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[i>Tele] i> a pas que le CAC, Bernard Maris, Warren Buffet et la compatibilite du liberalisme avec la solidarite

26 réponses
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Yoki
Connaissez-vous l'émission "i> a pas que le CAC", diffusée sur la chaîne de
télévision i>Télé !? Le principe : deux professeurs d'économie, Philippe
Chalmin et Bernard Maris "débattent" de l'"l'actualité économique en France
et à l'étranger".

http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2004/12/08/286-y-a-pas-que-le-cac-helas-c-est-la-qu-est-l-os
http://www.itele.fr/pid99-cid3164.htm&tpl=132

"i> a pas que le CAC" est un titre énigmatique. Y a-t-il, pardon, i> a-t-il
une seule personne pour penser qu'il n'y a que le CAC ? Sans doute les
audacieux créateurs de l'émission tenaient-ils à promouvoir un point de vue
sur l'économie qui prenne le contre-pied d'idées que personne ne défend.
Courageux et rebelles. Tout comme est courageusement rebelle le fait de
confronter un professeur social-démocrate à un professeur altermondialiste
(ce qui assure, quelle que soit l'issue du débat, le triomphe des idées
d'un fonctionnaire). Mais bref, ils font ce qu'ils veulent.

Venons-en au sujet principal de l'émission de la semaine dernière : la
discussion portait sur le fameux don du milliardaire Warren Buffet
(http://en.wikipedia.org/wiki/Warren_Buffett) d'une partie de sa fortune,
environ 37 milliards de dollars, à des oeuvres caritatives (l'essentiel de
son don ira à la Fondation Bill et Melinda Gates, qui finance e.a. la
recherche médicale pour lutter contre des maladies infectieuses touchant
les pays en développement).

http://www.telegraph.co.uk/news/main.jhtml?xml=/news/2006/06/27/wrich27.xml&sSheet=/news/2006/06/27/ixnews.html
http://www.lalibre.be/article.phtml?id=3&subid=85&art_id=294070
http://www.gatesfoundation.org/nr/public/media/localized/AboutUs/AboutUsFrench.htm

Comme l'indique le Telegraph, tel geste philanthropique n'a rien
d'exceptionnel aux Etats-Unis, où la solidarité privée, le mécénat
culturel,... et les fondations - confessionnelles ou non - assurent depuis
longtemps d'importantes missions sociales, éducatives, médicales,... Leur
rôle est d'utilité publique, et les donateurs bénéficient d'un avantage
fiscal. Or, si la générosité des Américains venait à faire défaut, le
risque est grand que le gouvernement, poussé par le suffrage universel, ne
cherche à remplir un jour lui-même ces différentes fonctions, afin de
répondre à une demande sociale bien légitime. L'Etat évoluant alors peu à
peu vers cet "instrument de pillage réciproque" décrit jadis par Frédéric
Bastiat (http://bastiat.org/fr/l_Etat.html), où chaque groupe de
pression/courtisans/clientèle électorale cherche à devenir le créancier de
la collectivité (les pages "culture" de la presse subventionnée regorgent
de ces "appels à l'aide" : par exemple
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-783981@51-777975,0.html).
"L'Etat, disait Bastiat, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le
monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde." Le concept de
droits-créances et la solidarité mécanique/technocratique n'étant guère
compatible avec la tradition politique anglo-saxonne (les principes
d'autonomie de la société civile, de neutralité de l'Etat, la conception de
celui-ci comme instrument devant garantir la coexistence des
droits-libertés,...), les Américains continuent à investir argent et temps
pour aider leurs communautés (car ils sont aussi les champions du monde du
bénévolat). Et pourtant...

Pourtant, Bernard Maris, affectant un air serein et détendu, nous explique
d'emblée que le don de Warren Buffet s'inscrit à rebours du libéralisme,
que l'estime que l'on peut porter à l'auteur du don ne doit pas être portée
au crédit du libéralisme.

Car Bernard Maris est du genre "vigie militante".

