Bob Iannucci a longtemps supervisé les technologies innovantes dans les laboratoires de recherche de Nokia. S'il a quitté son poste il y a peu, il conserve un rôle de conseiller technique et possède une certaine vision de l'évolution future de la téléphonie mobile.

Donnant des conférences aux investisseurs et aux professionnels de l'industrie, il a expliqué certains concepts lors du Stanford Computing Forum cette semaine. Selon lui, la mobilité ne sera bientôt plus une question de matériel ou de système d'exploitation mais bien d'architecture sous-jacente permettant de lier des contenus ( vidéos, photos, texte ) à des individus, ceux de la sphère sociale.

Ces différents contenus sont mis en relation selon des liens permettant de sauter de l'un à l'autre, ou d'une personne à une autre, permettant une hiérarchisation des données plus naturelle qu'un simple carnet de contact alphabétique.


Le cloud computing incontournable
Et ces informations ne doivent plus être stockées dans un terminal ou dépendantes d'un opérateur mais être librement accessibles depuis des structures de cloud computing, autorisant un accès permanent et depuis n'importe quel appareil.

Bob Iannucci plaide donc pour une plate-forme commune et ouverte à partir de laquelle des développeurs tiers peuvent créer des applications sans s'inquiéter de leur compatibilité. Il considère que le marché de la téléphonie mobile est toujours dans une phase intermédiaire faite d'une multitude d'OS et de machines incompatibles entre elles, obligeant les utilisateurs à réapprendre sans cesse à les manipuler.

" Nous en sommes toujours au point où qu'importe le téléphone portable que vous donnez à une personne qui n'en a jamais utilisé, elle trouvera relativement facilement comment passer un appel mais aura beaucoup plus de mal pour utiliser la plupart des autres fonctionnalités "

, a-t-il souligné. Une critique qui revient d'ailleurs souvent dans les enquêtes de satisfaction. " Les terminaux sont incroyables en termes de possibilités, mais il sont effroyables à utiliser ", a-t-il poursuivi.


L'ergonomie, ce facteur trop souvent oublié
La vision de Bob Iannucci est de donc de concevoir une plate-forme permettant aux utilisateurs de s'y retrouver facilement lorsqu'ils changent d'appareil mobile, quelque soit le matériel ou le système d'exploitation utilisé, grâce à une organisation similaire des données.

L'avenir du mobile reposerait donc dans l'ergonomie et le classement logique des données. Bob Iannucci propose également de rebâtir des interfaces sur des syntaxes " nom-verbe " plutôt que sur le couple habituel " verbe-nom ". c'est à dire partir d'une personne ou d'un objet et lui appliquer une action plutôt que l'inverse.

Dans cette vision d'une mobilité connectée, dont le Palm Pré et son système WebOS, orienté vers le cloud computing, pourraient finalement constituer une première esquisse, il faudra aussi savoir gérer les temps en dehors du réseau et certains composants devront donc être dupliqués sur le terminal mobile.

Pour obtenir cette plate-forme commune, Bob Iannucci ne compte pas sur des organismes de standardisation, dont les processus de validation sont beaucoup trop longs, ni sur l'émergence de la plate-forme d'un unique fournisseur, qui serait perçue comme un abus de position dominante. Il voit plutôt plusieurs acteurs se mettre d'accord sur une même technologie.

Source : PC World