Si la solution nucléaire était plus ou moins admise jusqu'à présent concernant les projets de l'établissement d'une colonie humaine sur Mars, les choses ont récemment changé.

Les chercheurs de l'université de Berkeley en Californie relancent ainsi le débat : une étude démontrerait que le solaire pourrait offrir toute l'électricité nécessaire aux colons dans le cadre d'une mission prolongée comme d'une installation permanente.

Mars

La NASA planche depuis des années sur la miniaturisation de réacteurs nucléaires pour offrir des solutions énergétiques aux missions spatiales et sur d'autres planètes. Ces réacteurs baptisés Kilopower peuvent fonctionner 24h/24 et 7j/7, ils se veulent à la fois sûrs, efficaces et ne nécessitent quasiment aucun entretien.

L'énergie solaire pour sa part propose les mêmes inconvénients que sur Terre : la production est intermittente, l'électricité doit alors être stockée pour ne pas être perdue. Même en plein jour, les tempêtes de poussière obscurcissent le ciel tout en se déposant sur les panneaux qui nécessitent donc d'être lavés...

Les chercheurs de Berkeley ont toutefois réalisé des simulations sur la base d'une mission de 480 jours sur Mars avec un temps de 420 jours de trajet inclus. Ils ont construit un modèle mathématique pour prendre en charge les scénarios de contrôle de température, pression, production d'engrais, production de méthane ou bioplastiques et comparé tout cela avec pour source de production énergétique des panneaux solaires et trois systèmes de stockage d'un côté, et un module Kilopower de l'autre.

Résultat : l'option électrique pourrait finalement se montrer plus intéressante, notamment dans les régions équatoriales de Mars, à condition que la production solaire soit associée à un système d'électrolyse de l'hydrogène.

Mais finalement pourquoi ce débat ? Une question de poids avant tout : le système solaire et ses dépendances ne pèsent que 8,3 tonnes contre 9,5 tonnes pour un réacteur Kilopower. Un écart qui parait faible, mais qui pèse quand la charge utile maximale du SLS, le plus gros lanceur de la NASA, est limité à 100 tonnes. D'ailleurs les simulations se basent sur des panneaux solaires traditionnels et non sur les nouvelles générations de panneaux flexibles plus légers encore, car dénuées de structure en acier et de support en verre.