Le conseil d'administration extraordinaire qui devait décider si la mise en examen du patron d'Orange pour escroquerie en bande organisée devait le conduire à démissionner a finalement renouvelé sa confiance à Stéphane Richard.

En affirmant dimanche souhaiter son maintien à la tête du groupe télécom, le président de la République François Hollande avait sans doute déjà annoncé la couleur. Malgré tout, le journal Le Monde affirme que cette position gouvernementale doit beaucoup au ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, favorable à son maintien.

Avec les trois voix favorables des administrateurs représentant l'Etat, Stéphane Richard disposait déjà d'un solide appui pour son maintien, renforcé par les tiraillements liés aux déclarations du ministre du Redressement productif, au temps des négociations concernant Dailymotion comme  à la veille de la garde à vue de Stéphane Richard, l'appelant à démissionner en cas de mise en examen.

France Telecom Stephane Richard  Le PDG d'Orange a aussi à son crédit la fin des tensions sociales qui avaient marqué le départ précipité de son prédécesseur Didier Lombard et son arrivée à la tête du groupe et mis fin au principe de mobilité forcée.

Par ailleurs, la mise en examen ne concernant pas le management d'Orange et n'imposant pas de contraintes judiciaires fortes, il n'y a pas d'obstacles majeurs au maintien de son activité à la tête de l'opérateur.

L'idée d'un risque de désorientation du groupe en cas de démission a également beaucoup circulé comme argument en sa faveur. Il y a aussi le fait que son mandat doit se terminer d'ici mi-2014 et qu'il vaut peut-être mieux le laisser mener la stratégie du groupe jusqu'à cette échéance, plutôt que de créer une situation d'intérim et de lutte de pouvoir qui risque de durer.

L'Etat dit cependant qu'il restera vigilant quant aux suites judiciaires et pourra revoir sa position si de nouveaux éléments à charge rendent hasardeux son maintien en poste. Après les assurances données par François Hollande dimanche, le cours d'Orange a grimpé de plus de 3% alors qu'il était resté neutre la semaine dernière.

Source : Le Monde