*ATTENTION...GÉNIE*...
Que, Je le reconnais, mis bien longtemps à apprécier, connaître et
cpmprendre (dans lamesure de Mes faibles compétences)...
*Charlie PARKER*, en une quinzaine d'années seulement, s'est imposé
comme l'un _des plus grands CRÉATEURS de jazz_, un _génie de
l'improvisation_, digne du grand *Armstrong* lui-même, bien que dans un
registre évidemment beaucoup plus moderne. Il a porté l'_émotion du
BLUES_ à son point d'incandescence. Doué d'une prodigieuse mémoire, il
était capable d'improviser sur n'importe quel thème et d'imaginer des
chorus tout simplement inouïs...Attentif à tout ce qui se passait
autour de lui, et le transformant immédiatement en figures harmoniques,
que ce soit un bruit...un avertisseur sonore de bagnole...la couleur
d'un vêtement féminin...ou tout autre événement, il l'intégrait à son
discours dans l'immédiateté de l'instant !...Il a _réinventé le blues_,
jouant sur les accords de passage et les renversements pour développer
des lignes harmoniques nouvelles...Il possédait également un souffle
prodigieux et si puissant qu'il pouvait jouer plus fort que les autres
alto, et emporter tout un orchestre dans sa sonorité...même lorsqu'il
jouait un vieux sax en plastique blanc, quand il avait été obligé de
foutre son instrument au clou pour pouvoir se payer sa came !...
On lui doit également des innovations rythmiques importantes, qui se
basent essentiellement sur une exploitation nouvelle des accentuations.
Il porte en effet l'accent alternativement _sur le temps_ et _à
l'intérieur du temps_, en exploitant les différences d'intensité entre
les notes...
La force de son *génie* s'est hélas doublée, on le sait, d'une grosse
part d'ombre, d'une _tragédie intérieure_ qui finit par l'emporter
prématurément, mais qui imprègne son jeu d'une sensibilité à fleur de
peau (un peu comme le grand *Chet BAKER*, dont Je vous ai parlé
récemment dans un brillantissime exposé) qu'il exalte jusqu'au bout de
l'émotion, jusqu'au bout de sa propre existence...
Charlie PARKER Jr naît le 29 août 1920 à Wyandotte, Kansas, de Charles
Parker Sr. et Addie Boyley. Son père est natif de Memphis et bosse
comme serveur dans les trains de grande ligne...après avoir été tour à
tour danseur et bosseur dans un cirque !...La mère, elle, travaille
comme "technicienne de surface", comme on dit maintenant, et élève
seule son fils en raison des absences répétées du paternel, d'abord
pour raisons professionnelles, mais surtout après la séparation du
couple à la fin des années 20.
Au début des années 30, la famille vit à Kansas City, et Charlie
fréquente la Crispus Attucks School jusqu'en 1932 et, contrairement à
la plupart des gosses de son âge, n'a pas besoin de faire des "petits
boulots"...
Charlie intègre un orchestre d'étudiants dirigé par Lawrence KEYES, les
/Deans of Swing /, où apparaît alors également le chanteur Walter
BROWN...Il est malheureusement victime d'un accident de bagnole (le
28/11/1935), dont il ne sort (heureusement, pour le coup) qu'avec trois
c^tes cassées, mais aussi des problèmes de colonne vertébrale. Sa mère
lui fait alors installer un piano à la maison (Je Me demande où cette
brave femme a trouvé de tels moyens pour s'occuper comme elle l'a fait
de son futur génie de fiston)...Il s'achète un nouveau saxe alto et
travaille chez lui pendant toute sa convalescence, aidé par Charlie
Powell et Lawrence Keyes (qui, eux, ne M'ont jamais aidé, nom de
dieu/MELMOTH)...Il travaille aussi avec un ami tromboniste Robert
SIMPSON, qui mourra un peu plus tard au cours d'une opération du coeur
(dont pour Ma part Je suis revenu vivant, rien que pour vous, bande de
veinards, il y a une quinzaine d'années). C'est sans doute à ce moment
de sa vie que PARKER commence à prendre des drogues pour combattre ses
douleurs, ce qui, les initiés le savent, va avoir des répercussions
tout au long de sa vie à la fius extraordinaire et misérable...
Il joue ça et là pour survivre jusqu'à la fin de l'année 1939, jusqu'à
ce qu'il soit engagé à Kansas City dans les /Rockets/ de *Harlan
LEONARD*, où il retrouve *Efferge WARE* et fait la connaissance de *Tad
DAMERON*.
En 1940, alors que ce con a refisé un engagement dans l'orchestre du
*Duke* (!), il rencontre *Dizzie GILLESPIE* qui est de passage dans la
ville, avec *Cab CALLOWAY*, et qui sera immédiatement conquis par ce
musicien _qui joue de la même manière que lui_...Bird, pour sa part,
comprend qu'il est loin d'être le seul à vouloir bousculer les
habitudes du jazz. Cette rencontre avec Dizzie s'avérera donc
déterminante par la suite.
À l'été 1940, PARKER intègre l'orchestre de *Jay McSHANN*, une grande
formation au répertoire étendu et au swing efficace dont la vocation
est d'animer des salles de dance et faire du spectacle...Il y laisse
toutefois son empreinte en organisant certaines répétitions...Un
octette issu de cette formation enregistrera à /Wichtia/ cinq titres où
apparaîtront les influences de Lester YOUNG (/Lady Be Good/,
/Honeysuckle Rose/)...de Buster SMITH (/Body & Soul/)...mais aussi la
sensualité de Bird et sa faculté à jouer de ballades (/Coquette/), et
surtout sa façon personnelle de jouer des gammes majeures (/I've Found
aNew Baby/). Cet enregiostrement montre s'il en était besoin qu'à cette
époque le jeu de PARKER est déjà farpaitement en place...Au printemps
1941, l'orchestre au complet part en tournée dans le /Deep South/ et
enregistre le 30 avril à Dallas un disque qui connaîtra un certain
succès.
Les deux virtuoses vont ensuite se produire au /Three Deices/, en
quintette avec *Al HAIG*, *Curley RUSSELL*, *Stan LEVEY* (remplacé par
*Sid CATLETT* ou *Max ROACH*). La cohésion de cet ensemble est
remarquable et la musique qu'ils jouent atteint un rare degré d'énergie
et de vitalité. Le 6 juin, les deux compères se retrouvent en studio
pour accompagner le vibraphoniste *Red NORVO* qui, pour la
circonstance, est entouré de *Flip PHILLIPS*, *Teddy WILSON*,
l'inénarrable *Slam STEWART*...(Vous savez...celui qui ne joue de sa
basse quasiment qu'à l'archet tout en s'accompagnant à l'octave de sa
voix !), *Gordon POWELL* ou *J?C.HEARD*...Après cette séance, GILLESPIE
va (enfin) former son prpore orchestre, _sans Bird_ qu'il ne trouve pas
assez fiable, du fait de ses trop nombreux retards et absences.
PARKER est alors engagé comme tête d'affiche au /Spotlite/, puis au
/Three Deuces/, participe au nouveau groupe de GILLESPIE avec *Bud
POWELL*, *Ray BROWN* et *Max ROACH* (rien que ça !!)...
La complicité entre DIZZIE et BIRD va hélas se transformer en
concurrence, que PARKER vit plutôt mal, considérant que GILLESPIE lui
fait de l'ombre.
Pour la séance d'enregistrement du 26 novembre sous son nom, PARKER
embauche pour tenir la trompette un jeune fan fraîchement débarqué de
son Saint-Luis natal, *Miles DAVIS*, et Dizzie joue alternativement de
la trompette et du piano...C'est que le jeune Miles est encore trop
timide et inexpérimenté pour pouvoir assurer la trompette seul !...
En décembre 45, GILLESPIE forme un nouvel orchestre qui doit se
peroduire en Californie. Mais l'accueil est plutôt mitigé, maus Bird et
Dizzy sont tout de même invités à participer à une séance
d'enregistrement de *Slim GAILLARD* (le fameux compère de *Slam
STEWART* !) le 29 décembre, puis participent aux concerts /Jazz At The
Philharmonic/, où Bird apparaît aux côtés de *Lester YOUNG*...Dizzy
quitte alors la Californie et PARKER se produit au /Finale/. Il y sera
rejoint par Miles qui a débarqué à L.A. avec l'orchestre de *Benny
CARTER*, qu'il quitte rapidement pour rester auprès de
Bird...L'orchestre qui se produit au /Finale/ comprend, outre Miles et
Bird, le pianiste *Joe ALBANY*, le batteur *Chuck THOMSON* et le
bassiste *Addison FARMER*, jusqu'à la fermeture du club.
Miles part alors pour Chicago, et PARKER se retrouve...au chômage !...
Il _sombre alors dans l'alcoolisme_...
*Howard McGHEE* l'engage pour tenir l'alto dans l'octette qu'il forme
pour jouer au /Swing Club/. Mais PARKER ne s'y sent pas à l'aise et
continue d'absorber de fortes quantités d'alcool et de benzédrine, ce
qui détruit complètement son système nerveux, forcément...
Bon...Je vous laisse pour aller baffrer...
À plus, si Je n'ai pas camardé entre temps...
Fin juillet 1946, Bird, probablement encore chargé à mort, met le feu à
sa chambre en s'endormant avec un clope allumé...Direction hosto pour
une dizaine de jours, puis cure de rétablissement de 6 mois à
/Camarillo/...Il en ressort en janvier 1947 et se rend immédiataement
au /Jack's Basket Room/ où le public l'ovationne quand il fait le boeuf
avec son poteau *Eroll GARNER* (+ *Red CALLENDER*, *Joe JONES*, et
*June CHRISTIE*)...Une soirée de bienvenue sera organisée pour le
"héro" le 1er février, où il apparaîtra en pleine forme !...
Le 8 mai 47, BIRD retrouve le chemin des studios, accompagné pour la
circonstance de *Miles DAVIS*, *Bud POWELL*, *Tommy POTTER* et *Max
ROACH*. Mais l'enregistrement sera laborieux et PARKER remplacera
POWELL par *Duke JORDAN* au moment où le quintette sera engagé au
/Three Deuces/ (août). PARKER jouera et enregistrera avec cette formule
tout au long de l'année 48. Il fera une tournée dans le /Middle West/,
participera de nouveau au /JATP/ et recvra même deux trophées décenés
par la célèbre revue /Metronome/ (celui du "Top Jazz Influence" et ce
lui du meilleur saxo alto). Il est alors _au sommet de sa gloire_ !!...
Bon...Je Men vas écouter la suite de l'intégrale des cantates de Mon
Ami J.S.BACH, le "Cantagrel" sur les genoux...Et remplacerai Gaugin par
Degas, pour changer...
En juin 1950, PARKER se produit au /Birdland/ avec *Fats NAVARRO*, pour
un concert qui sera diffusé à la radio, puis enregistré le même mois
avec *GILLESPIE* et *MONK*...Après l'interruption du tournage d'un
court métrage dans lequel il devait apparaître, BIRD s'envole pour la
Scandinavie (on sait que de très nombreux jazzmen ont toujours aimé
cette région d'Europe, et certains s'y sont même installés à demeure !)
le 18 novembre où il doit se produire en même temps que *Roy ELDRIDGE
(Ah ! Les fameuses "bagarres" entre ELDRIDGE et GILLESPIE dans les
boeufs des boîtes de NYC !). La tournée est un succès et BIRD rejoint
Paris, pensant sans doute à nouveau pouvoir y parfaire ses
connaissances musicales. Mais il doit retourner à NYC en toute hâte,
souffrant d'un ulcère à l'estomac.
Le 21 décembre, il retrouve *Machito* dans l'orchestre duquel il va
remplacer comme soliste le trompettiste *Harry EDISON*. Il participe à
quelques enregistrements avec *MILES* et *MAX* (Roach) et, le 31 mars
1951, donne un concert au /Birdland/ où apparaissent GILLESPIE, POWELL,
POTTER, et HAYNES...Mais son comportement et des nombreux retards
l'isolent de plus en plus, au point où ses accompagnateurs finiront par
déposer une plainte au syndicat des musiciens !...
En mars 1951, il enregistre des thèmes sud-américains avant de se
produire avec Machito au /Birdland/ en juin.
C'est alors que la /State Liquor Authority/ lui retire pour 15 mois
sacarte de travail (on se doute bien pourquoi !), de sorte qu'il n'a
plus le droit de se produire dans les cabarets de New York. Il part
donc pour Kansas City (une fois de plus !) où il intègre l'orchestre
de...*Woody HERMANN* !. Le 8 août, il est de retour à NYC pour un
enregistrement à la tête d'un quintette avec *Red RODNEY*, *John
LEWIS*, *Kenny CLARKE* et *Ray BROWN*. Il enregistrera ensuite mour le
label de *Norman GRANZ* (qui a tant fait pour le jazz !), avec un big
band de studio, une sélection de standards arrangés par Joe LIPMAN. Le
disque se vendra bien malgré (ou grâce) à l'ambiance aseptisée et
sirupeuse qui se dégage de son orchestration, et où BIRD joue seul en
avant, comme un chanteur !...
En février 1952, il est de nouveau récompensé par la revue /Downbeat/
et il part en juin pour la Californie afin d'enregistrer avec *Johnny
HODGES* et *Benny CARTER*, en même temps qu'il est engagé au /Tiffany
Club/. Il embauche comme sideman un tout jeune trompettiste blanc,
*Chet BAKER* (cf. Mon prodigieux article sur ce grand bonhomme), avec
qui le sourant passe. Le duo fonctionne farpaitement et se produira
ensuite au /Trade Winds/. L'approche instinctive de CHET et l'émotion
qu'il met dans sa façon de jouer le blues font de sa trompette un écho
au souffle de BIRD, à travers ses contre-chants inspirés...
De retour à New York au début du mois de septembre, BIRD, qui vient
d'avoir un fils prénommé *BAIRD*, récupère sa carte de musicien et se
produit alternativement avec son quintette et sa formation à cordes.
En décembre, il enregistre pour la 1ère fois en _quartet_ avec *Hank
JONES*, *Teddy KOTICK* et *Max ROACH*, puis en janvier 53 participe à
une séance d'enregistrement houleuse avec MILES, où il croise *Sonny
ROLLINS* qu'il incite à abandonner la drogue (faudra qu'un jour Je vous
ponde aussi un opus sur cet immense ténor que fut ROLLINS). En mai,
BIRD participe à un _concert mythique_ à Toronto, avec POWELL, ROACH,
GILLESPIE et MINGUS, ensemble dénommé pour l'occasion /The Quintette Of
The Year/...Les initiés savent dans quelles conditions s'est déroulé ce
concert hallucinant...Le même soir avait lieu un chmapionnat de boxe de
poids lourds, ce qui fait que la salle de concert était à moitié
vide...De plus, tous les musicos étaient bourrés à mort...Et c'est le
réflexe qu'eut MINGUS d'appuyer sur un magnétophone à fil qui traînait
au fond de la scène qi permit d'enregistrer ce concert _légendaire_
(que J'ai bien dû écouter de centaines de fois, en vinylme puis CD
!)...
Il va ensuite tenter de réaliser son rêve d'enregistrer avec sa section
rythmique plus un cor, un hautbois, un basson, une flûte et une
clarinette, formation qui s'adjoindra les services des *Dave Lambert
Singers*. Le projet est supervisé par *Gil EVANS* qui a déjà réalisé
les arrangements du nonette de MILES...Faute de temps et de
répétitions, le résultat s'avère calamiteux.
En juin, PARKER triomphe au /Birdland/, puis se produit avec *Thelonius
MONK* à l'/Open Door/ en septembre et part en tournée dans l'Orégon
avec *Chet BAKER*, *Jimmy ROWLES*, *Carson SMITH et *Shelly MANNE*. Il
prend ensuite part à une tournée sur la côte Ouest avec *Stan KENTON*,
puis se produit à nouveau au /Tiffany Club/ avec le trio de *Joe
ROTONDI* dont il sera rapidement viré !...
