On se souviendra de l’affaire du duo Copé / Fillon et des débats concernant la présidence de l’UMP en novembre dernier. À ce moment, l’UMP avait avoué regretter ne pas avoir opté pour le vote électronique pour simplifier les résultats et afficher un scrutin incontestable.

primaire UMP Paris 2014 1  C’est dans cette logique propre au parti que se tiendra donc à partir de vendredi 31 mai 8 heures et jusqu’à lundi 3 juin 19 heures l’élection du candidat de l’UMP à la mairie de Paris.

Plus question de remettre en question le dépouillement, l’UMP n’y va pas par quatre chemins et impose le vote en ligne.

Concernant le déroulement, il suffira de se rendre sur le site PrimaireParis.fr pour s’inscrire. Les électeurs devront renseigner leur nom, adresse, domicile, date de naissance et arrondissement. Les informations seront alors recroisées avec la base de données des inscrits sur les listes électorales et le sésame accordé. Un droit de vote de 3€ sera facturé, une somme qui ne freine visiblement pas les électeurs puisque le site enregistrait déjà 16 000 personnes inscrites mardi après-midi.

Pour ce qui est de la sécurité des informations et de la plateforme de vote, il faudra faire une confiance aveugle à l’UMP puisque rien ou presque n’est précisé outre le fait que "e dispositif électoral a fait l’objet d’une déclaration à la CNIL et répond aux recommandations de cet organisme en matière de sécurité et de confidentialité, en particulier à la délibération n° 2010-371 du 21 octobre 2010 portant adoption d’une recommandation relative à la sécurité des systèmes de vote électronique"

vote ump paris 2014  Une situation qui pourrait poser problème puisque la CNIL elle-même avait déconseillé de recourir au vote électronique. En outre la confiance entre les électeurs et le parti garde des séquelles de la précédente élection de son président.

Actuellement, aucune garantie n’est offerte en matière de sécurisation de la plateforme. La CNIL avoue être toujours en train d’analyser et d’étudier le rapport transmis par l’UMP, et Docapost, la société qui gère la plateforme n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.

Du côté de l’UMP, et par la voix de Jean-Charles Bossard, ce manque de précision vise justement à conserver une sécurité accrue de la plateforme en ne divulguant pas d’indices permettant de corrompre le système de vote ou le résultat du scrutin, comme le rapporte Numerama.

Point notable qui pourrait créer le scandale une fois de plus, la société Docapost qui gère la plateforme a remporté l’appel d’offres de l’UMP après une mise en concurrence avec 3 autres sociétés.

Or, Docapost est déjà en contrat avec Localeo, une société dont Jean-Charles Bossard est le patron. Une situation qui pourrait laisser supposer d’une remise en question de l’issue du scrutin sur simple motif du conflit d’intérêt et de fraude.

S’il fallait donner mauvaise publicité au vote électronique, l’UMP en offre ici un parfait exemple. Non content de souffrir d’une image dégradée de son système électoral interne, le parti opte pour un système des plus opaque, et ce dans la pire condition qu’il soit, sur fond de fraude et de conflits d’intérêts.

L’élection devrait une fois de plus tourner à la bataille rangée entre les candidats.

Pour rappel, tout votant s’inscrivant pourra très facilement utiliser les réseaux sociaux pour voter à la place d’une personne trouvée au hasard et inscrite dans l’annuaire. Toutes les informations demandées n’étant pas vérifiées autrement que par l’envoi d’un SMS de confirmation, envoyé au numéro renseigné par l’inscrit...

À ce niveau, Jean Charlles Bossard a indiqué qu’une vérification complémentaire pourrait être faite via les moyens de paiements utilisés pour régler les 3€.

Malheureusement, puisque les inscriptions seront possibles pendant l’intégralité du temps de vote, soit jusqu’à lundi soir, ce type de vérification pourrait être facultative afin d’accélérer l’annonce des résultats, qui devraient immanquablement faire l’objet d’une vive contestation.

Source : Numérama