Condamné en appel dans l'affaire Tapie, Stéphane Richard, PDG d'Orange, doit quitter prochainement ses fonctions et les manoeuvres ont commencé pour lui désigner un successeur...ou plutôt deux, puisque les fonctions de directeur général et de président du conseil d'administration seront séparées.

Plusieurs candidatures ont été étudiées et une émerge en particulier, celle de Christel Heydemann, vice-présidente Europe de Schneider Electric. Cette dernière a le soutien du gouvernement et pourrait donc passer devant le candidat interne Ramon Fernandez et le directeur de la division grand public de Verizon Franck Boulden.

Stéphane Richard Orange

Ce soutien affiché du gouvernement n'est pas sans poser quelques questions, notamment sur le pouvoir de décision de l'Etat au regard de sa participation dans l'entreprise, et ce à quelques mois de l'élection présidentielle française.

Un Etat trop présent dans le décisionnel ?

Le journal Le Figaro note que les observateurs financiers se montrent circonspects face à cette présence de l'Etat dans ce processus tandis que les candidats ne se sont pas bousculés pour ce poste particulier, moins bien rémunéré que dans d'autres grands groupes, soumis à de fortes pressions politiques et économiques et devant faire face à de grands défis techniques.

Indépendamment des qualités de Mme Heydemann, le choix quasiment imposé par l'Etat passerait mal au sein du conseil d'administration et risque de fragiliser la sérénité du climat au sein de l'entreprise, qui aura été l'un des points forts des mandats de Stéphane Richard, après les perturbations liées à la gestion de son prédécesseur.

Ses talents de négociateur et de "pacificateur" ont été appréciés pour retrouver un cadre de travail plus rassurant mais il conservera sans doute le regret de n'avoir pu faire grimper le cours d'Orange en Bourse, régulièrement considéré comme sous-évalué, faute d'une dynamique véritablement porteuse malgré l'importance stratégique du secteur télécom.

Le départ de ce dernier, prévu pour le 31 janvier, ne pourra pas être acté sans une période d'interim étendue qui ne fait sans doute pas les affaires des politiques, pressés de mettre en place les nouvelles têtes et de compter sur leur soutien pour l'élection présidentielle.

Et il reste encore à nommer le président du conseil d'administration. Là encore, l'interventionnisme du gouvernement pourrait faire des déçus et voir partir ces prochaines semaines plusieurs cadres exécutifs.

Source : Le Figaro