Ce n'est pas une banqueroute au sens européen mais cela n'en reste pas moins inquiétant pour l'avenir au regard des ambitions du projet, à savoir déployer des milliers de petits satellites en orbite basse pour fournir un réseau de communication offrant une large couverture terrestre.

Le consortium OneWeb s'est placé sous le régime des faillites américain dit du Chapter 11, ce qui va lui permettre de se réorganiser tout en gardant ses créanciers à distance pendant quelques mois.

N'ayant pas obtenu le financement nécessaire (une négociation à 2 milliards de dollars)  pour poursuivre ses activités, et la pandémie de coronavirus compliquant singulièrement la situation, la firme porteuse du projet va devoir repenser son fonctionnement, ce qui devrait aussi passer par des licenciements.

C'est une mauvaise nouvelle pour Airbus, qui produit les satellites, et pour Arianespace, qui s'occupe de les placer en orbite. Sur les centaines de satellites devant être placés autour de la Terre, moins d'une centaine sont en place, les premières grappes n'ayant été lancées qu'en début d'année, ce qui n'est pas suffisant pour assurer un service minimal.

OneWeb micro satellite

Les difficultés de OneWeb sont aussi liées à celles de son principal soutien, le groupe japonais Softbank qui a été très durement éprouvé par la chute brutale des places boursières ces dernières semaines dans le contexte de l'expansion de la pandémie à l'Europe et aux Etats-Unis, et qui est désormais poussé par ses actionnaires activistes à revendre au plus vite une partie de ses actifs.

Plus généralement, les temps s'annoncent difficiles pour ces types de projet qui nécessitent des fonds réguliers mais aussi des rallonges pour faire face aux retards et aux défis techniques rencontrés dans leur développement.

Il faut aussi compter avec la concurrence, celle de SpaceX avec Starlink et celle d'Amazon avec le projet Kuiper, risquant de mettre à mal les retours sur investissement.

Les prochains mois seront donc cruciaux pour OneWeb avec soit l'abandon du projet d'internet depuis les satellites soit une refonte moins ambitieuse du fait des capacités perdues. Et en espérant que le chaos créé par le coronavirus appartienne au passé.

Source : La Tribune