C'est à ce moment qu'il apprend la _mort de sa fille PREE_...De retour
à NYC pour le funérailles, BIRD, qui ne travaille plus beaucoup, est de
moins en moins fiable. Sa déchéance physique s'accélère et il traîne
son _désespoir_ d'esclandres en esclandres, insulatant ses
accompagnateurs en public. C'est alors qu'il tente pour la première
fois une _cure de désintoxication alcoolique_, après avoir ingéré le
contenu d'un flacon de teinture d'iode (!), et s'installe à la campagne
dans l'espoir de remonter la pente...En vain, la mort de sa fille a
fini de lui consumer l'âme, et il va quitter sa femme et la campagne
pour retourner à ses errances noctambules et désespérées.
Il va cependant à nouveau illuminer de son génie quelques rares
instants dans cette descente aux enfers, comme ce concert légendaire
lui aussi au /Town Hall/ avec *MONK*, *Art FARMER*, *Sonny ROLLINS*,
*Jimmy RANEY*, *Gigi GRYCE*, *HOrace SILVER* et *Winton KELLY*, ou les
concerts qu'l donne à l'/Open Door/ avec les trompettistes *Tony
FRUSCELLEA* et *Don JOSEPH*.
Il décédera d'un arrêt du coeur quelques jours plus tard, le 15 mars
1955, chez la baronne *Pannonica de KOENIGSWARTER*, une mécène du jazz
qui l'avait recueilli, comme elle l'avait fait avec *MONK*, qui resta
cloîtré chez elle sans dire un mot pendant 10 ans !...
Voic terminé une brève vie de cet Homme Extraordinaire et Sublime que
fut *Cherlie PARKER*...Pondue par cet autre Homme Extraordinaire et
Sublime qu'est *MELMOTH*...
Lire si vous le trouvez encore l'excellent bouquin de *Ross RUSSEL* :
"BIRD - La vie de Charlie Parker" (Éditions Filipacchi - ISBN
2-85018-192-7)...
--
Car avec beaucoup de science, il y a beaucoup de chagrin ; et celui qui
accroît sa science accroît sa douleur.
[Ecclésiaste, 1-18]
MELMOTH - souffrant
Un verset de l'ancien testament ou de la torah, au choix.
PrinceOfPersia
Le 18/06/2010 16:53, MELMOTH a écrit :
Rien que pour emmerder les *NPC*...
*ATTENTION...GÉNIE*... Que, Je le reconnais, mis bien longtemps à apprécier, connaître et cpmprendre (dans lamesure de Mes faibles compétences)...
*Charlie PARKER*, en une quinzaine d'années seulement, s'est imposé comme l'un _des plus grands CRÉATEURS de jazz_, un _génie de l'improvisation_, digne du grand *Armstrong* lui-même, bien que dans un registre évidemment beaucoup plus moderne. Il a porté l'_émotion du BLUES_ à son point d'incandescence. Doué d'une prodigieuse mémoire, il était capable d'improviser sur n'importe quel thème et d'imaginer des chorus tout simplement inouïs...Attentif à tout ce qui se passait autour de lui, et le transformant immédiatement en figures harmoniques, que ce soit un bruit...un avertisseur sonore de bagnole...la couleur d'un vêtement féminin...ou tout autre événement, il l'intégrait à son discours dans l'immédiateté de l'instant !...Il a _réinventé le blues_, jouant sur les accords de passage et les renversements pour développer des lignes harmoniques nouvelles...Il possédait également un souffle prodigieux et si puissant qu'il pouvait jouer plus fort que les autres alto, et emporter tout un orchestre dans sa sonorité...même lorsqu'il jouait un vieux sax en plastique blanc, quand il avait été obligé de foutre son instrument au clou pour pouvoir se payer sa came !... On lui doit également des innovations rythmiques importantes, qui se basent essentiellement sur une exploitation nouvelle des accentuations. Il porte en effet l'accent alternativement _sur le temps_ et _à l'intérieur du temps_, en exploitant les différences d'intensité entre les notes... La force de son *génie* s'est hélas doublée, on le sait, d'une grosse part d'ombre, d'une _tragédie intérieure_ qui finit par l'emporter prématurément, mais qui imprègne son jeu d'une sensibilité à fleur de peau (un peu comme le grand *Chet BAKER*, dont Je vous ai parlé récemment dans un brillantissime exposé) qu'il exalte jusqu'au bout de l'émotion, jusqu'au bout de sa propre existence...
Charlie PARKER Jr naît le 29 août 1920 à Wyandotte, Kansas, de Charles Parker Sr. et Addie Boyley. Son père est natif de Memphis et bosse comme serveur dans les trains de grande ligne...après avoir été tour à tour danseur et bosseur dans un cirque !...La mère, elle, travaille comme "technicienne de surface", comme on dit maintenant, et élève seule son fils en raison des absences répétées du paternel, d'abord pour raisons professionnelles, mais surtout après la séparation du couple à la fin des années 20. Au début des années 30, la famille vit à Kansas City, et Charlie fréquente la Crispus Attucks School jusqu'en 1932 et, contrairement à la plupart des gosses de son âge, n'a pas besoin de faire des "petits boulots"...
Charlie intègre un orchestre d'étudiants dirigé par Lawrence KEYES, les /Deans of Swing /, où apparaît alors également le chanteur Walter BROWN...Il est malheureusement victime d'un accident de bagnole (le 28/11/1935), dont il ne sort (heureusement, pour le coup) qu'avec trois c^tes cassées, mais aussi des problèmes de colonne vertébrale. Sa mère lui fait alors installer un piano à la maison (Je Me demande où cette brave femme a trouvé de tels moyens pour s'occuper comme elle l'a fait de son futur génie de fiston)...Il s'achète un nouveau saxe alto et travaille chez lui pendant toute sa convalescence, aidé par Charlie Powell et Lawrence Keyes (qui, eux, ne M'ont jamais aidé, nom de dieu/MELMOTH)...Il travaille aussi avec un ami tromboniste Robert SIMPSON, qui mourra un peu plus tard au cours d'une opération du coeur (dont pour Ma part Je suis revenu vivant, rien que pour vous, bande de veinards, il y a une quinzaine d'années). C'est sans doute à ce moment de sa vie que PARKER commence à prendre des drogues pour combattre ses douleurs, ce qui, les initiés le savent, va avoir des répercussions tout au long de sa vie à la fius extraordinaire et misérable...
Il joue ça et là pour survivre jusqu'à la fin de l'année 1939, jusqu'à ce qu'il soit engagé à Kansas City dans les /Rockets/ de *Harlan LEONARD*, où il retrouve *Efferge WARE* et fait la connaissance de *Tad DAMERON*. En 1940, alors que ce con a refisé un engagement dans l'orchestre du *Duke* (!), il rencontre *Dizzie GILLESPIE* qui est de passage dans la ville, avec *Cab CALLOWAY*, et qui sera immédiatement conquis par ce musicien _qui joue de la même manière que lui_...Bird, pour sa part, comprend qu'il est loin d'être le seul à vouloir bousculer les habitudes du jazz. Cette rencontre avec Dizzie s'avérera donc déterminante par la suite. À l'été 1940, PARKER intègre l'orchestre de *Jay McSHANN*, une grande formation au répertoire étendu et au swing efficace dont la vocation est d'animer des salles de dance et faire du spectacle...Il y laisse toutefois son empreinte en organisant certaines répétitions...Un octette issu de cette formation enregistrera à /Wichtia/ cinq titres où apparaîtront les influences de Lester YOUNG (/Lady Be Good/, /Honeysuckle Rose/)...de Buster SMITH (/Body & Soul/)...mais aussi la sensualité de Bird et sa faculté à jouer de ballades (/Coquette/), et surtout sa façon personnelle de jouer des gammes majeures (/I've Found aNew Baby/). Cet enregiostrement montre s'il en était besoin qu'à cette époque le jeu de PARKER est déjà farpaitement en place...Au printemps 1941, l'orchestre au complet part en tournée dans le /Deep South/ et enregistre le 30 avril à Dallas un disque qui connaîtra un certain succès.
Les deux virtuoses vont ensuite se produire au /Three Deices/, en quintette avec *Al HAIG*, *Curley RUSSELL*, *Stan LEVEY* (remplacé par *Sid CATLETT* ou *Max ROACH*). La cohésion de cet ensemble est remarquable et la musique qu'ils jouent atteint un rare degré d'énergie et de vitalité. Le 6 juin, les deux compères se retrouvent en studio pour accompagner le vibraphoniste *Red NORVO* qui, pour la circonstance, est entouré de *Flip PHILLIPS*, *Teddy WILSON*, l'inénarrable *Slam STEWART*...(Vous savez...celui qui ne joue de sa basse quasiment qu'à l'archet tout en s'accompagnant à l'octave de sa voix !), *Gordon POWELL* ou *J?C.HEARD*...Après cette séance, GILLESPIE va (enfin) former son prpore orchestre, _sans Bird_ qu'il ne trouve pas assez fiable, du fait de ses trop nombreux retards et absences. PARKER est alors engagé comme tête d'affiche au /Spotlite/, puis au /Three Deuces/, participe au nouveau groupe de GILLESPIE avec *Bud POWELL*, *Ray BROWN* et *Max ROACH* (rien que ça !!)... La complicité entre DIZZIE et BIRD va hélas se transformer en concurrence, que PARKER vit plutôt mal, considérant que GILLESPIE lui fait de l'ombre. Pour la séance d'enregistrement du 26 novembre sous son nom, PARKER embauche pour tenir la trompette un jeune fan fraîchement débarqué de son Saint-Luis natal, *Miles DAVIS*, et Dizzie joue alternativement de la trompette et du piano...C'est que le jeune Miles est encore trop timide et inexpérimenté pour pouvoir assurer la trompette seul !...
En décembre 45, GILLESPIE forme un nouvel orchestre qui doit se peroduire en Californie. Mais l'accueil est plutôt mitigé, maus Bird et Dizzy sont tout de même invités à participer à une séance d'enregistrement de *Slim GAILLARD* (le fameux compère de *Slam STEWART* !) le 29 décembre, puis participent aux concerts /Jazz At The Philharmonic/, où Bird apparaît aux côtés de *Lester YOUNG*...Dizzy quitte alors la Californie et PARKER se produit au /Finale/. Il y sera rejoint par Miles qui a débarqué à L.A. avec l'orchestre de *Benny CARTER*, qu'il quitte rapidement pour rester auprès de Bird...L'orchestre qui se produit au /Finale/ comprend, outre Miles et Bird, le pianiste *Joe ALBANY*, le batteur *Chuck THOMSON* et le bassiste *Addison FARMER*, jusqu'à la fermeture du club. Miles part alors pour Chicago, et PARKER se retrouve...au chômage !... Il _sombre alors dans l'alcoolisme_... *Howard McGHEE* l'engage pour tenir l'alto dans l'octette qu'il forme pour jouer au /Swing Club/. Mais PARKER ne s'y sent pas à l'aise et continue d'absorber de fortes quantités d'alcool et de benzédrine, ce qui détruit complètement son système nerveux, forcément...
Bon...Je vous laisse pour aller baffrer... À plus, si Je n'ai pas camardé entre temps...
Fin juillet 1946, Bird, probablement encore chargé à mort, met le feu à sa chambre en s'endormant avec un clope allumé...Direction hosto pour une dizaine de jours, puis cure de rétablissement de 6 mois à /Camarillo/...Il en ressort en janvier 1947 et se rend immédiataement au /Jack's Basket Room/ où le public l'ovationne quand il fait le boeuf avec son poteau *Eroll GARNER* (+ *Red CALLENDER*, *Joe JONES*, et *June CHRISTIE*)...Une soirée de bienvenue sera organisée pour le "héro" le 1er février, où il apparaîtra en pleine forme !...
Le 8 mai 47, BIRD retrouve le chemin des studios, accompagné pour la circonstance de *Miles DAVIS*, *Bud POWELL*, *Tommy POTTER* et *Max ROACH*. Mais l'enregistrement sera laborieux et PARKER remplacera POWELL par *Duke JORDAN* au moment où le quintette sera engagé au /Three Deuces/ (août). PARKER jouera et enregistrera avec cette formule tout au long de l'année 48. Il fera une tournée dans le /Middle West/, participera de nouveau au /JATP/ et recvra même deux trophées décenés par la célèbre revue /Metronome/ (celui du "Top Jazz Influence" et ce lui du meilleur saxo alto). Il est alors _au sommet de sa gloire_ !!...
Bon...Je Men vas écouter la suite de l'intégrale des cantates de Mon Ami J.S.BACH, le "Cantagrel" sur les genoux...Et remplacerai Gaugin par Degas, pour changer...
En juin 1950, PARKER se produit au /Birdland/ avec *Fats NAVARRO*, pour un concert qui sera diffusé à la radio, puis enregistré le même mois avec *GILLESPIE* et *MONK*...Après l'interruption du tournage d'un court métrage dans lequel il devait apparaître, BIRD s'envole pour la Scandinavie (on sait que de très nombreux jazzmen ont toujours aimé cette région d'Europe, et certains s'y sont même installés à demeure !) le 18 novembre où il doit se produire en même temps que *Roy ELDRIDGE (Ah ! Les fameuses "bagarres" entre ELDRIDGE et GILLESPIE dans les boeufs des boîtes de NYC !). La tournée est un succès et BIRD rejoint Paris, pensant sans doute à nouveau pouvoir y parfaire ses connaissances musicales. Mais il doit retourner à NYC en toute hâte, souffrant d'un ulcère à l'estomac. Le 21 décembre, il retrouve *Machito* dans l'orchestre duquel il va remplacer comme soliste le trompettiste *Harry EDISON*. Il participe à quelques enregistrements avec *MILES* et *MAX* (Roach) et, le 31 mars 1951, donne un concert au /Birdland/ où apparaissent GILLESPIE, POWELL, POTTER, et HAYNES...Mais son comportement et des nombreux retards l'isolent de plus en plus, au point où ses accompagnateurs finiront par déposer une plainte au syndicat des musiciens !... En mars 1951, il enregistre des thèmes sud-américains avant de se produire avec Machito au /Birdland/ en juin. C'est alors que la /State Liquor Authority/ lui retire pour 15 mois sacarte de travail (on se doute bien pourquoi !), de sorte qu'il n'a plus le droit de se produire dans les cabarets de New York. Il part donc pour Kansas City (une fois de plus !) où il intègre l'orchestre de...*Woody HERMANN* !. Le 8 août, il est de retour à NYC pour un enregistrement à la tête d'un quintette avec *Red RODNEY*, *John LEWIS*, *Kenny CLARKE* et *Ray BROWN*. Il enregistrera ensuite mour le label de *Norman GRANZ* (qui a tant fait pour le jazz !), avec un big band de studio, une sélection de standards arrangés par Joe LIPMAN. Le disque se vendra bien malgré (ou grâce) à l'ambiance aseptisée et sirupeuse qui se dégage de son orchestration, et où BIRD joue seul en avant, comme un chanteur !...
En février 1952, il est de nouveau récompensé par la revue /Downbeat/ et il part en juin pour la Californie afin d'enregistrer avec *Johnny HODGES* et *Benny CARTER*, en même temps qu'il est engagé au /Tiffany Club/. Il embauche comme sideman un tout jeune trompettiste blanc, *Chet BAKER* (cf. Mon prodigieux article sur ce grand bonhomme), avec qui le sourant passe. Le duo fonctionne farpaitement et se produira ensuite au /Trade Winds/. L'approche instinctive de CHET et l'émotion qu'il met dans sa façon de jouer le blues font de sa trompette un écho au souffle de BIRD, à travers ses contre-chants inspirés...
De retour à New York au début du mois de septembre, BIRD, qui vient d'avoir un fils prénommé *BAIRD*, récupère sa carte de musicien et se produit alternativement avec son quintette et sa formation à cordes. En décembre, il enregistre pour la 1ère fois en _quartet_ avec *Hank JONES*, *Teddy KOTICK* et *Max ROACH*, puis en janvier 53 participe à une séance d'enregistrement houleuse avec MILES, où il croise *Sonny ROLLINS* qu'il incite à abandonner la drogue (faudra qu'un jour Je vous ponde aussi un opus sur cet immense ténor que fut ROLLINS). En mai, BIRD participe à un _concert mythique_ à Toronto, avec POWELL, ROACH, GILLESPIE et MINGUS, ensemble dénommé pour l'occasion /The Quintette Of The Year/...Les initiés savent dans quelles conditions s'est déroulé ce concert hallucinant...Le même soir avait lieu un chmapionnat de boxe de poids lourds, ce qui fait que la salle de concert était à moitié vide...De plus, tous les musicos étaient bourrés à mort...Et c'est le réflexe qu'eut MINGUS d'appuyer sur un magnétophone à fil qui traînait au fond de la scène qi permit d'enregistrer ce concert _légendaire_ (que J'ai bien dû écouter de centaines de fois, en vinylme puis CD !)...
