De nombreux artistes se soulèvent depuis plusieurs mois à l'encontre de la plateforme de radio musicale Pandora.

pandora  Le service actuellement disponible uniquement aux États-Unis propose des stations de Radio qui diffusent les titres de milliers d'artistes en les rémunérant par l'intermédiaire d'abonnements ou de publicités.

Et c'est aujourd'hui justement ce système de rémunération qui fait l'objet d'une vive critique. Un exemple diffusé sur la toile résume toute la situation.

David Lowery est un parolier et musicien dont l'un des Sirius  titres " Low" a été diffusé plus de 1 159 000 fois sur Pandora au cours du dernier trimestre. Un chiffre impressionnant qui devrait lui permettre d'empocher un peu d'argent en principe.

En principe seulement, puisque Pandora l'a rémunéré à hauteur de 16,89 $. Un chiffre exceptionnellement bas puisque dans le même temps, Spotify qui n'a diffusé le titre que 116 000 fois lui aura reversé 12,05 $.

Également diffusé sur Sirius XM 179 fois, le titre a permis à David Lowery de récolter 181,94 $, soit plus d'un dollar par diffusion.

Le fait que le parolier ne soit propriétaire que de 40% du titre n'explique pas une disparité aussi conséquente, et des rémunérations aussi basses de la part de Pandora.

La plateforme de streaming explique que c'est actuellement le Congrès américain qui impose des taxes de plus en plus importantes sur les royalties et a même invité l'ensemble des artistes à soutenir la plateforme dans une requête adressée au gouvernement.

Une demande pas franchement du gout du groupe Pink Floyd qui accuse la plateforme de profiter davantage de la situation en rejetant la faute sur l'état. Pire encore, d'après de nombreux artistes, Pandora serait également sur le point de faire peser les taxes presque uniquement sur les artistes afin d'optimiser ses propres revenus.

En effet, en rachetant une station de radio locale (KWMZ) dans le Dakota du Sud, Pandora peut bénéficier des mêmes avantages que son concurrent principal : iHeartRadio. Des avantages réservés aux stations radio terrestres et qui permettent à Pandora de diminuer les commissions à reverser.

A trop chercher à gagner sur tous les fronts, Pandora s'est déjà attiré les foudres concrètes de BMI qui a décidé de porter l'affaire en justice.

Reste que le problème est aujourd'hui généralisé puisque les diverses plateformes de streaming musical cherchent à traiter directement avec les majors pour négocier des catalogues entiers d'artistes à succès. Et comme d'habitude ce sont les artistes les moins connus qui sont laissés sur la paille ou contraints d'accepter ce pillage culturel à grande échelle.

Face à la grogne qui monte un peu plus chaque jour, quelques artistes ont déjà annoncé préférer voir leurs titres piratés et téléchargés depuis les réseaux P2P qu’écoutés légalement depuis la plateforme Pandora. De quoi se demander finalement qui porte le plus préjudice au disque : les pirates qui finissent par acheter les disques ou les plateformes de streaming qui ne rémunèrent pas ou peu les artistes ?

Source : The Verge