Il a un message politique à asséner. Il ne vient pas à la télévision pour
discuter et trouver la vérité, il y vient pour conscientiser les masses. En
l'occurrence, le téléspectateur moyen pourrait s'imaginer qu'un
milliardaire américain ayant fait fortune dans la finance n'est pas
exactement un socialiste, que ledit milliardaire est peut-être même un tout
petit peu libéral sur les bords. Or M. Bernard Maris ne veut pas que l'on
pense cela, ça jure avec son petit catéchisme dualiste et altermondialiste
(gentil = socialiste, méchant = libéral). Et donc il prend les devants
(Buffet très généreux => Buffet très gentil => Buffet très socialiste).

On est "solidaire" ou on est "libéral", quoi ! Il faut choisir, camarades !

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3232,50-783884,0.html
(http://www.peres-fondateurs.com/taranne/?p=126)

Son vis-à-vis, manifestement consterné, ose alors avancer qu'il ne voit pas
trop ce qu'il y a de libéral ou de non libéral à effectuer un don.

Ce en quoi M. Philippe Chalmin a parfaitement raison : rien, dans le
libéralisme, ne s'oppose au don, à la générosité et à la solidarité.

Les libéraux ne s'opposent en effet qu'à la fausse solidarité, à la fausse
philanthropie. Celle qui s'appuie sur la coercition et la spoliation, et
qui n'est qu'un transfert de fonds autoritaire au bénéfice d'une clientèle
(la perversion du langage, dans la logique "Jean-Louis Andreani-esque", est
telle que l'on peut même être "solidaire" sans avoir jamais donné un euro
de toute sa vie à personne).

"La Spoliation légale a deux racines: l'une est dans l'Egoïsme humain ;
l'autre est dans la fausse Philanthropie. [...] Quand la loi et la Force
retiennent un homme dans la Justice, elles ne lui imposent rien qu'une pure
négation. Elles ne lui imposent que l'abstention de nuire. Elles
n'attentent ni à sa Personnalité, ni à sa Liberté, ni à sa Propriété.
Seulement elles sauvegardent la Personnalité, la Liberté et la Propriété
d'autrui. Elles se tiennent sur la défensive; elles défendent le Droit égal
de tous. Elles remplissent une mission dont l'innocuité est évidente,
l'utilité palpable, et la légitimité incontestée. [...] Mais quand la
Loi, - par l'intermédiaire de son agent nécessaire, la Force, - impose un
mode de travail, une méthode ou une matière d'enseignement, une foi ou un
culte, ce n'est plus négativement, c'est positivement qu'elle agit sur les
hommes. Elle substitue la volonté du législateur à leur propre volonté,
l'initiative du législateur à leur propre initiative. Ils n'ont plus à se
consulter, à comparer, à prévoir; la Loi fait tout cela pour eux.
L'intelligence leur devient un meuble inutile ; ils cessent d'être hommes ;
ils perdent leur Personnalité, leur Liberté, leur Propriété. [...]

"Au bout de ses systèmes et de ses efforts, il semble que le Socialisme ne
puisse s'empêcher d'apercevoir le monstre de la Spoliation légale. Mais que
fait-il? Il le déguise habilement à tous les yeux, même aux siens, sous les
noms séducteurs de Fraternité, Solidarité, Organisation, Association. Et
parce que nous ne demandons pas tant à la Loi, parce que nous n'exigeons
d'elle que Justice, il suppose que nous repoussons la fraternité, la
solidarité, l'organisation, l'association, et nous jette à la face
l'épithète d'*individualistes*. Qu'il sache donc que ce que nous
repoussons, ce n'est pas l'organisation naturelle, mais l'organisation
forcée. Ce n'est pas l'association libre, mais les formes d'association
qu'il prétend nous imposer. Ce n'est pas la fraternité spontanée, mais la
fraternité légale. Ce n'est pas la solidarité providentielle, mais la
solidarité artificielle, qui n'est qu'un déplacement injuste de
Responsabilité.

"Le Socialisme, comme la vieille politique d'où il émane, confond le
Gouvernement et la Société. C'est pourquoi, chaque fois que nous ne voulons
pas qu'une chose soit faite par le Gouvernement, il en conclut que nous ne
voulons pas que cette chose soit faite du tout. Nous repoussons
l'instruction par l'Etat; donc nous ne voulons pas d'instruction. Nous
repoussons une religion d'Etat; donc nous ne voulons pas de religion. Nous
repoussons l'égalisation par l'Etat; donc nous ne voulons pas d'égalité,
etc. C'est comme s'il nous accusait de ne vouloir pas que les hommes
mangent, parce que nous repoussons la culture du blé par l'Etat."
(http://bastiat.org/fr/la_loi.html)

Contre-attaque immédiate de Bernard Maris, qui avait tout prévu : il
rapporte que Warren Buffet estime normal de donner une grande partie de sa
fortune puisque, le dit-il lui-même, s'il est si riche, c'est... aussi
grâce aux autres.