Il va ensuite tenter de réaliser son rêve d'enregistrer avec sa section rythmique plus un cor, un hautbois, un basson, une flûte et une clarinette, formation qui s'adjoindra les services des *Dave Lambert Singers*. Le projet est supervisé par *Gil EVANS* qui a déjà réalisé les arrangements du nonette de MILES...Faute de temps et de répétitions, le résultat s'avère calamiteux. En juin, PARKER triomphe au /Birdland/, puis se produit avec *Thelonius MONK* à l'/Open Door/ en septembre et part en tournée dans l'Orégon avec *Chet BAKER*, *Jimmy ROWLES*, *Carson SMITH et *Shelly MANNE*. Il prend ensuite part à une tournée sur la côte Ouest avec *Stan KENTON*, puis se produit à nouveau au /Tiffany Club/ avec le trio de *Joe ROTONDI* dont il sera rapidement viré !... C'est à ce moment qu'il apprend la _mort de sa fille PREE_...De retour à NYC pour le funérailles, BIRD, qui ne travaille plus beaucoup, est de moins en moins fiable. Sa déchéance physique s'accélère et il traîne son _désespoir_ d'esclandres en esclandres, insulatant ses accompagnateurs en public. C'est alors qu'il tente pour la première fois une _cure de désintoxication alcoolique_, après avoir ingéré le contenu d'un flacon de teinture d'iode (!), et s'installe à la campagne dans l'espoir de remonter la pente...En vain, la mort de sa fille a fini de lui consumer l'âme, et il va quitter sa femme et la campagne pour retourner à ses errances noctambules et désespérées. Il va cependant à nouveau illuminer de son génie quelques rares instants dans cette descente aux enfers, comme ce concert légendaire lui aussi au /Town Hall/ avec *MONK*, *Art FARMER*, *Sonny ROLLINS*, *Jimmy RANEY*, *Gigi GRYCE*, *HOrace SILVER* et *Winton KELLY*, ou les concerts qu'l donne à l'/Open Door/ avec les trompettistes *Tony FRUSCELLEA* et *Don JOSEPH*.
Il décédera d'un arrêt du coeur quelques jours plus tard, le 15 mars 1955, chez la baronne *Pannonica de KOENIGSWARTER*, une mécène du jazz qui l'avait recueilli, comme elle l'avait fait avec *MONK*, qui resta cloîtré chez elle sans dire un mot pendant 10 ans !...
Voic terminé une brève vie de cet Homme Extraordinaire et Sublime que fut *Cherlie PARKER*...Pondue par cet autre Homme Extraordinaire et Sublime qu'est *MELMOTH*...
Lire si vous le trouvez encore l'excellent bouquin de *Ross RUSSEL* : "BIRD - La vie de Charlie Parker" (Éditions Filipacchi - ISBN 2-85018-192-7)...
tu fais chier de poster sur ce news-group pourri, merde,
putain, fais un blog et donnes l'adresse,
on te suivra avec google-news,
c'est trop dur, ça ?
sujet du prochain post : miles.
merci.
(ps : pas la peine de donner les trackers pour télécharger,
c'est déjà fait.)
-- - j'ai une grosseur, là, tu crois que c'est un cancer ? - mais non, c'est ta couille ! °¿°) ´
Le 18/06/2010 16:53, MELMOTH a écrit :
Rien que pour emmerder les *NPC*...
*ATTENTION...GÉNIE*...
Que, Je le reconnais, mis bien longtemps à apprécier, connaître et
cpmprendre (dans lamesure de Mes faibles compétences)...
*Charlie PARKER*, en une quinzaine d'années seulement, s'est imposé
comme l'un _des plus grands CRÉATEURS de jazz_, un _génie de
l'improvisation_, digne du grand *Armstrong* lui-même, bien que dans un
registre évidemment beaucoup plus moderne. Il a porté l'_émotion du
BLUES_ à son point d'incandescence. Doué d'une prodigieuse mémoire, il
était capable d'improviser sur n'importe quel thème et d'imaginer des
chorus tout simplement inouïs...Attentif à tout ce qui se passait autour
de lui, et le transformant immédiatement en figures harmoniques, que ce
soit un bruit...un avertisseur sonore de bagnole...la couleur d'un
vêtement féminin...ou tout autre événement, il l'intégrait à son
discours dans l'immédiateté de l'instant !...Il a _réinventé le blues_,
jouant sur les accords de passage et les renversements pour développer
des lignes harmoniques nouvelles...Il possédait également un souffle
prodigieux et si puissant qu'il pouvait jouer plus fort que les autres
alto, et emporter tout un orchestre dans sa sonorité...même lorsqu'il
jouait un vieux sax en plastique blanc, quand il avait été obligé de
foutre son instrument au clou pour pouvoir se payer sa came !...
On lui doit également des innovations rythmiques importantes, qui se
basent essentiellement sur une exploitation nouvelle des accentuations.
Il porte en effet l'accent alternativement _sur le temps_ et _à
l'intérieur du temps_, en exploitant les différences d'intensité entre
les notes...
La force de son *génie* s'est hélas doublée, on le sait, d'une grosse
part d'ombre, d'une _tragédie intérieure_ qui finit par l'emporter
prématurément, mais qui imprègne son jeu d'une sensibilité à fleur de
peau (un peu comme le grand *Chet BAKER*, dont Je vous ai parlé
récemment dans un brillantissime exposé) qu'il exalte jusqu'au bout de
l'émotion, jusqu'au bout de sa propre existence...
Charlie PARKER Jr naît le 29 août 1920 à Wyandotte, Kansas, de Charles
Parker Sr. et Addie Boyley. Son père est natif de Memphis et bosse comme
serveur dans les trains de grande ligne...après avoir été tour à tour
danseur et bosseur dans un cirque !...La mère, elle, travaille comme
"technicienne de surface", comme on dit maintenant, et élève seule son
fils en raison des absences répétées du paternel, d'abord pour raisons
professionnelles, mais surtout après la séparation du couple à la fin
des années 20.
Au début des années 30, la famille vit à Kansas City, et Charlie
fréquente la Crispus Attucks School jusqu'en 1932 et, contrairement à la
plupart des gosses de son âge, n'a pas besoin de faire des "petits
boulots"...
Charlie intègre un orchestre d'étudiants dirigé par Lawrence KEYES, les
/Deans of Swing /, où apparaît alors également le chanteur Walter
BROWN...Il est malheureusement victime d'un accident de bagnole (le
28/11/1935), dont il ne sort (heureusement, pour le coup) qu'avec trois
c^tes cassées, mais aussi des problèmes de colonne vertébrale. Sa mère
lui fait alors installer un piano à la maison (Je Me demande où cette
brave femme a trouvé de tels moyens pour s'occuper comme elle l'a fait
de son futur génie de fiston)...Il s'achète un nouveau saxe alto et
travaille chez lui pendant toute sa convalescence, aidé par Charlie
Powell et Lawrence Keyes (qui, eux, ne M'ont jamais aidé, nom de
dieu/MELMOTH)...Il travaille aussi avec un ami tromboniste Robert
SIMPSON, qui mourra un peu plus tard au cours d'une opération du coeur
(dont pour Ma part Je suis revenu vivant, rien que pour vous, bande de
veinards, il y a une quinzaine d'années). C'est sans doute à ce moment
de sa vie que PARKER commence à prendre des drogues pour combattre ses
douleurs, ce qui, les initiés le savent, va avoir des répercussions tout
au long de sa vie à la fius extraordinaire et misérable...
Il joue ça et là pour survivre jusqu'à la fin de l'année 1939, jusqu'à
ce qu'il soit engagé à Kansas City dans les /Rockets/ de *Harlan
LEONARD*, où il retrouve *Efferge WARE* et fait la connaissance de *Tad
DAMERON*.
En 1940, alors que ce con a refisé un engagement dans l'orchestre du
*Duke* (!), il rencontre *Dizzie GILLESPIE* qui est de passage dans la
ville, avec *Cab CALLOWAY*, et qui sera immédiatement conquis par ce
musicien _qui joue de la même manière que lui_...Bird, pour sa part,
comprend qu'il est loin d'être le seul à vouloir bousculer les habitudes
du jazz. Cette rencontre avec Dizzie s'avérera donc déterminante par la
suite.
À l'été 1940, PARKER intègre l'orchestre de *Jay McSHANN*, une grande
formation au répertoire étendu et au swing efficace dont la vocation est
d'animer des salles de dance et faire du spectacle...Il y laisse
toutefois son empreinte en organisant certaines répétitions...Un octette
issu de cette formation enregistrera à /Wichtia/ cinq titres où
apparaîtront les influences de Lester YOUNG (/Lady Be Good/,
/Honeysuckle Rose/)...de Buster SMITH (/Body & Soul/)...mais aussi la
sensualité de Bird et sa faculté à jouer de ballades (/Coquette/), et
surtout sa façon personnelle de jouer des gammes majeures (/I've Found
aNew Baby/). Cet enregiostrement montre s'il en était besoin qu'à cette
époque le jeu de PARKER est déjà farpaitement en place...Au printemps
1941, l'orchestre au complet part en tournée dans le /Deep South/ et
enregistre le 30 avril à Dallas un disque qui connaîtra un certain succès.
Les deux virtuoses vont ensuite se produire au /Three Deices/, en
quintette avec *Al HAIG*, *Curley RUSSELL*, *Stan LEVEY* (remplacé par
*Sid CATLETT* ou *Max ROACH*). La cohésion de cet ensemble est
remarquable et la musique qu'ils jouent atteint un rare degré d'énergie
et de vitalité. Le 6 juin, les deux compères se retrouvent en studio
pour accompagner le vibraphoniste *Red NORVO* qui, pour la circonstance,
est entouré de *Flip PHILLIPS*, *Teddy WILSON*, l'inénarrable *Slam
STEWART*...(Vous savez...celui qui ne joue de sa basse quasiment qu'à
l'archet tout en s'accompagnant à l'octave de sa voix !), *Gordon
POWELL* ou *J?C.HEARD*...Après cette séance, GILLESPIE va (enfin) former
son prpore orchestre, _sans Bird_ qu'il ne trouve pas assez fiable, du
fait de ses trop nombreux retards et absences.
PARKER est alors engagé comme tête d'affiche au /Spotlite/, puis au
/Three Deuces/, participe au nouveau groupe de GILLESPIE avec *Bud
POWELL*, *Ray BROWN* et *Max ROACH* (rien que ça !!)...
La complicité entre DIZZIE et BIRD va hélas se transformer en
concurrence, que PARKER vit plutôt mal, considérant que GILLESPIE lui
fait de l'ombre.
Pour la séance d'enregistrement du 26 novembre sous son nom, PARKER
embauche pour tenir la trompette un jeune fan fraîchement débarqué de
son Saint-Luis natal, *Miles DAVIS*, et Dizzie joue alternativement de
la trompette et du piano...C'est que le jeune Miles est encore trop
timide et inexpérimenté pour pouvoir assurer la trompette seul !...
En décembre 45, GILLESPIE forme un nouvel orchestre qui doit se
peroduire en Californie. Mais l'accueil est plutôt mitigé, maus Bird et
Dizzy sont tout de même invités à participer à une séance
d'enregistrement de *Slim GAILLARD* (le fameux compère de *Slam STEWART*
!) le 29 décembre, puis participent aux concerts /Jazz At The
Philharmonic/, où Bird apparaît aux côtés de *Lester YOUNG*...Dizzy
quitte alors la Californie et PARKER se produit au /Finale/. Il y sera
rejoint par Miles qui a débarqué à L.A. avec l'orchestre de *Benny
CARTER*, qu'il quitte rapidement pour rester auprès de
Bird...L'orchestre qui se produit au /Finale/ comprend, outre Miles et
Bird, le pianiste *Joe ALBANY*, le batteur *Chuck THOMSON* et le
bassiste *Addison FARMER*, jusqu'à la fermeture du club.
Miles part alors pour Chicago, et PARKER se retrouve...au chômage !...
Il _sombre alors dans l'alcoolisme_...
*Howard McGHEE* l'engage pour tenir l'alto dans l'octette qu'il forme
pour jouer au /Swing Club/. Mais PARKER ne s'y sent pas à l'aise et
continue d'absorber de fortes quantités d'alcool et de benzédrine, ce
qui détruit complètement son système nerveux, forcément...
Bon...Je vous laisse pour aller baffrer...
À plus, si Je n'ai pas camardé entre temps...
Fin juillet 1946, Bird, probablement encore chargé à mort, met le feu à
sa chambre en s'endormant avec un clope allumé...Direction hosto pour
une dizaine de jours, puis cure de rétablissement de 6 mois à
/Camarillo/...Il en ressort en janvier 1947 et se rend immédiataement au
/Jack's Basket Room/ où le public l'ovationne quand il fait le boeuf
avec son poteau *Eroll GARNER* (+ *Red CALLENDER*, *Joe JONES*, et *June
CHRISTIE*)...Une soirée de bienvenue sera organisée pour le "héro" le
1er février, où il apparaîtra en pleine forme !...
Le 8 mai 47, BIRD retrouve le chemin des studios, accompagné pour la
circonstance de *Miles DAVIS*, *Bud POWELL*, *Tommy POTTER* et *Max
ROACH*. Mais l'enregistrement sera laborieux et PARKER remplacera POWELL
par *Duke JORDAN* au moment où le quintette sera engagé au /Three
Deuces/ (août). PARKER jouera et enregistrera avec cette formule tout au
long de l'année 48. Il fera une tournée dans le /Middle West/,
participera de nouveau au /JATP/ et recvra même deux trophées décenés
par la célèbre revue /Metronome/ (celui du "Top Jazz Influence" et ce
lui du meilleur saxo alto). Il est alors _au sommet de sa gloire_ !!...
Bon...Je Men vas écouter la suite de l'intégrale des cantates de Mon Ami
J.S.BACH, le "Cantagrel" sur les genoux...Et remplacerai Gaugin par
Degas, pour changer...
En juin 1950, PARKER se produit au /Birdland/ avec *Fats NAVARRO*, pour
un concert qui sera diffusé à la radio, puis enregistré le même mois
avec *GILLESPIE* et *MONK*...Après l'interruption du tournage d'un court
métrage dans lequel il devait apparaître, BIRD s'envole pour la
Scandinavie (on sait que de très nombreux jazzmen ont toujours aimé
cette région d'Europe, et certains s'y sont même installés à demeure !)
le 18 novembre où il doit se produire en même temps que *Roy ELDRIDGE
(Ah ! Les fameuses "bagarres" entre ELDRIDGE et GILLESPIE dans les
boeufs des boîtes de NYC !). La tournée est un succès et BIRD rejoint
Paris, pensant sans doute à nouveau pouvoir y parfaire ses connaissances
musicales. Mais il doit retourner à NYC en toute hâte, souffrant d'un
ulcère à l'estomac.
Le 21 décembre, il retrouve *Machito* dans l'orchestre duquel il va
remplacer comme soliste le trompettiste *Harry EDISON*. Il participe à
quelques enregistrements avec *MILES* et *MAX* (Roach) et, le 31 mars
1951, donne un concert au /Birdland/ où apparaissent GILLESPIE, POWELL,
POTTER, et HAYNES...Mais son comportement et des nombreux retards
l'isolent de plus en plus, au point où ses accompagnateurs finiront par
déposer une plainte au syndicat des musiciens !...
En mars 1951, il enregistre des thèmes sud-américains avant de se
produire avec Machito au /Birdland/ en juin.
