant ainsi un précieux espace dans la station spatiale elle-même.

Il n'est pas encore question d'en faire un habitat, les tests de résistance aux radiations et de stabilité de l'atmosphère intérieure étant toujours en cours, mais les astronautes y sont déjà entrés une grosse douzaine de fois depuis sa mise en service.

Malgré tout, cette extension du contrat est de bon augure pour Bigelow qui envisage de produire un module commercial Bigelow B330 (pour 330 m3 d'espace interne) dérivé de l'actuel prototype BEAM et qui pourrait prendre sa place plus tard.

Plusieurs de ces modules gonflables pourraient aussi être reliés entre eux pour former de petites stations spatiales à des fins scientifiques ou touristiques à un coût bien moindre que des stations construites de toutes pièces. Des bases installées sur la Lune ou sur d'autres planètes pourraient tirer parti des technologies pour une installation rapide d'un premier camp de base.

Source : Space News