La députée LREM Paula Fortenza a remis son rapport prospectif sur les stratégies à mettre en place pour faire rayonner la France dans le domaine quantique ces prochaines années, de la même façon que le rapport Villani a exploré les perspectives pour l'intelligence artificielle.

Si le domaine est encore jeune et débat toujours de la question de la suprématie quantique (résoudre rapidement un problème mathématique par voie quantique qui demanderait un temps très long à un supercalculateur pour obtenir un résultat similaire) qu'aurait atteinte Google, il fait partie de ces domaines jugés incontournable d'ici la prochaine décennie et il s'agit donc de préparer le pays dès maintenant sous peine d'être laissé sur le bord du chemin.

Google suprématie quantique

Google Bristlecone

La France, pas en retard mais presque

Or, si la France ne manque pas d'idées et de matière grise pour la recherche fondamentale, la mise en application et l'industrialisation sont souvent ses points de faiblesse.

La députée appelle donc le gouvernement à anticiper les "investissements nécessaires" pour profiter des retombées de l'innovation (opportunités économiques, emplois) mais aussi s'assurer d'une souveraineté technologique, à l'heure où d'autres pays planchent déjà sur les usages civils et militaires de l'informatique quantique.

Elle estime ainsi qu'il faudrait réaliser un investissement de 1,4 milliard d'euros sur cinq ans pour répondre à ce défi. C'est beaucoup plus que les efforts actuels de quelques dizaines de millions d'euros mais cela resterait dans le même temps une fraction des énormes budgets de pays comme les Etats-Unis ou la Chine.

Des propositions logiques mais classiques

Une série de propositions accompagnent le rapport avec les classiques propositions de création de filières spécialisées, de financement de projets de recherche fondamentale ainsi que la création de pôles d'excellence à Paris, Saclay et Grenoble où pourront échanger les chercheurs de différentes disciplines connexes, tout en assurant des passerelles avec le milieu industriel.

Le rapport note également la nécessité de développer un environnement de startups françaises autour du domaine quantique, avec des liens vers les industriels pour concrétiser les idées.

Le nombre de startups françaises travaillant le quantique est encore faible (moins d'une vingtaine) mais nos voisins européens ne sont guère mieux loties. L'une des propositions du rapport consiste donc à "accompagner la création d'une cinquantaine de startups du quantique jusqu'en 2024" avec l'appui de la BPI (Banque Publique d'Investissement).

Un fonds de 300 à 500 millions d'euros pourra d'ailleurs être mis en place à l'aide d'investissements fournis par de grands groupes français, pour aider les startups à passer le cap de la maturité.

Source : La Tribune