C'est alors que la /State Liquor Authority/ lui retire pour 15 mois
sacarte de travail (on se doute bien pourquoi !), de sorte qu'il n'a
plus le droit de se produire dans les cabarets de New York. Il part donc
pour Kansas City (une fois de plus !) où il intègre l'orchestre
de...*Woody HERMANN* !. Le 8 août, il est de retour à NYC pour un
enregistrement à la tête d'un quintette avec *Red RODNEY*, *John LEWIS*,
*Kenny CLARKE* et *Ray BROWN*. Il enregistrera ensuite mour le label de
*Norman GRANZ* (qui a tant fait pour le jazz !), avec un big band de
studio, une sélection de standards arrangés par Joe LIPMAN. Le disque se
vendra bien malgré (ou grâce) à l'ambiance aseptisée et sirupeuse qui se
dégage de son orchestration, et où BIRD joue seul en avant, comme un
chanteur !...
En février 1952, il est de nouveau récompensé par la revue /Downbeat/ et
il part en juin pour la Californie afin d'enregistrer avec *Johnny
HODGES* et *Benny CARTER*, en même temps qu'il est engagé au /Tiffany
Club/. Il embauche comme sideman un tout jeune trompettiste blanc, *Chet
BAKER* (cf. Mon prodigieux article sur ce grand bonhomme), avec qui le
sourant passe. Le duo fonctionne farpaitement et se produira ensuite au
/Trade Winds/. L'approche instinctive de CHET et l'émotion qu'il met
dans sa façon de jouer le blues font de sa trompette un écho au souffle
de BIRD, à travers ses contre-chants inspirés...
De retour à New York au début du mois de septembre, BIRD, qui vient
d'avoir un fils prénommé *BAIRD*, récupère sa carte de musicien et se
produit alternativement avec son quintette et sa formation à cordes.
En décembre, il enregistre pour la 1ère fois en _quartet_ avec *Hank
JONES*, *Teddy KOTICK* et *Max ROACH*, puis en janvier 53 participe à
une séance d'enregistrement houleuse avec MILES, où il croise *Sonny
ROLLINS* qu'il incite à abandonner la drogue (faudra qu'un jour Je vous
ponde aussi un opus sur cet immense ténor que fut ROLLINS). En mai, BIRD
participe à un _concert mythique_ à Toronto, avec POWELL, ROACH,
GILLESPIE et MINGUS, ensemble dénommé pour l'occasion /The Quintette Of
The Year/...Les initiés savent dans quelles conditions s'est déroulé ce
concert hallucinant...Le même soir avait lieu un chmapionnat de boxe de
poids lourds, ce qui fait que la salle de concert était à moitié
vide...De plus, tous les musicos étaient bourrés à mort...Et c'est le
réflexe qu'eut MINGUS d'appuyer sur un magnétophone à fil qui traînait
au fond de la scène qi permit d'enregistrer ce concert _légendaire_ (que
J'ai bien dû écouter de centaines de fois, en vinylme puis CD !)...
Il va ensuite tenter de réaliser son rêve d'enregistrer avec sa section
rythmique plus un cor, un hautbois, un basson, une flûte et une
clarinette, formation qui s'adjoindra les services des *Dave Lambert
Singers*. Le projet est supervisé par *Gil EVANS* qui a déjà réalisé les
arrangements du nonette de MILES...Faute de temps et de répétitions, le
résultat s'avère calamiteux.
En juin, PARKER triomphe au /Birdland/, puis se produit avec *Thelonius
MONK* à l'/Open Door/ en septembre et part en tournée dans l'Orégon avec
*Chet BAKER*, *Jimmy ROWLES*, *Carson SMITH et *Shelly MANNE*. Il prend
ensuite part à une tournée sur la côte Ouest avec *Stan KENTON*, puis se
produit à nouveau au /Tiffany Club/ avec le trio de *Joe ROTONDI* dont
il sera rapidement viré !...
C'est à ce moment qu'il apprend la _mort de sa fille PREE_...De retour à
NYC pour le funérailles, BIRD, qui ne travaille plus beaucoup, est de
moins en moins fiable. Sa déchéance physique s'accélère et il traîne son
_désespoir_ d'esclandres en esclandres, insulatant ses accompagnateurs
en public. C'est alors qu'il tente pour la première fois une _cure de
désintoxication alcoolique_, après avoir ingéré le contenu d'un flacon
de teinture d'iode (!), et s'installe à la campagne dans l'espoir de
remonter la pente...En vain, la mort de sa fille a fini de lui consumer
l'âme, et il va quitter sa femme et la campagne pour retourner à ses
errances noctambules et désespérées.
Il va cependant à nouveau illuminer de son génie quelques rares instants
dans cette descente aux enfers, comme ce concert légendaire lui aussi au
/Town Hall/ avec *MONK*, *Art FARMER*, *Sonny ROLLINS*, *Jimmy RANEY*,
*Gigi GRYCE*, *HOrace SILVER* et *Winton KELLY*, ou les concerts qu'l
donne à l'/Open Door/ avec les trompettistes *Tony FRUSCELLEA* et *Don
JOSEPH*.
Il décédera d'un arrêt du coeur quelques jours plus tard, le 15 mars
1955, chez la baronne *Pannonica de KOENIGSWARTER*, une mécène du jazz
qui l'avait recueilli, comme elle l'avait fait avec *MONK*, qui resta
cloîtré chez elle sans dire un mot pendant 10 ans !...
Voic terminé une brève vie de cet Homme Extraordinaire et Sublime que
fut *Cherlie PARKER*...Pondue par cet autre Homme Extraordinaire et
Sublime qu'est *MELMOTH*...
Lire si vous le trouvez encore l'excellent bouquin de *Ross RUSSEL* :
"BIRD - La vie de Charlie Parker" (Éditions Filipacchi - ISBN
2-85018-192-7)...
tu fais chier de poster sur ce news-group pourri, merde,
putain, fais un blog et donnes l'adresse,
on te suivra avec google-news,
c'est trop dur, ça ?
sujet du prochain post : miles.
merci.
(ps : pas la peine de donner les trackers pour télécharger,
c'est déjà fait.)
--
- j'ai une grosseur, là, tu crois que c'est un cancer ?
- mais non, c'est ta couille !
°¿°)
´
*ATTENTION...GÉNIE*... Que, Je le reconnais, mis bien longtemps à apprécier, connaître et cpmprendre (dans lamesure de Mes faibles compétences)...
*Charlie PARKER*, en une quinzaine d'années seulement, s'est imposé comme l'un _des plus grands CRÉATEURS de jazz_, un _génie de l'improvisation_, digne du grand *Armstrong* lui-même, bien que dans un registre évidemment beaucoup plus moderne. Il a porté l'_émotion du BLUES_ à son point d'incandescence. Doué d'une prodigieuse mémoire, il était capable d'improviser sur n'importe quel thème et d'imaginer des chorus tout simplement inouïs...Attentif à tout ce qui se passait autour de lui, et le transformant immédiatement en figures harmoniques, que ce soit un bruit...un avertisseur sonore de bagnole...la couleur d'un vêtement féminin...ou tout autre événement, il l'intégrait à son discours dans l'immédiateté de l'instant !...Il a _réinventé le blues_, jouant sur les accords de passage et les renversements pour développer des lignes harmoniques nouvelles...Il possédait également un souffle prodigieux et si puissant qu'il pouvait jouer plus fort que les autres alto, et emporter tout un orchestre dans sa sonorité...même lorsqu'il jouait un vieux sax en plastique blanc, quand il avait été obligé de foutre son instrument au clou pour pouvoir se payer sa came !... On lui doit également des innovations rythmiques importantes, qui se basent essentiellement sur une exploitation nouvelle des accentuations. Il porte en effet l'accent alternativement _sur le temps_ et _à l'intérieur du temps_, en exploitant les différences d'intensité entre les notes... La force de son *génie* s'est hélas doublée, on le sait, d'une grosse part d'ombre, d'une _tragédie intérieure_ qui finit par l'emporter prématurément, mais qui imprègne son jeu d'une sensibilité à fleur de peau (un peu comme le grand *Chet BAKER*, dont Je vous ai parlé récemment dans un brillantissime exposé) qu'il exalte jusqu'au bout de l'émotion, jusqu'au bout de sa propre existence...
Charlie PARKER Jr naît le 29 août 1920 à Wyandotte, Kansas, de Charles Parker Sr. et Addie Boyley. Son père est natif de Memphis et bosse comme serveur dans les trains de grande ligne...après avoir été tour à tour danseur et bosseur dans un cirque !...La mère, elle, travaille comme "technicienne de surface", comme on dit maintenant, et élève seule son fils en raison des absences répétées du paternel, d'abord pour raisons professionnelles, mais surtout après la séparation du couple à la fin des années 20. Au début des années 30, la famille vit à Kansas City, et Charlie fréquente la Crispus Attucks School jusqu'en 1932 et, contrairement à la plupart des gosses de son âge, n'a pas besoin de faire des "petits boulots"...
Charlie intègre un orchestre d'étudiants dirigé par Lawrence KEYES, les /Deans of Swing /, où apparaît alors également le chanteur Walter BROWN...Il est malheureusement victime d'un accident de bagnole (le 28/11/1935), dont il ne sort (heureusement, pour le coup) qu'avec trois c^tes cassées, mais aussi des problèmes de colonne vertébrale. Sa mère lui fait alors installer un piano à la maison (Je Me demande où cette brave femme a trouvé de tels moyens pour s'occuper comme elle l'a fait de son futur génie de fiston)...Il s'achète un nouveau saxe alto et travaille chez lui pendant toute sa convalescence, aidé par Charlie Powell et Lawrence Keyes (qui, eux, ne M'ont jamais aidé, nom de dieu/MELMOTH)...Il travaille aussi avec un ami tromboniste Robert SIMPSON, qui mourra un peu plus tard au cours d'une opération du coeur (dont pour Ma part Je suis revenu vivant, rien que pour vous, bande de veinards, il y a une quinzaine d'années). C'est sans doute à ce moment de sa vie que PARKER commence à prendre des drogues pour combattre ses douleurs, ce qui, les initiés le savent, va avoir des répercussions tout au long de sa vie à la fius extraordinaire et misérable...
Il joue ça et là pour survivre jusqu'à la fin de l'année 1939, jusqu'à ce qu'il soit engagé à Kansas City dans les /Rockets/ de *Harlan LEONARD*, où il retrouve *Efferge WARE* et fait la connaissance de *Tad DAMERON*. En 1940, alors que ce con a refisé un engagement dans l'orchestre du *Duke* (!), il rencontre *Dizzie GILLESPIE* qui est de passage dans la ville, avec *Cab CALLOWAY*, et qui sera immédiatement conquis par ce musicien _qui joue de la même manière que lui_...Bird, pour sa part, comprend qu'il est loin d'être le seul à vouloir bousculer les habitudes du jazz. Cette rencontre avec Dizzie s'avérera donc déterminante par la suite. À l'été 1940, PARKER intègre l'orchestre de *Jay McSHANN*, une grande formation au répertoire étendu et au swing efficace dont la vocation est d'animer des salles de dance et faire du spectacle...Il y laisse toutefois son empreinte en organisant certaines répétitions...Un octette issu de cette formation enregistrera à /Wichtia/ cinq titres où apparaîtront les influences de Lester YOUNG (/Lady Be Good/, /Honeysuckle Rose/)...de Buster SMITH (/Body & Soul/)...mais aussi la sensualité de Bird et sa faculté à jouer de ballades (/Coquette/), et surtout sa façon personnelle de jouer des gammes majeures (/I've Found aNew Baby/). Cet enregiostrement montre s'il en était besoin qu'à cette époque le jeu de PARKER est déjà farpaitement en place...Au printemps 1941, l'orchestre au complet part en tournée dans le /Deep South/ et enregistre le 30 avril à Dallas un disque qui connaîtra un certain succès.
Les deux virtuoses vont ensuite se produire au /Three Deices/, en quintette avec *Al HAIG*, *Curley RUSSELL*, *Stan LEVEY* (remplacé par *Sid CATLETT* ou *Max ROACH*). La cohésion de cet ensemble est remarquable et la musique qu'ils jouent atteint un rare degré d'énergie et de vitalité. Le 6 juin, les deux compères se retrouvent en studio pour accompagner le vibraphoniste *Red NORVO* qui, pour la circonstance, est entouré de *Flip PHILLIPS*, *Teddy WILSON*, l'inénarrable *Slam STEWART*...(Vous savez...celui qui ne joue de sa basse quasiment qu'à l'archet tout en s'accompagnant à l'octave de sa voix !), *Gordon POWELL* ou *J?C.HEARD*...Après cette séance, GILLESPIE va (enfin) former son prpore orchestre, _sans Bird_ qu'il ne trouve pas assez fiable, du fait de ses trop nombreux retards et absences. PARKER est alors engagé comme tête d'affiche au /Spotlite/, puis au /Three Deuces/, participe au nouveau groupe de GILLESPIE avec *Bud POWELL*, *Ray BROWN* et *Max ROACH* (rien que ça !!)... La complicité entre DIZZIE et BIRD va hélas se transformer en concurrence, que PARKER vit plutôt mal, considérant que GILLESPIE lui fait de l'ombre. Pour la séance d'enregistrement du 26 novembre sous son nom, PARKER embauche pour tenir la trompette un jeune fan fraîchement débarqué de son Saint-Luis natal, *Miles DAVIS*, et Dizzie joue alternativement de la trompette et du piano...C'est que le jeune Miles est encore trop timide et inexpérimenté pour pouvoir assurer la trompette seul !...
En décembre 45, GILLESPIE forme un nouvel orchestre qui doit se peroduire en Californie. Mais l'accueil est plutôt mitigé, maus Bird et Dizzy sont tout de même invités à participer à une séance d'enregistrement de *Slim GAILLARD* (le fameux compère de *Slam STEWART* !) le 29 décembre, puis participent aux concerts /Jazz At The Philharmonic/, où Bird apparaît aux côtés de *Lester YOUNG*...Dizzy quitte alors la Californie et PARKER se produit au /Finale/. Il y sera rejoint par Miles qui a débarqué à L.A. avec l'orchestre de *Benny CARTER*, qu'il quitte rapidement pour rester auprès de Bird...L'orchestre qui se produit au /Finale/ comprend, outre Miles et Bird, le pianiste *Joe ALBANY*, le batteur *Chuck THOMSON* et le bassiste *Addison FARMER*, jusqu'à la fermeture du club. Miles part alors pour Chicago, et PARKER se retrouve...au chômage !... Il _sombre alors dans l'alcoolisme_... *Howard McGHEE* l'engage pour tenir l'alto dans l'octette qu'il forme pour jouer au /Swing Club/. Mais PARKER ne s'y sent pas à l'aise et continue d'absorber de fortes quantités d'alcool et de benzédrine, ce qui détruit complètement son système nerveux, forcément...
Bon...Je vous laisse pour aller baffrer... À plus, si Je n'ai pas camardé entre temps...
Fin juillet 1946, Bird, probablement encore chargé à mort, met le feu à sa chambre en s'endormant avec un clope allumé...Direction hosto pour une dizaine de jours, puis cure de rétablissement de 6 mois à /Camarillo/...Il en ressort en janvier 1947 et se rend immédiataement au /Jack's Basket Room/ où le public l'ovationne quand il fait le boeuf avec son poteau *Eroll GARNER* (+ *Red CALLENDER*, *Joe JONES*, et *June CHRISTIE*)...Une soirée de bienvenue sera organisée pour le "héro" le 1er février, où il apparaîtra en pleine forme !...
Le 8 mai 47, BIRD retrouve le chemin des studios, accompagné pour la circonstance de *Miles DAVIS*, *Bud POWELL*, *Tommy POTTER* et *Max ROACH*. Mais l'enregistrement sera laborieux et PARKER remplacera POWELL par *Duke JORDAN* au moment où le quintette sera engagé au /Three Deuces/ (août). PARKER jouera et enregistrera avec cette formule tout au long de l'année 48. Il fera une tournée dans le /Middle West/, participera de nouveau au /JATP/ et recvra même deux trophées décenés par la célèbre revue /Metronome/ (celui du "Top Jazz Influence" et ce lui du meilleur saxo alto). Il est alors _au sommet de sa gloire_ !!...
Bon...Je Men vas écouter la suite de l'intégrale des cantates de Mon Ami J.S.BACH, le "Cantagrel" sur les genoux...Et remplacerai Gaugin par Degas, pour changer...
