Dans le cadre d'une nouvelle étude*, l'Hadopi (Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet) se penche en particulier sur les conséquences économiques du piratage des contenus audiovisuels et des retransmissions d'événements sportifs.

En 2019, le manque à gagner pour les acteurs de l'audiovisuel et de la diffusion du sport est évalué à 1,03 milliard d'euros. Ce chiffre d'ampleur ratisse large en ce qui concerne les secteurs touchés : recettes publicitaires, chaînes de TV, salles de cinéma, VOD, vente physique, billetterie sportive…

Les modes d'exploitation les plus touchés sont la vente physique (manque à gagner de 310 millions d'euros) et la vente d'abonnements à la télévision payante (260 millions d'euros). Pour l'État et les finances publiques, le manque à gagner potentiel qui en découle (impôt sur les sociétés et TVA) serait de 332 millions d'euros.

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La notion de manque à gagner est toujours délicate à évaluer. C'est en tout cas sans grand surprise que l'Hadopi plaide pour un renforcement de la lutte contre la consommation illicite de contenus audiovisuels et sportifs.

22 % de consommateurs illicites parmi les internautes

Selon l'étude, le piratage en France de contenus audiovisuels et sportifs a concerné 11,8 millions d'internautes en 2019. " La proportion d'internautes ayant des usages illicites a réduit depuis 2010 (ndlr : 12,5 millions) mais reste très élevée en valeur absolue ", peut-on lire.

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Pour des usages à finalité illicite, la technologie P2P (15 % des internautes avec des pratiques de piratage) est en net recul, alors que les plateformes de streaming sont en tête (52 % des internautes) devant la récupération de fichiers (24 %) et le téléchargement direct (23 %).

Les nouvelles pratiques comme l'IPTV et le live streaming connaissent pour leur part une progression jugée notable.

" Ce sont 11,8 millions d'internautes en moyenne qui continuent d'avoir en 2020 des pratiques illicites chaque mois ", commente Denis Rapone, le président de l'Hadopi. " En mars 2020, ce chiffre a même atteint 13,6 millions d'internautes, le confinement ayant eu hélas pour effet d'amplifier le phénomène. "

* réalisée par le cabinet de conseil PMP et avec des données d'une étude quantitative en ligne de Médiamétrie (2 509 internautes avec des pratiques illicite interrogés).