Le Conseil pour les libertés civiles de Nouvelle-Zélande critique une nouvelle loi entrée récemment en vigueur sur le pays qui permet aux autorités et notamment aux douaniers de demander aux personnes contrôlées de communiquer le mot de passe de leur smartphone afin d'en parcourir le contenu. Tout refus de communiquer son mot de passe expose désormais le contrevenant à une amende de 2800 euros et à la saisie du matériel.

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Cette mesure fait partie d'une nouvelle législation évoquant la "fouille digitale" et concerne smartphones, tablettes, ordinateurs et tout dispositif permettant de stocker des données et dont l'accès est protégé par un mot de passe ou système d'identification biométrique.

Pour Thomas Beagle, président du Conseil pour les libertés civiles, la mesure est "largement excessive" et entraine des questions sur de "graves atteintes à la vie privée", il est notamment mis en évidence que ce pouvoir accordé aux douaniers (qui ne nécessite aucun accord préalable d'un juge) est démesuré du fait de la fonction même des douanes et que cette fouille digitale devrait être organisée uniquement en complément d'enquêtes plus lourdes et officielles que de simples contrôles inopinés.

Le président regrette ainsi: "Nous sommes en train de permettre aux douanes d’accéder à l’intégralité de notre vie numérique dans le but potentiel d’empêcher quelqu’un d’importer un film piraté ou d’échapper aux taxes. La réalité de cette loi est qu’elle donne aux agents des douanes le pouvoir de forcer le déverrouillage d’un smartphone sans justification, et sans recours possible pour son propriétaire."

Le gouvernement néo-zélandais évoque quant à lui la nécessité de doter les douaniers de nouveaux moyens leur permettant de lutter plus efficacement contre le terrorisme. Il rappelle que cet aménagement est déjà en vigueur dans plusieurs autres pays.

Source : Ouest-France