En juin 1950, PARKER se produit au /Birdland/ avec *Fats NAVARRO*, pour un concert qui sera diffusé à la radio, puis enregistré le même mois avec *GILLESPIE* et *MONK*...Après l'interruption du tournage d'un court métrage dans lequel il devait apparaître, BIRD s'envole pour la Scandinavie (on sait que de très nombreux jazzmen ont toujours aimé cette région d'Europe, et certains s'y sont même installés à demeure !) le 18 novembre où il doit se produire en même temps que *Roy ELDRIDGE (Ah ! Les fameuses "bagarres" entre ELDRIDGE et GILLESPIE dans les boeufs des boîtes de NYC !). La tournée est un succès et BIRD rejoint Paris, pensant sans doute à nouveau pouvoir y parfaire ses connaissances musicales. Mais il doit retourner à NYC en toute hâte, souffrant d'un ulcère à l'estomac. Le 21 décembre, il retrouve *Machito* dans l'orchestre duquel il va remplacer comme soliste le trompettiste *Harry EDISON*. Il participe à quelques enregistrements avec *MILES* et *MAX* (Roach) et, le 31 mars 1951, donne un concert au /Birdland/ où apparaissent GILLESPIE, POWELL, POTTER, et HAYNES...Mais son comportement et des nombreux retards l'isolent de plus en plus, au point où ses accompagnateurs finiront par déposer une plainte au syndicat des musiciens !... En mars 1951, il enregistre des thèmes sud-américains avant de se produire avec Machito au /Birdland/ en juin. C'est alors que la /State Liquor Authority/ lui retire pour 15 mois sacarte de travail (on se doute bien pourquoi !), de sorte qu'il n'a plus le droit de se produire dans les cabarets de New York. Il part donc pour Kansas City (une fois de plus !) où il intègre l'orchestre de...*Woody HERMANN* !. Le 8 août, il est de retour à NYC pour un enregistrement à la tête d'un quintette avec *Red RODNEY*, *John LEWIS*, *Kenny CLARKE* et *Ray BROWN*. Il enregistrera ensuite mour le label de *Norman GRANZ* (qui a tant fait pour le jazz !), avec un big band de studio, une sélection de standards arrangés par Joe LIPMAN. Le disque se vendra bien malgré (ou grâce) à l'ambiance aseptisée et sirupeuse qui se dégage de son orchestration, et où BIRD joue seul en avant, comme un chanteur !...
En février 1952, il est de nouveau récompensé par la revue /Downbeat/ et il part en juin pour la Californie afin d'enregistrer avec *Johnny HODGES* et *Benny CARTER*, en même temps qu'il est engagé au /Tiffany Club/. Il embauche comme sideman un tout jeune trompettiste blanc, *Chet BAKER* (cf. Mon prodigieux article sur ce grand bonhomme), avec qui le sourant passe. Le duo fonctionne farpaitement et se produira ensuite au /Trade Winds/. L'approche instinctive de CHET et l'émotion qu'il met dans sa façon de jouer le blues font de sa trompette un écho au souffle de BIRD, à travers ses contre-chants inspirés...
De retour à New York au début du mois de septembre, BIRD, qui vient d'avoir un fils prénommé *BAIRD*, récupère sa carte de musicien et se produit alternativement avec son quintette et sa formation à cordes. En décembre, il enregistre pour la 1ère fois en _quartet_ avec *Hank JONES*, *Teddy KOTICK* et *Max ROACH*, puis en janvier 53 participe à une séance d'enregistrement houleuse avec MILES, où il croise *Sonny ROLLINS* qu'il incite à abandonner la drogue (faudra qu'un jour Je vous ponde aussi un opus sur cet immense ténor que fut ROLLINS). En mai, BIRD participe à un _concert mythique_ à Toronto, avec POWELL, ROACH, GILLESPIE et MINGUS, ensemble dénommé pour l'occasion /The Quintette Of The Year/...Les initiés savent dans quelles conditions s'est déroulé ce concert hallucinant...Le même soir avait lieu un chmapionnat de boxe de poids lourds, ce qui fait que la salle de concert était à moitié vide...De plus, tous les musicos étaient bourrés à mort...Et c'est le réflexe qu'eut MINGUS d'appuyer sur un magnétophone à fil qui traînait au fond de la scène qi permit d'enregistrer ce concert _légendaire_ (que J'ai bien dû écouter de centaines de fois, en vinylme puis CD !)...
Il va ensuite tenter de réaliser son rêve d'enregistrer avec sa section rythmique plus un cor, un hautbois, un basson, une flûte et une clarinette, formation qui s'adjoindra les services des *Dave Lambert Singers*. Le projet est supervisé par *Gil EVANS* qui a déjà réalisé les arrangements du nonette de MILES...Faute de temps et de répétitions, le résultat s'avère calamiteux. En juin, PARKER triomphe au /Birdland/, puis se produit avec *Thelonius MONK* à l'/Open Door/ en septembre et part en tournée dans l'Orégon avec *Chet BAKER*, *Jimmy ROWLES*, *Carson SMITH et *Shelly MANNE*. Il prend ensuite part à une tournée sur la côte Ouest avec *Stan KENTON*, puis se produit à nouveau au /Tiffany Club/ avec le trio de *Joe ROTONDI* dont il sera rapidement viré !... C'est à ce moment qu'il apprend la _mort de sa fille PREE_...De retour à NYC pour le funérailles, BIRD, qui ne travaille plus beaucoup, est de moins en moins fiable. Sa déchéance physique s'accélère et il traîne son _désespoir_ d'esclandres en esclandres, insulatant ses accompagnateurs en public. C'est alors qu'il tente pour la première fois une _cure de désintoxication alcoolique_, après avoir ingéré le contenu d'un flacon de teinture d'iode (!), et s'installe à la campagne dans l'espoir de remonter la pente...En vain, la mort de sa fille a fini de lui consumer l'âme, et il va quitter sa femme et la campagne pour retourner à ses errances noctambules et désespérées. Il va cependant à nouveau illuminer de son génie quelques rares instants dans cette descente aux enfers, comme ce concert légendaire lui aussi au /Town Hall/ avec *MONK*, *Art FARMER*, *Sonny ROLLINS*, *Jimmy RANEY*, *Gigi GRYCE*, *HOrace SILVER* et *Winton KELLY*, ou les concerts qu'l donne à l'/Open Door/ avec les trompettistes *Tony FRUSCELLEA* et *Don JOSEPH*.
Il décédera d'un arrêt du coeur quelques jours plus tard, le 15 mars 1955, chez la baronne *Pannonica de KOENIGSWARTER*, une mécène du jazz qui l'avait recueilli, comme elle l'avait fait avec *MONK*, qui resta cloîtré chez elle sans dire un mot pendant 10 ans !...
Voic terminé une brève vie de cet Homme Extraordinaire et Sublime que fut *Cherlie PARKER*...Pondue par cet autre Homme Extraordinaire et Sublime qu'est *MELMOTH*...
Lire si vous le trouvez encore l'excellent bouquin de *Ross RUSSEL* : "BIRD - La vie de Charlie Parker" (Éditions Filipacchi - ISBN 2-85018-192-7)...
tu fais chier de poster sur ce news-group pourri, merde,
putain, fais un blog et donnes l'adresse,
on te suivra avec google-news,
c'est trop dur, ça ?
sujet du prochain post : miles.
merci.
(ps : pas la peine de donner les trackers pour télécharger,
c'est déjà fait.)
-- - j'ai une grosseur, là, tu crois que c'est un cancer ? - mais non, c'est ta couille ! °¿°) ´
Divine Supercherie
"MELMOTH" a écrit dans le message de news:
Rien que pour emmerder les *NPC*...
*ATTENTION...GÉNIE*... Que, Je le reconnais, mis bien longtemps à apprécier, connaître et cpmprendre (dans lamesure de Mes faibles compétences)...
*Charlie PARKER*, en une quinzaine d'années seulement, s'est imposé comme l'un _des plus grands CRÉATEURS de jazz_, un _génie de l'improvisation_, digne du grand *Armstrong* lui-même, bien que dans un registre évidemment beaucoup plus moderne. Il a porté l'_émotion du BLUES_ à son point d'incandescence. Doué d'une prodigieuse mémoire, il était capable d'improviser sur n'importe quel thème et d'imaginer des chorus tout simplement inouïs...Attentif à tout ce qui se passait autour de lui, et le transformant immédiatement en figures harmoniques, que ce soit un bruit...un avertisseur sonore de bagnole...la couleur d'un vêtement féminin...ou tout autre événement, il l'intégrait à son discours dans l'immédiateté de l'instant !...Il a _réinventé le blues_, jouant sur les accords de passage et les renversements pour développer des lignes harmoniques nouvelles...Il possédait également un souffle prodigieux et si puissant qu'il pouvait jouer plus fort que les autres alto, et emporter tout un orchestre dans sa sonorité...même lorsqu'il jouait un vieux sax en plastique blanc, quand il avait été obligé de foutre son instrument au clou pour pouvoir se payer sa came !... On lui doit également des innovations rythmiques importantes, qui se basent essentiellement sur une exploitation nouvelle des accentuations. Il porte en effet l'accent alternativement _sur le temps_ et _à l'intérieur du temps_, en exploitant les différences d'intensité entre les notes... La force de son *génie* s'est hélas doublée, on le sait, d'une grosse part d'ombre, d'une _tragédie intérieure_ qui finit par l'emporter prématurément, mais qui imprègne son jeu d'une sensibilité à fleur de peau (un peu comme le grand *Chet BAKER*, dont Je vous ai parlé récemment dans un brillantissime exposé) qu'il exalte jusqu'au bout de l'émotion, jusqu'au bout de sa propre existence...
Charlie PARKER Jr naît le 29 août 1920 à Wyandotte, Kansas, de Charles Parker Sr. et Addie Boyley. Son père est natif de Memphis et bosse comme serveur dans les trains de grande ligne...après avoir été tour à tour danseur et bosseur dans un cirque !...La mère, elle, travaille comme "technicienne de surface", comme on dit maintenant, et élève seule son fils en raison des absences répétées du paternel, d'abord pour raisons professionnelles, mais surtout après la séparation du couple à la fin des années 20. Au début des années 30, la famille vit à Kansas City, et Charlie fréquente la Crispus Attucks School jusqu'en 1932 et, contrairement à la plupart des gosses de son âge, n'a pas besoin de faire des "petits boulots"...
Charlie intègre un orchestre d'étudiants dirigé par Lawrence KEYES, les /Deans of Swing /, où apparaît alors également le chanteur Walter BROWN...Il est malheureusement victime d'un accident de bagnole (le 28/11/1935), dont il ne sort (heureusement, pour le coup) qu'avec trois c^tes cassées, mais aussi des problèmes de colonne vertébrale. Sa mère lui fait alors installer un piano à la maison (Je Me demande où cette brave femme a trouvé de tels moyens pour s'occuper comme elle l'a fait de son futur génie de fiston)...Il s'achète un nouveau saxe alto et travaille chez lui pendant toute sa convalescence, aidé par Charlie Powell et Lawrence Keyes (qui, eux, ne M'ont jamais aidé, nom de dieu/MELMOTH)...Il travaille aussi avec un ami tromboniste Robert SIMPSON, qui mourra un peu plus tard au cours d'une opération du coeur (dont pour Ma part Je suis revenu vivant, rien que pour vous, bande de veinards, il y a une quinzaine d'années). C'est sans doute à ce moment de sa vie que PARKER commence à prendre des drogues pour combattre ses douleurs, ce qui, les initiés le savent, va avoir des répercussions tout au long de sa vie à la fius extraordinaire et misérable...
Il joue ça et là pour survivre jusqu'à la fin de l'année 1939, jusqu'à ce qu'il soit engagé à Kansas City dans les /Rockets/ de *Harlan LEONARD*, où il retrouve *Efferge WARE* et fait la connaissance de *Tad DAMERON*. En 1940, alors que ce con a refisé un engagement dans l'orchestre du *Duke* (!), il rencontre *Dizzie GILLESPIE* qui est de passage dans la ville, avec *Cab CALLOWAY*, et qui sera immédiatement conquis par ce musicien _qui joue de la même manière que lui_...Bird, pour sa part, comprend qu'il est loin d'être le seul à vouloir bousculer les habitudes du jazz. Cette rencontre avec Dizzie s'avérera donc déterminante par la suite. À l'été 1940, PARKER intègre l'orchestre de *Jay McSHANN*, une grande formation au répertoire étendu et au swing efficace dont la vocation est d'animer des salles de dance et faire du spectacle...Il y laisse toutefois son empreinte en organisant certaines répétitions...Un octette issu de cette formation enregistrera à /Wichtia/ cinq titres où apparaîtront les influences de Lester YOUNG (/Lady Be Good/, /Honeysuckle Rose/)...de Buster SMITH (/Body & Soul/)...mais aussi la sensualité de Bird et sa faculté à jouer de ballades (/Coquette/), et surtout sa façon personnelle de jouer des gammes majeures (/I've Found aNew Baby/). Cet enregiostrement montre s'il en était besoin qu'à cette époque le jeu de PARKER est déjà farpaitement en place...Au printemps 1941, l'orchestre au complet part en tournée dans le /Deep South/ et enregistre le 30 avril à Dallas un disque qui connaîtra un certain succès.
Les deux virtuoses vont ensuite se produire au /Three Deices/, en quintette avec *Al HAIG*, *Curley RUSSELL*, *Stan LEVEY* (remplacé par *Sid CATLETT* ou *Max ROACH*). La cohésion de cet ensemble est remarquable et la musique qu'ils jouent atteint un rare degré d'énergie et de vitalité. Le 6 juin, les deux compères se retrouvent en studio pour accompagner le vibraphoniste *Red NORVO* qui, pour la circonstance, est entouré de *Flip PHILLIPS*, *Teddy WILSON*, l'inénarrable *Slam STEWART*...(Vous savez...celui qui ne joue de sa basse quasiment qu'à l'archet tout en s'accompagnant à l'octave de sa voix !), *Gordon POWELL* ou *J?C.HEARD*...Après cette séance, GILLESPIE va (enfin) former son prpore orchestre, _sans Bird_ qu'il ne trouve pas assez fiable, du fait de ses trop nombreux retards et absences. PARKER est alors engagé comme tête d'affiche au /Spotlite/, puis au /Three Deuces/, participe au nouveau groupe de GILLESPIE avec *Bud POWELL*, *Ray BROWN* et *Max ROACH* (rien que ça !!)... La complicité entre DIZZIE et BIRD va hélas se transformer en concurrence, que PARKER vit plutôt mal, considérant que GILLESPIE lui fait de l'ombre. Pour la séance d'enregistrement du 26 novembre sous son nom, PARKER embauche pour tenir la trompette un jeune fan fraîchement débarqué de son Saint-Luis natal, *Miles DAVIS*, et Dizzie joue alternativement de la trompette et du piano...C'est que le jeune Miles est encore trop timide et inexpérimenté pour pouvoir assurer la trompette seul !...
En décembre 45, GILLESPIE forme un nouvel orchestre qui doit se peroduire en Californie. Mais l'accueil est plutôt mitigé, maus Bird et Dizzy sont tout de même invités à participer à une séance d'enregistrement de *Slim GAILLARD* (le fameux compère de *Slam STEWART* !) le 29 décembre, puis participent aux concerts /Jazz At The Philharmonic/, où Bird apparaît aux côtés de *Lester YOUNG*...Dizzy quitte alors la Californie et PARKER se produit au /Finale/. Il y sera rejoint par Miles qui a débarqué à L.A. avec l'orchestre de *Benny CARTER*, qu'il quitte rapidement pour rester auprès de Bird...L'orchestre qui se produit au /Finale/ comprend, outre Miles et Bird, le pianiste *Joe ALBANY*, le batteur *Chuck THOMSON* et le bassiste *Addison FARMER*, jusqu'à la fermeture du club. Miles part alors pour Chicago, et PARKER se retrouve...au chômage !... Il _sombre alors dans l'alcoolisme_... *Howard McGHEE* l'engage pour tenir l'alto dans l'octette qu'il forme pour jouer au /Swing Club/. Mais PARKER ne s'y sent pas à l'aise et continue d'absorber de fortes quantités d'alcool et de benzédrine, ce qui détruit complètement son système nerveux, forcément...
Bon...Je vous laisse pour aller baffrer... À plus, si Je n'ai pas camardé entre temps...
