A l'issue de sa garde à vue en début de semaine, Stéphane Richard, PDG d'Orange a été mis en examen pour escroquerie en bande organisée, motif que ce dernier compte bien contester. S'il reste actuellement le patron du groupe, son avenir immédiat va se jouer à l'occasion d'un conseil d'administration la semaine prochaine.

Bien qu'ayant affirmé qu'il avait des garanties du gouvernement sur son maintien, la mise en examen conduit à de nouvelles difficultés. Un PDG sous le coup d'une mise en examen peut-il à la tête d'une société dont l'actionnaire principal est l'Etat ?

Fleur-Pellerin  " La question est posée ", a indiqué Fleur Pellerin, ministre déléguée au développement de l'Economie Numérique, dans un entretien à la radio, affirmant cependant que rien n'est décidé. De fait, l'Etat ne peut jouer que son rôle d'actionnaire et n'est pas en mesure d'imposer son départ si les autres membres du conseil choisissent de le soutenir.

Sur son maintien les avis sont partagés : ceux qui évoquent son départ mettent en avant des questions de moralité et de mauvais exemple donné, tandis que ceux qui prônent son maintien rappellent le principe de présomption d'innocence et la distinction entre cette affaire et la gestion d'Orange.

Et ce d'autant plus que Stéphane Richard a su ressouder le groupe après les tensions sociales internes de 2008-2009 et mène une stratégie d'internationalisation qu'il peut être dangereux de perturber dans le contexte actuel du marché télécom.

Pour beaucoup, c'est donc bien purement aux administrateurs (l'Etat y est représenté à hauteur de 3 membres sur 15), et non aux politiques, de décider du sort de Stéphane Richard, selon les intérêts directs du groupe télécom.

Source : Les Echos