Entre rester confiné chez soi à Paris et se réfugier en province, bon nombre de Franciliens qui en avaient la possibilité ont fait le second choix, comme le confirment les données de localisation mobiles fournies (après anonymisation) par l'opérateur Orange aux autorités sanitaires de manière à pouvoir apporter des informations supplémentaires sur l'évolution de la pandémie.

Les données des téléphones révèlent un exode de 1,2 million de personnes, soit 17% des habitants du Grand Paris, sur la semaine du 13 au 20 mars, sachant que le confinement a été mis en place le 17 mars à midi, indique le journal Les Echos d'après les déclarations de Stéphane Richard, PDG d'Orange, à Europe 1.

Elles confirment également une densification de population sur certaines zones : +30% sur l'Ile de Ré, +10% dans certains départements comme l'Orne ou l'Yonne, ce qui n'a pas manqué de créer des tensions entre locaux et nouveaux arrivants ces derniers jours, accusés de propager la contamination dans des lieux encore préservés.

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Les informations collectées ont été transmises aux préfectures, à l'AP-HP, au Samu et à l'Inserm et vont permettre d'organiser les moyens sanitaires et d'étudier la propagation de la maladie.

Stéphane Richard a insisté sur l'aspect anonyme des données transmises sous forme d'agrégats statistiques ne donnant qu'une indication du nombre de personnes par zone territoriale (représentant 50 000 personnes environ) dans un temps donné et non une localisation précise des individus.

Et les données fournies par Orange ne concernent que les 24 millions d'utilisateurs de ses réseaux, une extrapolation statistique étant ensuite réalisée pour obtenir des chiffres valables pour la population entière.

Le cadre du RGPD pour le traitement des données resterait donc respecté, sachant aussi qu'il est aussi possible de récupérer des données sans le consentement des utilisateurs en cas de crise sanitaire et uniquement si elles sont rendues anonymes.

Il n'est pas encore question d'aller plus loin, comme le font certains pays en envoyant par exemple des SMS aux personnes ayant croisé le chemin de personnes déclarées contaminées.

Source : Les Echos