Fin juillet 1946, Bird, probablement encore chargé à mort, met le feu à sa chambre en s'endormant avec un clope allumé...Direction hosto pour une dizaine de jours, puis cure de rétablissement de 6 mois à /Camarillo/...Il en ressort en janvier 1947 et se rend immédiataement au /Jack's Basket Room/ où le public l'ovationne quand il fait le boeuf avec son poteau *Eroll GARNER* (+ *Red CALLENDER*, *Joe JONES*, et *June CHRISTIE*)...Une soirée de bienvenue sera organisée pour le "héro" le 1er février, où il apparaîtra en pleine forme !...
Le 8 mai 47, BIRD retrouve le chemin des studios, accompagné pour la circonstance de *Miles DAVIS*, *Bud POWELL*, *Tommy POTTER* et *Max ROACH*. Mais l'enregistrement sera laborieux et PARKER remplacera POWELL par *Duke JORDAN* au moment où le quintette sera engagé au /Three Deuces/ (août). PARKER jouera et enregistrera avec cette formule tout au long de l'année 48. Il fera une tournée dans le /Middle West/, participera de nouveau au /JATP/ et recvra même deux trophées décenés par la célèbre revue /Metronome/ (celui du "Top Jazz Influence" et ce lui du meilleur saxo alto). Il est alors _au sommet de sa gloire_ !!...
Bon...Je Men vas écouter la suite de l'intégrale des cantates de Mon Ami J.S.BACH, le "Cantagrel" sur les genoux...Et remplacerai Gaugin par Degas, pour changer...
En juin 1950, PARKER se produit au /Birdland/ avec *Fats NAVARRO*, pour un concert qui sera diffusé à la radio, puis enregistré le même mois avec *GILLESPIE* et *MONK*...Après l'interruption du tournage d'un court métrage dans lequel il devait apparaître, BIRD s'envole pour la Scandinavie (on sait que de très nombreux jazzmen ont toujours aimé cette région d'Europe, et certains s'y sont même installés à demeure !) le 18 novembre où il doit se produire en même temps que *Roy ELDRIDGE (Ah ! Les fameuses "bagarres" entre ELDRIDGE et GILLESPIE dans les boeufs des boîtes de NYC !). La tournée est un succès et BIRD rejoint Paris, pensant sans doute à nouveau pouvoir y parfaire ses connaissances musicales. Mais il doit retourner à NYC en toute hâte, souffrant d'un ulcère à l'estomac. Le 21 décembre, il retrouve *Machito* dans l'orchestre duquel il va remplacer comme soliste le trompettiste *Harry EDISON*. Il participe à quelques enregistrements avec *MILES* et *MAX* (Roach) et, le 31 mars 1951, donne un concert au /Birdland/ où apparaissent GILLESPIE, POWELL, POTTER, et HAYNES...Mais son comportement et des nombreux retards l'isolent de plus en plus, au point où ses accompagnateurs finiront par déposer une plainte au syndicat des musiciens !... En mars 1951, il enregistre des thèmes sud-américains avant de se produire avec Machito au /Birdland/ en juin. C'est alors que la /State Liquor Authority/ lui retire pour 15 mois sacarte de travail (on se doute bien pourquoi !), de sorte qu'il n'a plus le droit de se produire dans les cabarets de New York. Il part donc pour Kansas City (une fois de plus !) où il intègre l'orchestre de...*Woody HERMANN* !. Le 8 août, il est de retour à NYC pour un enregistrement à la tête d'un quintette avec *Red RODNEY*, *John LEWIS*, *Kenny CLARKE* et *Ray BROWN*. Il enregistrera ensuite mour le label de *Norman GRANZ* (qui a tant fait pour le jazz !), avec un big band de studio, une sélection de standards arrangés par Joe LIPMAN. Le disque se vendra bien malgré (ou grâce) à l'ambiance aseptisée et sirupeuse qui se dégage de son orchestration, et où BIRD joue seul en avant, comme un chanteur !...
En février 1952, il est de nouveau récompensé par la revue /Downbeat/ et il part en juin pour la Californie afin d'enregistrer avec *Johnny HODGES* et *Benny CARTER*, en même temps qu'il est engagé au /Tiffany Club/. Il embauche comme sideman un tout jeune trompettiste blanc, *Chet BAKER* (cf. Mon prodigieux article sur ce grand bonhomme), avec qui le sourant passe. Le duo fonctionne farpaitement et se produira ensuite au /Trade Winds/. L'approche instinctive de CHET et l'émotion qu'il met dans sa façon de jouer le blues font de sa trompette un écho au souffle de BIRD, à travers ses contre-chants inspirés...
De retour à New York au début du mois de septembre, BIRD, qui vient d'avoir un fils prénommé *BAIRD*, récupère sa carte de musicien et se produit alternativement avec son quintette et sa formation à cordes. En décembre, il enregistre pour la 1ère fois en _quartet_ avec *Hank JONES*, *Teddy KOTICK* et *Max ROACH*, puis en janvier 53 participe à une séance d'enregistrement houleuse avec MILES, où il croise *Sonny ROLLINS* qu'il incite à abandonner la drogue (faudra qu'un jour Je vous ponde aussi un opus sur cet immense ténor que fut ROLLINS). En mai, BIRD participe à un _concert mythique_ à Toronto, avec POWELL, ROACH, GILLESPIE et MINGUS, ensemble dénommé pour l'occasion /The Quintette Of The Year/...Les initiés savent dans quelles conditions s'est déroulé ce concert hallucinant...Le même soir avait lieu un chmapionnat de boxe de poids lourds, ce qui fait que la salle de concert était à moitié vide...De plus, tous les musicos étaient bourrés à mort...Et c'est le réflexe qu'eut MINGUS d'appuyer sur un magnétophone à fil qui traînait au fond de la scène qi permit d'enregistrer ce concert _légendaire_ (que J'ai bien dû écouter de centaines de fois, en vinylme puis CD !)...
Il va ensuite tenter de réaliser son rêve d'enregistrer avec sa section rythmique plus un cor, un hautbois, un basson, une flûte et une clarinette, formation qui s'adjoindra les services des *Dave Lambert Singers*. Le projet est supervisé par *Gil EVANS* qui a déjà réalisé les arrangements du nonette de MILES...Faute de temps et de répétitions, le résultat s'avère calamiteux. En juin, PARKER triomphe au /Birdland/, puis se produit avec *Thelonius MONK* à l'/Open Door/ en septembre et part en tournée dans l'Orégon avec *Chet BAKER*, *Jimmy ROWLES*, *Carson SMITH et *Shelly MANNE*. Il prend ensuite part à une tournée sur la côte Ouest avec *Stan KENTON*, puis se produit à nouveau au /Tiffany Club/ avec le trio de *Joe ROTONDI* dont il sera rapidement viré !... C'est à ce moment qu'il apprend la _mort de sa fille PREE_...De retour à NYC pour le funérailles, BIRD, qui ne travaille plus beaucoup, est de moins en moins fiable. Sa déchéance physique s'accélère et il traîne son _désespoir_ d'esclandres en esclandres, insulatant ses accompagnateurs en public. C'est alors qu'il tente pour la première fois une _cure de désintoxication alcoolique_, après avoir ingéré le contenu d'un flacon de teinture d'iode (!), et s'installe à la campagne dans l'espoir de remonter la pente...En vain, la mort de sa fille a fini de lui consumer l'âme, et il va quitter sa femme et la campagne pour retourner à ses errances noctambules et désespérées. Il va cependant à nouveau illuminer de son génie quelques rares instants dans cette descente aux enfers, comme ce concert légendaire lui aussi au /Town Hall/ avec *MONK*, *Art FARMER*, *Sonny ROLLINS*, *Jimmy RANEY*, *Gigi GRYCE*, *HOrace SILVER* et *Winton KELLY*, ou les concerts qu'l donne à l'/Open Door/ avec les trompettistes *Tony FRUSCELLEA* et *Don JOSEPH*.
Il décédera d'un arrêt du coeur quelques jours plus tard, le 15 mars 1955, chez la baronne *Pannonica de KOENIGSWARTER*, une mécène du jazz qui l'avait recueilli, comme elle l'avait fait avec *MONK*, qui resta cloîtré chez elle sans dire un mot pendant 10 ans !...
Voic terminé une brève vie de cet Homme Extraordinaire et Sublime que fut *Cherlie PARKER*...Pondue par cet autre Homme Extraordinaire et Sublime qu'est *MELMOTH*...
Lire si vous le trouvez encore l'excellent bouquin de *Ross RUSSEL* : "BIRD - La vie de Charlie Parker" (Éditions Filipacchi - ISBN 2-85018-192-7)...
-- Car avec beaucoup de science, il y a beaucoup de chagrin ; et celui qui accroît sa science accroît sa douleur. [Ecclésiaste, 1-18] MELMOTH - souffrant
Goret quoting 101.
"MELMOTH" <theomonk@free.fr> a écrit dans le message de
news:mn.93f57da6246b2ff9.12355@free.fr...
Rien que pour emmerder les *NPC*...
*ATTENTION...GÉNIE*...
Que, Je le reconnais, mis bien longtemps à apprécier, connaître et
cpmprendre (dans lamesure de Mes faibles compétences)...
*Charlie PARKER*, en une quinzaine d'années seulement, s'est imposé comme
l'un _des plus grands CRÉATEURS de jazz_, un _génie de l'improvisation_,
digne du grand *Armstrong* lui-même, bien que dans un registre évidemment
beaucoup plus moderne. Il a porté l'_émotion du BLUES_ à son point
d'incandescence. Doué d'une prodigieuse mémoire, il était capable
d'improviser sur n'importe quel thème et d'imaginer des chorus tout
simplement inouïs...Attentif à tout ce qui se passait autour de lui, et le
transformant immédiatement en figures harmoniques, que ce soit un
bruit...un avertisseur sonore de bagnole...la couleur d'un vêtement
féminin...ou tout autre événement, il l'intégrait à son discours dans
l'immédiateté de l'instant !...Il a _réinventé le blues_, jouant sur les
accords de passage et les renversements pour développer des lignes
harmoniques nouvelles...Il possédait également un souffle prodigieux et si
puissant qu'il pouvait jouer plus fort que les autres alto, et emporter
tout un orchestre dans sa sonorité...même lorsqu'il jouait un vieux sax en
plastique blanc, quand il avait été obligé de foutre son instrument au
clou pour pouvoir se payer sa came !...
On lui doit également des innovations rythmiques importantes, qui se
basent essentiellement sur une exploitation nouvelle des accentuations. Il
porte en effet l'accent alternativement _sur le temps_ et _à l'intérieur
du temps_, en exploitant les différences d'intensité entre les notes...
La force de son *génie* s'est hélas doublée, on le sait, d'une grosse part
d'ombre, d'une _tragédie intérieure_ qui finit par l'emporter
prématurément, mais qui imprègne son jeu d'une sensibilité à fleur de peau
(un peu comme le grand *Chet BAKER*, dont Je vous ai parlé récemment dans
un brillantissime exposé) qu'il exalte jusqu'au bout de l'émotion,
jusqu'au bout de sa propre existence...
Charlie PARKER Jr naît le 29 août 1920 à Wyandotte, Kansas, de Charles
Parker Sr. et Addie Boyley. Son père est natif de Memphis et bosse comme
serveur dans les trains de grande ligne...après avoir été tour à tour
danseur et bosseur dans un cirque !...La mère, elle, travaille comme
"technicienne de surface", comme on dit maintenant, et élève seule son
fils en raison des absences répétées du paternel, d'abord pour raisons
professionnelles, mais surtout après la séparation du couple à la fin des
années 20.
Au début des années 30, la famille vit à Kansas City, et Charlie fréquente
la Crispus Attucks School jusqu'en 1932 et, contrairement à la plupart des
gosses de son âge, n'a pas besoin de faire des "petits boulots"...
Charlie intègre un orchestre d'étudiants dirigé par Lawrence KEYES, les
/Deans of Swing /, où apparaît alors également le chanteur Walter
BROWN...Il est malheureusement victime d'un accident de bagnole (le
28/11/1935), dont il ne sort (heureusement, pour le coup) qu'avec trois
c^tes cassées, mais aussi des problèmes de colonne vertébrale. Sa mère lui
fait alors installer un piano à la maison (Je Me demande où cette brave
femme a trouvé de tels moyens pour s'occuper comme elle l'a fait de son
futur génie de fiston)...Il s'achète un nouveau saxe alto et travaille
chez lui pendant toute sa convalescence, aidé par Charlie Powell et
Lawrence Keyes (qui, eux, ne M'ont jamais aidé, nom de dieu/MELMOTH)...Il
travaille aussi avec un ami tromboniste Robert SIMPSON, qui mourra un peu
plus tard au cours d'une opération du coeur (dont pour Ma part Je suis
revenu vivant, rien que pour vous, bande de veinards, il y a une quinzaine
d'années). C'est sans doute à ce moment de sa vie que PARKER commence à
prendre des drogues pour combattre ses douleurs, ce qui, les initiés le
savent, va avoir des répercussions tout au long de sa vie à la fius
extraordinaire et misérable...
Il joue ça et là pour survivre jusqu'à la fin de l'année 1939, jusqu'à ce
qu'il soit engagé à Kansas City dans les /Rockets/ de *Harlan LEONARD*, où
il retrouve *Efferge WARE* et fait la connaissance de *Tad DAMERON*.
En 1940, alors que ce con a refisé un engagement dans l'orchestre du
*Duke* (!), il rencontre *Dizzie GILLESPIE* qui est de passage dans la
ville, avec *Cab CALLOWAY*, et qui sera immédiatement conquis par ce
musicien _qui joue de la même manière que lui_...Bird, pour sa part,
comprend qu'il est loin d'être le seul à vouloir bousculer les habitudes
du jazz. Cette rencontre avec Dizzie s'avérera donc déterminante par la
suite.
À l'été 1940, PARKER intègre l'orchestre de *Jay McSHANN*, une grande
formation au répertoire étendu et au swing efficace dont la vocation est
d'animer des salles de dance et faire du spectacle...Il y laisse toutefois
son empreinte en organisant certaines répétitions...Un octette issu de
cette formation enregistrera à /Wichtia/ cinq titres où apparaîtront les
influences de Lester YOUNG (/Lady Be Good/, /Honeysuckle Rose/)...de
Buster SMITH (/Body & Soul/)...mais aussi la sensualité de Bird et sa
faculté à jouer de ballades (/Coquette/), et surtout sa façon personnelle
de jouer des gammes majeures (/I've Found aNew Baby/). Cet enregiostrement
montre s'il en était besoin qu'à cette époque le jeu de PARKER est déjà
farpaitement en place...Au printemps 1941, l'orchestre au complet part en
tournée dans le /Deep South/ et enregistre le 30 avril à Dallas un disque
qui connaîtra un certain succès.
Les deux virtuoses vont ensuite se produire au /Three Deices/, en
quintette avec *Al HAIG*, *Curley RUSSELL*, *Stan LEVEY* (remplacé par
*Sid CATLETT* ou *Max ROACH*). La cohésion de cet ensemble est remarquable
et la musique qu'ils jouent atteint un rare degré d'énergie et de
vitalité. Le 6 juin, les deux compères se retrouvent en studio pour
accompagner le vibraphoniste *Red NORVO* qui, pour la circonstance, est
entouré de *Flip PHILLIPS*, *Teddy WILSON*, l'inénarrable *Slam
STEWART*...(Vous savez...celui qui ne joue de sa basse quasiment qu'à
l'archet tout en s'accompagnant à l'octave de sa voix !), *Gordon POWELL*
ou *J?C.HEARD*...Après cette séance, GILLESPIE va (enfin) former son
prpore orchestre, _sans Bird_ qu'il ne trouve pas assez fiable, du fait de
ses trop nombreux retards et absences.
PARKER est alors engagé comme tête d'affiche au /Spotlite/, puis au /Three
Deuces/, participe au nouveau groupe de GILLESPIE avec *Bud POWELL*, *Ray
BROWN* et *Max ROACH* (rien que ça !!)...
La complicité entre DIZZIE et BIRD va hélas se transformer en concurrence,
que PARKER vit plutôt mal, considérant que GILLESPIE lui fait de l'ombre.