Et toc !

In your face ! A genou le libéralisme !

Affaire bouclée ! Mission accomplie ! Tout va bien, on a eu chaud mais on
est sauvé ! Merci Oncle Bernard !

Sans doute est-il utile de préciser ici les diplômes de M. Bernard Maris :
agrégation et doctorat en économie
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Maris).

Autrement dit, Bernard Maris sait pertinemment que le libéralisme
n'interdit absolument pas le don (et que le socialisme interdit forcément
de donner ce qu'il confisque). Mais aussi, M. Maris sait très bien ce
qu'est la valeur pour les libéraux. La valeur est créée au sein de
l'échange, il n'y a pas de création de valeur hors de l'échange et de la
coopération entre les hommes. C'est une évidence : créer des richesses si
l'on est seul au monde, si l'on ne noue aucun lien avec quiconque, n'a
aucun sens. Warren Buffet est effectivement très riche grâce aux hommes
avec qui il a échangé, et sans eux ses milliards de dollars n'existeraient
pas. En disant cela, notre milliardaire ne s'oppose aucunement à une vision
libérale de la valeur, bien au contraire. Qu'en outre, alors qu'il a 75 ans
et que les gens de l'Etat commencent à reluquer son or, il souhaite que son
immense fortune ne tombe pas entre n'importe quelles mains, et souhaite le
confier plutôt le confier à son ami Bill Gates, en quoi est-ce un
comportement anti-libéral ?

Attention ! Je ne cherche pas ici à utiliser Warren Buffet, ses idées et
ses actes, au service d'une cause (le libéralisme) qui n'est peut-être pas
la sienne. M. Buffet est peut-être au fond un constructiviste de la pire
espèce, peut-être même vote-t-il pour un parti "qui n'aime pas les riches"
(http://jaimepaslesriches.typepad.fr/francoishollande/2006/06/je_naime_pas_le.html).

Là n'est pas la question, cela m'est égal. Je dis seulement qu'un
professeur agrégé en économie, en outre docteur, qui affirme que donner
n'est pas compatible avec le libéralisme et que créer de la valeur grâce à
autrui n'est pas non plus compatible avec le libéralisme, est un menteur
patenté. C'est un homme sans scrupules qui utilise le lustre de ses
diplômes, de son statut professionnel et de son statut de vedette
médiatique pour tromper.

Je suis curieux de savoir comment M. Maris, dans son délire systématique,
peut expliquer le fait que Warren Buffet cède 80 % de sa fortune à des
fondations privées et non à des Etats ou à des organisations
internationales (genre agences onusiennes,...) Ça aussi, c'est à
contre-courant du libéralisme ? (Via http://citoyendurable.blogspot.com/)


--
Quelques lectures pour l'été :

* Philippe Simonnot, L'erreur économique : Comment économistes et
politiques se trompent et nous trompent
(http://www.amazon.fr/gp/product/2207253147/)
* Mathieu Laine, La grande nurserie : En finir avec l'infantilisation des
français (http://www.amazon.fr/gp/product/2709625059/)
* Patrick Simon, Le droit naturel : Ses amis et ses ennemis
(http://www.amazon.fr/gp/product/2755400587/)
* Alain Renaut, Qu'est-ce qu'un peuple libre ? : Libéralisme ou
républicanisme (http://www.amazon.fr/gp/product/2246674611/)

10 réponses

1 2 3
Avatar
Elephant Man
Yoki le 10.07.06 à 3h56 du côté de fr.rec.tv.programmes :

Newsgroups: fr.soc.economie,fr.rec.tv.programmes



[+200 lignes de copier/coller illisible]

Ok.
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Valet
Elephant Man a écrit :
Yoki le 10.07.06 à 3h56 du côté de fr.rec.tv.programmes :

Newsgroups: fr.soc.economie,fr.rec.tv.programmes



[+200 lignes de copier/coller illisible]

Ok.



