C'est une première depuis plusieurs années : les revenus des opérateurs télécom français sont repartis à la hausse en 2021. Avec 36 milliards d'euros, la progression est de 2,5% par rapport à l'année précédente, selon les données de l'Arcep.
L'arrivée de Free Mobile comme quatrième entrant en 2012, la guerre des prix qui a suivi, faisant baisser le tarif des forfaits fixes comme mobiles et les réorganisations des entreprises pour se maintenir dans un marché à quatre acteurs ont épuisé les forces.
Le journal Les Echos relève que le secteur a perdu 8 milliards d'euros, soit un cinquième de sa valeur, sur la décennie 2010. Le mobile a surtout connu une forte baisse de valeur à la faveur de la baisse des prix des forfaits qui a fait passer le marché français comme l'un des plus compétitifs d'Europe.
Ce n'est que depuis 2019, avec la pause commune dans cette guerre promotionnelle fratricide, que le marché mobile s'est stabilisé avant de connaître une reprise depuis peu avec la remontée des prix des abonnements en échange de gigaoctets supplémentaires.
Embellie mais toujours beaucoup d'investissement dans les réseaux
Il faudra voir si l'arrivée de la 5G permettra de faire encore grimper les prix, un voeu cher aux opérateurs à chaque changement de génération de réseau mais rarement exaucé.
Sur le fixe, le déploiement de la fibre optique commence à porter ses fruits, alors que le réseau cuivre et son ADSL doivent être éteints d'ici 2030. Les forfaits pour la fibre sont un peu plus élevés, permettant aux opérateurs de retrouver un peu de marge de manoeuvre.
Malgré tout, le niveau d'investissement dans les nouveaux réseaux reste très soutenu (autour de 12 milliards d'euros annuellement) et supervisé par le gendarme des télécoms.
Les opérateurs restent donc prudents face à cette embellie et continuent de réclamer une participation des GAFA, ces géants du Net gros utilisateurs de leurs réseaux.