Pour la séance d'enregistrement du 26 novembre sous son nom, PARKER
embauche pour tenir la trompette un jeune fan fraîchement débarqué de son
Saint-Luis natal, *Miles DAVIS*, et Dizzie joue alternativement de la
trompette et du piano...C'est que le jeune Miles est encore trop timide et
inexpérimenté pour pouvoir assurer la trompette seul !...
En décembre 45, GILLESPIE forme un nouvel orchestre qui doit se peroduire
en Californie. Mais l'accueil est plutôt mitigé, maus Bird et Dizzy sont
tout de même invités à participer à une séance d'enregistrement de *Slim
GAILLARD* (le fameux compère de *Slam STEWART* !) le 29 décembre, puis
participent aux concerts /Jazz At The Philharmonic/, où Bird apparaît aux
côtés de *Lester YOUNG*...Dizzy quitte alors la Californie et PARKER se
produit au /Finale/. Il y sera rejoint par Miles qui a débarqué à L.A.
avec l'orchestre de *Benny CARTER*, qu'il quitte rapidement pour rester
auprès de Bird...L'orchestre qui se produit au /Finale/ comprend, outre
Miles et Bird, le pianiste *Joe ALBANY*, le batteur *Chuck THOMSON* et le
bassiste *Addison FARMER*, jusqu'à la fermeture du club.
Miles part alors pour Chicago, et PARKER se retrouve...au chômage !...
Il _sombre alors dans l'alcoolisme_...
*Howard McGHEE* l'engage pour tenir l'alto dans l'octette qu'il forme pour
jouer au /Swing Club/. Mais PARKER ne s'y sent pas à l'aise et continue
d'absorber de fortes quantités d'alcool et de benzédrine, ce qui détruit
complètement son système nerveux, forcément...
Bon...Je vous laisse pour aller baffrer...
À plus, si Je n'ai pas camardé entre temps...
Fin juillet 1946, Bird, probablement encore chargé à mort, met le feu à sa
chambre en s'endormant avec un clope allumé...Direction hosto pour une
dizaine de jours, puis cure de rétablissement de 6 mois à /Camarillo/...Il
en ressort en janvier 1947 et se rend immédiataement au /Jack's Basket
Room/ où le public l'ovationne quand il fait le boeuf avec son poteau
*Eroll GARNER* (+ *Red CALLENDER*, *Joe JONES*, et *June CHRISTIE*)...Une
soirée de bienvenue sera organisée pour le "héro" le 1er février, où il
apparaîtra en pleine forme !...
Le 8 mai 47, BIRD retrouve le chemin des studios, accompagné pour la
circonstance de *Miles DAVIS*, *Bud POWELL*, *Tommy POTTER* et *Max
ROACH*. Mais l'enregistrement sera laborieux et PARKER remplacera POWELL
par *Duke JORDAN* au moment où le quintette sera engagé au /Three Deuces/
(août). PARKER jouera et enregistrera avec cette formule tout au long de
l'année 48. Il fera une tournée dans le /Middle West/, participera de
nouveau au /JATP/ et recvra même deux trophées décenés par la célèbre
revue /Metronome/ (celui du "Top Jazz Influence" et ce lui du meilleur
saxo alto). Il est alors _au sommet de sa gloire_ !!...
Bon...Je Men vas écouter la suite de l'intégrale des cantates de Mon Ami
J.S.BACH, le "Cantagrel" sur les genoux...Et remplacerai Gaugin par Degas,
pour changer...
En juin 1950, PARKER se produit au /Birdland/ avec *Fats NAVARRO*, pour un
concert qui sera diffusé à la radio, puis enregistré le même mois avec
*GILLESPIE* et *MONK*...Après l'interruption du tournage d'un court
métrage dans lequel il devait apparaître, BIRD s'envole pour la
Scandinavie (on sait que de très nombreux jazzmen ont toujours aimé cette
région d'Europe, et certains s'y sont même installés à demeure !) le 18
novembre où il doit se produire en même temps que *Roy ELDRIDGE (Ah ! Les
fameuses "bagarres" entre ELDRIDGE et GILLESPIE dans les boeufs des boîtes
de NYC !). La tournée est un succès et BIRD rejoint Paris, pensant sans
doute à nouveau pouvoir y parfaire ses connaissances musicales. Mais il
doit retourner à NYC en toute hâte, souffrant d'un ulcère à l'estomac.
Le 21 décembre, il retrouve *Machito* dans l'orchestre duquel il va
remplacer comme soliste le trompettiste *Harry EDISON*. Il participe à
quelques enregistrements avec *MILES* et *MAX* (Roach) et, le 31 mars
1951, donne un concert au /Birdland/ où apparaissent GILLESPIE, POWELL,
POTTER, et HAYNES...Mais son comportement et des nombreux retards
l'isolent de plus en plus, au point où ses accompagnateurs finiront par
déposer une plainte au syndicat des musiciens !...
En mars 1951, il enregistre des thèmes sud-américains avant de se produire
avec Machito au /Birdland/ en juin.
C'est alors que la /State Liquor Authority/ lui retire pour 15 mois
sacarte de travail (on se doute bien pourquoi !), de sorte qu'il n'a plus
le droit de se produire dans les cabarets de New York. Il part donc pour
Kansas City (une fois de plus !) où il intègre l'orchestre de...*Woody
HERMANN* !. Le 8 août, il est de retour à NYC pour un enregistrement à la
tête d'un quintette avec *Red RODNEY*, *John LEWIS*, *Kenny CLARKE* et
*Ray BROWN*. Il enregistrera ensuite mour le label de *Norman GRANZ* (qui
a tant fait pour le jazz !), avec un big band de studio, une sélection de
standards arrangés par Joe LIPMAN. Le disque se vendra bien malgré (ou
grâce) à l'ambiance aseptisée et sirupeuse qui se dégage de son
orchestration, et où BIRD joue seul en avant, comme un chanteur !...
En février 1952, il est de nouveau récompensé par la revue /Downbeat/ et
il part en juin pour la Californie afin d'enregistrer avec *Johnny HODGES*
et *Benny CARTER*, en même temps qu'il est engagé au /Tiffany Club/. Il
embauche comme sideman un tout jeune trompettiste blanc, *Chet BAKER* (cf.
Mon prodigieux article sur ce grand bonhomme), avec qui le sourant passe.
Le duo fonctionne farpaitement et se produira ensuite au /Trade Winds/.
L'approche instinctive de CHET et l'émotion qu'il met dans sa façon de
jouer le blues font de sa trompette un écho au souffle de BIRD, à travers
ses contre-chants inspirés...
De retour à New York au début du mois de septembre, BIRD, qui vient
d'avoir un fils prénommé *BAIRD*, récupère sa carte de musicien et se
produit alternativement avec son quintette et sa formation à cordes.
En décembre, il enregistre pour la 1ère fois en _quartet_ avec *Hank
JONES*, *Teddy KOTICK* et *Max ROACH*, puis en janvier 53 participe à une
séance d'enregistrement houleuse avec MILES, où il croise *Sonny ROLLINS*
qu'il incite à abandonner la drogue (faudra qu'un jour Je vous ponde aussi
un opus sur cet immense ténor que fut ROLLINS). En mai, BIRD participe à
un _concert mythique_ à Toronto, avec POWELL, ROACH, GILLESPIE et MINGUS,
ensemble dénommé pour l'occasion /The Quintette Of The Year/...Les initiés
savent dans quelles conditions s'est déroulé ce concert hallucinant...Le
même soir avait lieu un chmapionnat de boxe de poids lourds, ce qui fait
que la salle de concert était à moitié vide...De plus, tous les musicos
étaient bourrés à mort...Et c'est le réflexe qu'eut MINGUS d'appuyer sur
un magnétophone à fil qui traînait au fond de la scène qi permit
d'enregistrer ce concert _légendaire_ (que J'ai bien dû écouter de
centaines de fois, en vinylme puis CD !)...
Il va ensuite tenter de réaliser son rêve d'enregistrer avec sa section
rythmique plus un cor, un hautbois, un basson, une flûte et une
clarinette, formation qui s'adjoindra les services des *Dave Lambert
Singers*. Le projet est supervisé par *Gil EVANS* qui a déjà réalisé les
arrangements du nonette de MILES...Faute de temps et de répétitions, le
résultat s'avère calamiteux.
En juin, PARKER triomphe au /Birdland/, puis se produit avec *Thelonius
MONK* à l'/Open Door/ en septembre et part en tournée dans l'Orégon avec
*Chet BAKER*, *Jimmy ROWLES*, *Carson SMITH et *Shelly MANNE*. Il prend
ensuite part à une tournée sur la côte Ouest avec *Stan KENTON*, puis se
produit à nouveau au /Tiffany Club/ avec le trio de *Joe ROTONDI* dont il
sera rapidement viré !...
C'est à ce moment qu'il apprend la _mort de sa fille PREE_...De retour à
NYC pour le funérailles, BIRD, qui ne travaille plus beaucoup, est de
moins en moins fiable. Sa déchéance physique s'accélère et il traîne son
_désespoir_ d'esclandres en esclandres, insulatant ses accompagnateurs en
public. C'est alors qu'il tente pour la première fois une _cure de
désintoxication alcoolique_, après avoir ingéré le contenu d'un flacon de
teinture d'iode (!), et s'installe à la campagne dans l'espoir de remonter
la pente...En vain, la mort de sa fille a fini de lui consumer l'âme, et
il va quitter sa femme et la campagne pour retourner à ses errances
noctambules et désespérées.
Il va cependant à nouveau illuminer de son génie quelques rares instants
dans cette descente aux enfers, comme ce concert légendaire lui aussi au
/Town Hall/ avec *MONK*, *Art FARMER*, *Sonny ROLLINS*, *Jimmy RANEY*,
*Gigi GRYCE*, *HOrace SILVER* et *Winton KELLY*, ou les concerts qu'l
donne à l'/Open Door/ avec les trompettistes *Tony FRUSCELLEA* et *Don
JOSEPH*.
Il décédera d'un arrêt du coeur quelques jours plus tard, le 15 mars 1955,
chez la baronne *Pannonica de KOENIGSWARTER*, une mécène du jazz qui
l'avait recueilli, comme elle l'avait fait avec *MONK*, qui resta cloîtré
chez elle sans dire un mot pendant 10 ans !...
Voic terminé une brève vie de cet Homme Extraordinaire et Sublime que fut
*Cherlie PARKER*...Pondue par cet autre Homme Extraordinaire et Sublime
qu'est *MELMOTH*...
Lire si vous le trouvez encore l'excellent bouquin de *Ross RUSSEL* :
"BIRD - La vie de Charlie Parker" (Éditions Filipacchi - ISBN
2-85018-192-7)...
--
Car avec beaucoup de science, il y a beaucoup de chagrin ; et celui qui
accroît sa science accroît sa douleur.
[Ecclésiaste, 1-18]
MELMOTH - souffrant
*ATTENTION...GÉNIE*... Que, Je le reconnais, mis bien longtemps à apprécier, connaître et cpmprendre (dans lamesure de Mes faibles compétences)...
*Charlie PARKER*, en une quinzaine d'années seulement, s'est imposé comme l'un _des plus grands CRÉATEURS de jazz_, un _génie de l'improvisation_, digne du grand *Armstrong* lui-même, bien que dans un registre évidemment beaucoup plus moderne. Il a porté l'_émotion du BLUES_ à son point d'incandescence. Doué d'une prodigieuse mémoire, il était capable d'improviser sur n'importe quel thème et d'imaginer des chorus tout simplement inouïs...Attentif à tout ce qui se passait autour de lui, et le transformant immédiatement en figures harmoniques, que ce soit un bruit...un avertisseur sonore de bagnole...la couleur d'un vêtement féminin...ou tout autre événement, il l'intégrait à son discours dans l'immédiateté de l'instant !...Il a _réinventé le blues_, jouant sur les accords de passage et les renversements pour développer des lignes harmoniques nouvelles...Il possédait également un souffle prodigieux et si puissant qu'il pouvait jouer plus fort que les autres alto, et emporter tout un orchestre dans sa sonorité...même lorsqu'il jouait un vieux sax en plastique blanc, quand il avait été obligé de foutre son instrument au clou pour pouvoir se payer sa came !... On lui doit également des innovations rythmiques importantes, qui se basent essentiellement sur une exploitation nouvelle des accentuations. Il porte en effet l'accent alternativement _sur le temps_ et _à l'intérieur du temps_, en exploitant les différences d'intensité entre les notes... La force de son *génie* s'est hélas doublée, on le sait, d'une grosse part d'ombre, d'une _tragédie intérieure_ qui finit par l'emporter prématurément, mais qui imprègne son jeu d'une sensibilité à fleur de peau (un peu comme le grand *Chet BAKER*, dont Je vous ai parlé récemment dans un brillantissime exposé) qu'il exalte jusqu'au bout de l'émotion, jusqu'au bout de sa propre existence...
Charlie PARKER Jr naît le 29 août 1920 à Wyandotte, Kansas, de Charles Parker Sr. et Addie Boyley. Son père est natif de Memphis et bosse comme serveur dans les trains de grande ligne...après avoir été tour à tour danseur et bosseur dans un cirque !...La mère, elle, travaille comme "technicienne de surface", comme on dit maintenant, et élève seule son fils en raison des absences répétées du paternel, d'abord pour raisons professionnelles, mais surtout après la séparation du couple à la fin des années 20. Au début des années 30, la famille vit à Kansas City, et Charlie fréquente la Crispus Attucks School jusqu'en 1932 et, contrairement à la plupart des gosses de son âge, n'a pas besoin de faire des "petits boulots"...
Charlie intègre un orchestre d'étudiants dirigé par Lawrence KEYES, les /Deans of Swing /, où apparaît alors également le chanteur Walter BROWN...Il est malheureusement victime d'un accident de bagnole (le 28/11/1935), dont il ne sort (heureusement, pour le coup) qu'avec trois c^tes cassées, mais aussi des problèmes de colonne vertébrale. Sa mère lui fait alors installer un piano à la maison (Je Me demande où cette brave femme a trouvé de tels moyens pour s'occuper comme elle l'a fait de son futur génie de fiston)...Il s'achète un nouveau saxe alto et travaille chez lui pendant toute sa convalescence, aidé par Charlie Powell et Lawrence Keyes (qui, eux, ne M'ont jamais aidé, nom de dieu/MELMOTH)...Il travaille aussi avec un ami tromboniste Robert SIMPSON, qui mourra un peu plus tard au cours d'une opération du coeur (dont pour Ma part Je suis revenu vivant, rien que pour vous, bande de veinards, il y a une quinzaine d'années). C'est sans doute à ce moment de sa vie que PARKER commence à prendre des drogues pour combattre ses douleurs, ce qui, les initiés le savent, va avoir des répercussions tout au long de sa vie à la fius extraordinaire et misérable...
Il joue ça et là pour survivre jusqu'à la fin de l'année 1939, jusqu'à ce qu'il soit engagé à Kansas City dans les /Rockets/ de *Harlan LEONARD*, où il retrouve *Efferge WARE* et fait la connaissance de *Tad DAMERON*. En 1940, alors que ce con a refisé un engagement dans l'orchestre du *Duke* (!), il rencontre *Dizzie GILLESPIE* qui est de passage dans la ville, avec *Cab CALLOWAY*, et qui sera immédiatement conquis par ce musicien _qui joue de la même manière que lui_...Bird, pour sa part, comprend qu'il est loin d'être le seul à vouloir bousculer les habitudes du jazz. Cette rencontre avec Dizzie s'avérera donc déterminante par la suite. À l'été 1940, PARKER intègre l'orchestre de *Jay McSHANN*, une grande formation au répertoire étendu et au swing efficace dont la vocation est d'animer des salles de dance et faire du spectacle...Il y laisse toutefois son empreinte en organisant certaines répétitions...Un octette issu de cette formation enregistrera à /Wichtia/ cinq titres où apparaîtront les influences de Lester YOUNG (/Lady Be Good/, /Honeysuckle Rose/)...de Buster SMITH (/Body & Soul/)...mais aussi la sensualité de Bird et sa faculté à jouer de ballades (/Coquette/), et surtout sa façon personnelle de jouer des gammes majeures (/I've Found aNew Baby/). Cet enregiostrement montre s'il en était besoin qu'à cette époque le jeu de PARKER est déjà farpaitement en place...Au printemps 1941, l'orchestre au complet part en tournée dans le /Deep South/ et enregistre le 30 avril à Dallas un disque qui connaîtra un certain succès.