Merci de faire un résumé, au lieu de raler.
Avatar
Elephant Man
Valet le 10.07.06 à 9h46 du côté de fr.rec.tv.programmes :

Newsgroups: fr.soc.economie,fr.rec.tv.programmes







[+200 lignes de copier/coller illisible]





Merci de faire un résumé, au lieu de raler.



Qu'est ce que vous ne comprenez pas dans "illisible" ?
Faites-moi donc un résumé :)
Avatar
Pierre - Zetrader
Il est long ton post c'est quoi en résumé l'idée ?
--
Zetrader
Site bourse : www.zetrader.fr
Site perso : www.zetrader.info
Parrainage Dubus 10 ordres gratuits : www.ordres-gratuits.info
"Yoki" a écrit dans le message de news:
Tsisg.528342$%
Connaissez-vous l'émission "i> a pas que le CAC", diffusée sur la chaîne
de télévision i>Télé !? Le principe : deux professeurs d'économie,
Philippe Chalmin et Bernard Maris "débattent" de l'"l'actualité économique
en France et à l'étranger".

http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2004/12/08/286-y-a-pas-que-le-cac-helas-c-est-la-qu-est-l-os
http://www.itele.fr/pid99-cid3164.htm&tpl2

"i> a pas que le CAC" est un titre énigmatique. Y a-t-il, pardon, i>
a-t-il une seule personne pour penser qu'il n'y a que le CAC ? Sans doute
les audacieux créateurs de l'émission tenaient-ils à promouvoir un point
de vue sur l'économie qui prenne le contre-pied d'idées que personne ne
défend. Courageux et rebelles. Tout comme est courageusement rebelle le
fait de confronter un professeur social-démocrate à un professeur
altermondialiste (ce qui assure, quelle que soit l'issue du débat, le
triomphe des idées d'un fonctionnaire). Mais bref, ils font ce qu'ils
veulent.

Venons-en au sujet principal de l'émission de la semaine dernière : la
discussion portait sur le fameux don du milliardaire Warren Buffet
(http://en.wikipedia.org/wiki/Warren_Buffett) d'une partie de sa fortune,
environ 37 milliards de dollars, à des oeuvres caritatives (l'essentiel de
son don ira à la Fondation Bill et Melinda Gates, qui finance e.a. la
recherche médicale pour lutter contre des maladies infectieuses touchant
les pays en développement).

http://www.telegraph.co.uk/news/main.jhtml?xml=/news/2006/06/27/wrich27.xml&sSheet=/news/2006/06/27/ixnews.html
http://www.lalibre.be/article.phtml?id=3&subid…&art_id)4070
http://www.gatesfoundation.org/nr/public/media/localized/AboutUs/AboutUsFrench.htm

Comme l'indique le Telegraph, tel geste philanthropique n'a rien
d'exceptionnel aux Etats-Unis, où la solidarité privée, le mécénat
culturel,... et les fondations - confessionnelles ou non - assurent depuis
longtemps d'importantes missions sociales, éducatives, médicales,... Leur
rôle est d'utilité publique, et les donateurs bénéficient d'un avantage
fiscal. Or, si la générosité des Américains venait à faire défaut, le
risque est grand que le gouvernement, poussé par le suffrage universel, ne
cherche à remplir un jour lui-même ces différentes fonctions, afin de
répondre à une demande sociale bien légitime. L'Etat évoluant alors peu à
peu vers cet "instrument de pillage réciproque" décrit jadis par Frédéric
Bastiat (http://bastiat.org/fr/l_Etat.html), où chaque groupe de
pression/courtisans/clientèle électorale cherche à devenir le créancier de
la collectivité (les pages "culture" de la presse subventionnée regorgent
de ces "appels à l'aide" : par exemple
http://www.lemonde.fr/web/article/0,,,0.html).
"L'Etat, disait Bastiat, c'est la grande fiction à travers laquelle tout
le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde." Le concept de
droits-créances et la solidarité mécanique/technocratique n'étant guère
compatible avec la tradition politique anglo-saxonne (les principes
d'autonomie de la société civile, de neutralité de l'Etat, la conception
de celui-ci comme instrument devant garantir la coexistence des
droits-libertés,...), les Américains continuent à investir argent et temps
pour aider leurs communautés (car ils sont aussi les champions du monde du
bénévolat). Et pourtant...

