Bonne nouvelle, c’est à vous que l'on a confié le développement d’un projet IoT dans votre entreprise, mais vous ne savez pas (encore) comment le structurer et lui donner forme. Un peu de méthode s’impose pour identifier les priorités, savoir à quoi se référer et pouvoir dessiner un plan d’action.

L’IoT ou Internet des objets permet de recueillir des données à partir de capteurs ou d’appareils dédiés, de les transmettre pour les collecter et les organiser afin d’en tirer une monétisation via un service.

L’intérêt est que ce recueil et cette transmission d’informations peuvent se faire de manière automatisée, sans intervention humaine, selon un rythme et pour une densité d’information variables.

Selon le projet, l’approche se fera dans un sens ou l’autre : des capteurs comme point de départ pour générer un service (approche bottom-up) ou au contraire du service à mettre en place vers l’architecture et les capteurs qui le rendront possible (approche top-down).

Microsoft-Teams

Le premier type s’adresse plutôt aux techniciens et architectes réseaux qui vont créer la valeur à partir des ressources mises à leur disposition. Le second concerne plutôt les product managers et le marketing qui cherchent à créer de la valeur ajoutée, à charge pour le porteur de projet de la concrétiser en faisant les bons choix techniques.

Dans les deux cas, c’est une même chaîne qui se déroule : device - connectivité - données - valeur, mais que l’on parcourra dans une direction ou l’autre selon les moyens à disposition au départ pour établir une architecture IoT.

Quatre grands axes pour un projet IoT réussi

Dans le détail, le device est le coeur du service IoT : le dispositif qui va générer la donnée, généralement un capteur de mesure (et ils sont nombreux : température, pression, mouvement, humidité, luminosité, vibration, composition chimique d’un milieu…) dont l’information (un changement d’état ou au contraire l’absence de changement) est transmise soit localement à un actionneur (un dispositif réagissant à la donnée reçue pour déclencher une action) soit à un réseau où elle est collectée ponctuellement ou en continu pour être agrégée et analysée.

Pour cet aspect, le matériel est important, mais la partie logicielle l’est tout autant dans la mesure où elle permet de gérer le fonctionnement du capteur et la transmission des données. Elle peut aussi jouer sur l’évolutivité éventuelle des fonctions du capteur, mais aussi sur sa sécurisation.

Une fois la donnée générée, il faut pouvoir la transmettre. C’est l’étape de la connectivité dans la chaîne IoT vue plus haut. Différentes méthodes existent selon la distance, de quelques millimètres comme un badge RFID à plusieurs dizaines de kilomètres (réseau cellulaire, Sigfox, LoRaWan…), dans un cadre limité ou à l’échelle d’une ville voire plus.

Selon la nature et l’étendue de votre projet IoT, il faudra donc choisir la méthode de connectivité adaptée et qui sera plus ou moins complexe en fonction du volume de données échangées et des couches de sécurité nécessaires. Se tromper dans cette étape pourra conduire à des sous-exploitations ou des surexploitations préjudiciables.

Une fois les capteurs et la transmission de leurs informations établis, on peut collecter la data puis la transformer et l’analyser. C’est là que va se créer le coeur de la valeur du futur service IoT à mettre en place, en tenant compte des objectifs et des limites des systèmes d’interprétation et de traitement de ces informations. Selon les volumes de données à traiter et les transformations requises avant de les adresser à une application ou à un outil de visualisation, le calibrage de la plate-forme IoT aura son importance et son coût pourra fortement varier.

Il faudra donc prendre soin de bien établir le cadre du process ETL (Extract, Transform, Load) habituellement mis en place dans les projets IoT, à savoir obtenir les données brutes, réaliser les opérations de conversion qui rendront ces données exploitables en les filtrant et les combinant puis envoyer ce résultat vers un outil de visualisation.

IoT

Savoir où enregistrer les données et les traiter, définir des périmètres d’action et des limites en fonction du projet sera important pour ne pas faire exploser le budget, d’autant plus qu’il n’est pas toujours évident d’en connaître l’étendue précise et de déterminer la valeur du retour sur investissement de ces opérations, notamment sur de très gros volumes de données hétérogènes.

Enfin, la valeur ou monétisation du service créé grâce à la chaîne IoT mise en place constitue l’élément à ne jamais perdre de vue dans le projet IoT. Et créer de la valeur n’est pas si facile, même avec une profusion de données à disposition !

Il sera nécessaire d'identifier ce qui est porteur de valeur, du “nouveau service qui n’existait pas” cher aux startups à la redéfinition d’un service existant pour le rendre plus pratique ou pertinent en passant par de nouvelles approches pour l’utilisateur (par exemple avec l’utilisation de données qui étaient jusque là éparpillées dans plusieurs services) ou bien par l’utilisation des données pour de l’aide à la décision et aux choix stratégiques.

Adapter selon le modèle économique

Le choix du business model, plutôt hardware, plate-forme, outcome ou data dépendra du projet IoT lui-même et des moyens qui lui sont alloués, d’une nécessité de rentabilité à court terme ou de suivi à plus long terme, des interactions générées avec les clients qui peuvent donner lieu à la collecte de nouvelles données et contribuer à faire évoluer et enrichir le service sont autant de paramètres qu’il faudra prendre en compte.

La mise en place d’un projet IoT demandera donc de préparer en amont les options et d’identifier les besoins de la chaîne IoT (device-connectivité-data-valeur). Une impréparation ou une trop grande improvisation sur l’un des segments de la chaîne conduit généralement à un projet bancal qui générera des insuffisances ou un surcoût préjudiciables.

Il sera par ailleurs d’autant plus difficile de corriger les problèmes si les éléments ne sont pas clairement définis et ont fait l’objet de rajouts et de modifications sauvages, au risque d’impacter en retour d’autres éléments de la chaîne.