Les deux virtuoses vont ensuite se produire au /Three Deices/, en quintette avec *Al HAIG*, *Curley RUSSELL*, *Stan LEVEY* (remplacé par *Sid CATLETT* ou *Max ROACH*). La cohésion de cet ensemble est remarquable et la musique qu'ils jouent atteint un rare degré d'énergie et de vitalité. Le 6 juin, les deux compères se retrouvent en studio pour accompagner le vibraphoniste *Red NORVO* qui, pour la circonstance, est entouré de *Flip PHILLIPS*, *Teddy WILSON*, l'inénarrable *Slam STEWART*...(Vous savez...celui qui ne joue de sa basse quasiment qu'à l'archet tout en s'accompagnant à l'octave de sa voix !), *Gordon POWELL* ou *J?C.HEARD*...Après cette séance, GILLESPIE va (enfin) former son prpore orchestre, _sans Bird_ qu'il ne trouve pas assez fiable, du fait de ses trop nombreux retards et absences. PARKER est alors engagé comme tête d'affiche au /Spotlite/, puis au /Three Deuces/, participe au nouveau groupe de GILLESPIE avec *Bud POWELL*, *Ray BROWN* et *Max ROACH* (rien que ça !!)... La complicité entre DIZZIE et BIRD va hélas se transformer en concurrence, que PARKER vit plutôt mal, considérant que GILLESPIE lui fait de l'ombre. Pour la séance d'enregistrement du 26 novembre sous son nom, PARKER embauche pour tenir la trompette un jeune fan fraîchement débarqué de son Saint-Luis natal, *Miles DAVIS*, et Dizzie joue alternativement de la trompette et du piano...C'est que le jeune Miles est encore trop timide et inexpérimenté pour pouvoir assurer la trompette seul !...
En décembre 45, GILLESPIE forme un nouvel orchestre qui doit se peroduire en Californie. Mais l'accueil est plutôt mitigé, maus Bird et Dizzy sont tout de même invités à participer à une séance d'enregistrement de *Slim GAILLARD* (le fameux compère de *Slam STEWART* !) le 29 décembre, puis participent aux concerts /Jazz At The Philharmonic/, où Bird apparaît aux côtés de *Lester YOUNG*...Dizzy quitte alors la Californie et PARKER se produit au /Finale/. Il y sera rejoint par Miles qui a débarqué à L.A. avec l'orchestre de *Benny CARTER*, qu'il quitte rapidement pour rester auprès de Bird...L'orchestre qui se produit au /Finale/ comprend, outre Miles et Bird, le pianiste *Joe ALBANY*, le batteur *Chuck THOMSON* et le bassiste *Addison FARMER*, jusqu'à la fermeture du club. Miles part alors pour Chicago, et PARKER se retrouve...au chômage !... Il _sombre alors dans l'alcoolisme_... *Howard McGHEE* l'engage pour tenir l'alto dans l'octette qu'il forme pour jouer au /Swing Club/. Mais PARKER ne s'y sent pas à l'aise et continue d'absorber de fortes quantités d'alcool et de benzédrine, ce qui détruit complètement son système nerveux, forcément...
Bon...Je vous laisse pour aller baffrer... À plus, si Je n'ai pas camardé entre temps...
Fin juillet 1946, Bird, probablement encore chargé à mort, met le feu à sa chambre en s'endormant avec un clope allumé...Direction hosto pour une dizaine de jours, puis cure de rétablissement de 6 mois à /Camarillo/...Il en ressort en janvier 1947 et se rend immédiataement au /Jack's Basket Room/ où le public l'ovationne quand il fait le boeuf avec son poteau *Eroll GARNER* (+ *Red CALLENDER*, *Joe JONES*, et *June CHRISTIE*)...Une soirée de bienvenue sera organisée pour le "héro" le 1er février, où il apparaîtra en pleine forme !...
Le 8 mai 47, BIRD retrouve le chemin des studios, accompagné pour la circonstance de *Miles DAVIS*, *Bud POWELL*, *Tommy POTTER* et *Max ROACH*. Mais l'enregistrement sera laborieux et PARKER remplacera POWELL par *Duke JORDAN* au moment où le quintette sera engagé au /Three Deuces/ (août). PARKER jouera et enregistrera avec cette formule tout au long de l'année 48. Il fera une tournée dans le /Middle West/, participera de nouveau au /JATP/ et recvra même deux trophées décenés par la célèbre revue /Metronome/ (celui du "Top Jazz Influence" et ce lui du meilleur saxo alto). Il est alors _au sommet de sa gloire_ !!...
Bon...Je Men vas écouter la suite de l'intégrale des cantates de Mon Ami J.S.BACH, le "Cantagrel" sur les genoux...Et remplacerai Gaugin par Degas, pour changer...
En juin 1950, PARKER se produit au /Birdland/ avec *Fats NAVARRO*, pour un concert qui sera diffusé à la radio, puis enregistré le même mois avec *GILLESPIE* et *MONK*...Après l'interruption du tournage d'un court métrage dans lequel il devait apparaître, BIRD s'envole pour la Scandinavie (on sait que de très nombreux jazzmen ont toujours aimé cette région d'Europe, et certains s'y sont même installés à demeure !) le 18 novembre où il doit se produire en même temps que *Roy ELDRIDGE (Ah ! Les fameuses "bagarres" entre ELDRIDGE et GILLESPIE dans les boeufs des boîtes de NYC !). La tournée est un succès et BIRD rejoint Paris, pensant sans doute à nouveau pouvoir y parfaire ses connaissances musicales. Mais il doit retourner à NYC en toute hâte, souffrant d'un ulcère à l'estomac. Le 21 décembre, il retrouve *Machito* dans l'orchestre duquel il va remplacer comme soliste le trompettiste *Harry EDISON*. Il participe à quelques enregistrements avec *MILES* et *MAX* (Roach) et, le 31 mars 1951, donne un concert au /Birdland/ où apparaissent GILLESPIE, POWELL, POTTER, et HAYNES...Mais son comportement et des nombreux retards l'isolent de plus en plus, au point où ses accompagnateurs finiront par déposer une plainte au syndicat des musiciens !... En mars 1951, il enregistre des thèmes sud-américains avant de se produire avec Machito au /Birdland/ en juin. C'est alors que la /State Liquor Authority/ lui retire pour 15 mois sacarte de travail (on se doute bien pourquoi !), de sorte qu'il n'a plus le droit de se produire dans les cabarets de New York. Il part donc pour Kansas City (une fois de plus !) où il intègre l'orchestre de...*Woody HERMANN* !. Le 8 août, il est de retour à NYC pour un enregistrement à la tête d'un quintette avec *Red RODNEY*, *John LEWIS*, *Kenny CLARKE* et *Ray BROWN*. Il enregistrera ensuite mour le label de *Norman GRANZ* (qui a tant fait pour le jazz !), avec un big band de studio, une sélection de standards arrangés par Joe LIPMAN. Le disque se vendra bien malgré (ou grâce) à l'ambiance aseptisée et sirupeuse qui se dégage de son orchestration, et où BIRD joue seul en avant, comme un chanteur !...
En février 1952, il est de nouveau récompensé par la revue /Downbeat/ et il part en juin pour la Californie afin d'enregistrer avec *Johnny HODGES* et *Benny CARTER*, en même temps qu'il est engagé au /Tiffany Club/. Il embauche comme sideman un tout jeune trompettiste blanc, *Chet BAKER* (cf. Mon prodigieux article sur ce grand bonhomme), avec qui le sourant passe. Le duo fonctionne farpaitement et se produira ensuite au /Trade Winds/. L'approche instinctive de CHET et l'émotion qu'il met dans sa façon de jouer le blues font de sa trompette un écho au souffle de BIRD, à travers ses contre-chants inspirés...
De retour à New York au début du mois de septembre, BIRD, qui vient d'avoir un fils prénommé *BAIRD*, récupère sa carte de musicien et se produit alternativement avec son quintette et sa formation à cordes. En décembre, il enregistre pour la 1ère fois en _quartet_ avec *Hank JONES*, *Teddy KOTICK* et *Max ROACH*, puis en janvier 53 participe à une séance d'enregistrement houleuse avec MILES, où il croise *Sonny ROLLINS* qu'il incite à abandonner la drogue (faudra qu'un jour Je vous ponde aussi un opus sur cet immense ténor que fut ROLLINS). En mai, BIRD participe à un _concert mythique_ à Toronto, avec POWELL, ROACH, GILLESPIE et MINGUS, ensemble dénommé pour l'occasion /The Quintette Of The Year/...Les initiés savent dans quelles conditions s'est déroulé ce concert hallucinant...Le même soir avait lieu un chmapionnat de boxe de poids lourds, ce qui fait que la salle de concert était à moitié vide...De plus, tous les musicos étaient bourrés à mort...Et c'est le réflexe qu'eut MINGUS d'appuyer sur un magnétophone à fil qui traînait au fond de la scène qi permit d'enregistrer ce concert _légendaire_ (que J'ai bien dû écouter de centaines de fois, en vinylme puis CD !)...
Il va ensuite tenter de réaliser son rêve d'enregistrer avec sa section rythmique plus un cor, un hautbois, un basson, une flûte et une clarinette, formation qui s'adjoindra les services des *Dave Lambert Singers*. Le projet est supervisé par *Gil EVANS* qui a déjà réalisé les arrangements du nonette de MILES...Faute de temps et de répétitions, le résultat s'avère calamiteux. En juin, PARKER triomphe au /Birdland/, puis se produit avec *Thelonius MONK* à l'/Open Door/ en septembre et part en tournée dans l'Orégon avec *Chet BAKER*, *Jimmy ROWLES*, *Carson SMITH et *Shelly MANNE*. Il prend ensuite part à une tournée sur la côte Ouest avec *Stan KENTON*, puis se produit à nouveau au /Tiffany Club/ avec le trio de *Joe ROTONDI* dont il sera rapidement viré !... C'est à ce moment qu'il apprend la _mort de sa fille PREE_...De retour à NYC pour le funérailles, BIRD, qui ne travaille plus beaucoup, est de moins en moins fiable. Sa déchéance physique s'accélère et il traîne son _désespoir_ d'esclandres en esclandres, insulatant ses accompagnateurs en public. C'est alors qu'il tente pour la première fois une _cure de désintoxication alcoolique_, après avoir ingéré le contenu d'un flacon de teinture d'iode (!), et s'installe à la campagne dans l'espoir de remonter la pente...En vain, la mort de sa fille a fini de lui consumer l'âme, et il va quitter sa femme et la campagne pour retourner à ses errances noctambules et désespérées. Il va cependant à nouveau illuminer de son génie quelques rares instants dans cette descente aux enfers, comme ce concert légendaire lui aussi au /Town Hall/ avec *MONK*, *Art FARMER*, *Sonny ROLLINS*, *Jimmy RANEY*, *Gigi GRYCE*, *HOrace SILVER* et *Winton KELLY*, ou les concerts qu'l donne à l'/Open Door/ avec les trompettistes *Tony FRUSCELLEA* et *Don JOSEPH*.
Il décédera d'un arrêt du coeur quelques jours plus tard, le 15 mars 1955, chez la baronne *Pannonica de KOENIGSWARTER*, une mécène du jazz qui l'avait recueilli, comme elle l'avait fait avec *MONK*, qui resta cloîtré chez elle sans dire un mot pendant 10 ans !...
Voic terminé une brève vie de cet Homme Extraordinaire et Sublime que fut *Cherlie PARKER*...Pondue par cet autre Homme Extraordinaire et Sublime qu'est *MELMOTH*...
Lire si vous le trouvez encore l'excellent bouquin de *Ross RUSSEL* : "BIRD - La vie de Charlie Parker" (Éditions Filipacchi - ISBN 2-85018-192-7)...
-- Car avec beaucoup de science, il y a beaucoup de chagrin ; et celui qui accroît sa science accroît sa douleur. [Ecclésiaste, 1-18] MELMOTH - souffrant
Goret quoting 101.
MELMOTH
Ce cher mammifère du nom de PrinceOfPersia nous susurrait, le vendredi 18/06/2010, dans nos oreilles grandes ouvertes mais un peu sales tout de même, et dans le message <4c1bd4b1$0$27616$, les doux mélismes suivants :
sujet du prochain post : miles.
J'hésite entre *Miles* et *Django*...
-- Car avec beaucoup de science, il y a beaucoup de chagrin ; et celui qui accroît sa science accroît sa douleur. [Ecclésiaste, 1-18] MELMOTH - souffrant
Ce cher mammifère du nom de PrinceOfPersia nous susurrait, le vendredi
18/06/2010, dans nos oreilles grandes ouvertes mais un peu sales tout
de même, et dans le message
<4c1bd4b1$0$27616$ba4acef3@reader.news.orange.fr>, les doux mélismes
suivants :
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--
Car avec beaucoup de science, il y a beaucoup de chagrin ; et celui qui
accroît sa science accroît sa douleur.
[Ecclésiaste, 1-18]
MELMOTH - souffrant
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LeLapin
MELMOTH a tapoté du bout de ses petites papattes :
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J'ai sous le coude l'intégrale de Django à envoyer à mon vieux popa. Si tu fais un bon papier je le joins avec mon envoi.
-- LeLapin
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18/06/2010, dans nos oreilles grandes ouvertes mais un peu sales tout de
même, et dans le message <4c1bd4b1$0$27616$ba4acef3@reader.news.orange.fr>,
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J'hésite entre *Miles* et *Django*...
J'ai sous le coude l'intégrale de Django à envoyer à mon vieux popa. Si
tu fais un bon papier je le joins avec mon envoi.
MELMOTH a tapoté du bout de ses petites papattes :
Ce cher mammifère du nom de PrinceOfPersia nous susurrait, le vendredi 18/06/2010, dans nos oreilles grandes ouvertes mais un peu sales tout de même, et dans le message <4c1bd4b1$0$27616$, les doux mélismes suivants :
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J'ai sous le coude l'intégrale de Django à envoyer à mon vieux popa. Si tu fais un bon papier je le joins avec mon envoi.
-- LeLapin
MELMOTH
Ce cher mammifère du nom de LeLapin nous susurrait, le samedi 19/06/2010, dans nos oreilles grandes ouvertes mais un peu sales tout de même, et dans le message <hvidbf$roh$, les doux mélismes suivants :
J'hésite entre *Miles* et *Django*...
J'ai sous le coude l'intégrale de Django à envoyer à mon vieux popa. Si tu fais un bon papier je le joins avec mon envoi.
OK pour Django alors... Me faudra quand même quelques jours, hein... Parce que, contrairement à ce que croient certains *NPC*, Je n'ai _jamais fait de copier-coller_ dans Mes Brillantissimes opus sur les jazz !...
-- Car avec beaucoup de science, il y a beaucoup de chagrin ; et celui qui accroît sa science accroît sa douleur. [Ecclésiaste, 1-18] MELMOTH - souffrant
Ce cher mammifère du nom de LeLapin nous susurrait, le samedi
19/06/2010, dans nos oreilles grandes ouvertes mais un peu sales tout
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doux mélismes suivants :
J'hésite entre *Miles* et *Django*...
J'ai sous le coude l'intégrale de Django à envoyer à mon vieux popa.
Si tu fais un bon papier je le joins avec mon envoi.
OK pour Django alors...
Me faudra quand même quelques jours, hein...
Parce que, contrairement à ce que croient certains *NPC*, Je n'ai
_jamais fait de copier-coller_ dans Mes Brillantissimes opus sur les
jazz !...
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Car avec beaucoup de science, il y a beaucoup de chagrin ; et celui qui
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[Ecclésiaste, 1-18]
MELMOTH - souffrant
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J'hésite entre *Miles* et *Django*...
J'ai sous le coude l'intégrale de Django à envoyer à mon vieux popa. Si tu fais un bon papier je le joins avec mon envoi.
OK pour Django alors... Me faudra quand même quelques jours, hein... Parce que, contrairement à ce que croient certains *NPC*, Je n'ai _jamais fait de copier-coller_ dans Mes Brillantissimes opus sur les jazz !...
-- Car avec beaucoup de science, il y a beaucoup de chagrin ; et celui qui accroît sa science accroît sa douleur. [Ecclésiaste, 1-18] MELMOTH - souffrant