Pourtant, Bernard Maris, affectant un air serein et détendu, nous explique
d'emblée que le don de Warren Buffet s'inscrit à rebours du libéralisme,
que l'estime que l'on peut porter à l'auteur du don ne doit pas être
portée au crédit du libéralisme.

Car Bernard Maris est du genre "vigie militante".

Il a un message politique à asséner. Il ne vient pas à la télévision pour
discuter et trouver la vérité, il y vient pour conscientiser les masses.
En l'occurrence, le téléspectateur moyen pourrait s'imaginer qu'un
milliardaire américain ayant fait fortune dans la finance n'est pas
exactement un socialiste, que ledit milliardaire est peut-être même un
tout petit peu libéral sur les bords. Or M. Bernard Maris ne veut pas que
l'on pense cela, ça jure avec son petit catéchisme dualiste et
altermondialiste (gentil = socialiste, méchant = libéral). Et donc il
prend les devants (Buffet très généreux => Buffet très gentil => Buffet
très socialiste).

On est "solidaire" ou on est "libéral", quoi ! Il faut choisir, camarades
!

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,,50-783884,0.html
(http://www.peres-fondateurs.com/taranne/?p6)

Son vis-à-vis, manifestement consterné, ose alors avancer qu'il ne voit
pas trop ce qu'il y a de libéral ou de non libéral à effectuer un don.

Ce en quoi M. Philippe Chalmin a parfaitement raison : rien, dans le
libéralisme, ne s'oppose au don, à la générosité et à la solidarité.

Les libéraux ne s'opposent en effet qu'à la fausse solidarité, à la fausse
philanthropie. Celle qui s'appuie sur la coercition et la spoliation, et
qui n'est qu'un transfert de fonds autoritaire au bénéfice d'une clientèle
(la perversion du langage, dans la logique "Jean-Louis Andreani-esque",
est telle que l'on peut même être "solidaire" sans avoir jamais donné un
euro de toute sa vie à personne).

"La Spoliation légale a deux racines: l'une est dans l'Egoïsme humain ;
l'autre est dans la fausse Philanthropie. [...] Quand la loi et la Force
retiennent un homme dans la Justice, elles ne lui imposent rien qu'une
pure négation. Elles ne lui imposent que l'abstention de nuire. Elles
n'attentent ni à sa Personnalité, ni à sa Liberté, ni à sa Propriété.
Seulement elles sauvegardent la Personnalité, la Liberté et la Propriété
d'autrui. Elles se tiennent sur la défensive; elles défendent le Droit
égal
de tous. Elles remplissent une mission dont l'innocuité est évidente,
l'utilité palpable, et la légitimité incontestée. [...] Mais quand la
Loi, - par l'intermédiaire de son agent nécessaire, la Force, - impose un
mode de travail, une méthode ou une matière d'enseignement, une foi ou un
culte, ce n'est plus négativement, c'est positivement qu'elle agit sur les
hommes. Elle substitue la volonté du législateur à leur propre volonté,
l'initiative du législateur à leur propre initiative. Ils n'ont plus à se
consulter, à comparer, à prévoir; la Loi fait tout cela pour eux.
L'intelligence leur devient un meuble inutile ; ils cessent d'être hommes
; ils perdent leur Personnalité, leur Liberté, leur Propriété. [...]

"Au bout de ses systèmes et de ses efforts, il semble que le Socialisme ne
puisse s'empêcher d'apercevoir le monstre de la Spoliation légale. Mais
que fait-il? Il le déguise habilement à tous les yeux, même aux siens,
sous les noms séducteurs de Fraternité, Solidarité, Organisation,
Association. Et parce que nous ne demandons pas tant à la Loi, parce que
nous n'exigeons d'elle que Justice, il suppose que nous repoussons la
fraternité, la solidarité, l'organisation, l'association, et nous jette à
la face l'épithète d'*individualistes*. Qu'il sache donc que ce que nous
repoussons, ce n'est pas l'organisation naturelle, mais l'organisation
forcée. Ce n'est pas l'association libre, mais les formes d'association
qu'il prétend nous imposer. Ce n'est pas la fraternité spontanée, mais la
fraternité légale. Ce n'est pas la solidarité providentielle, mais la
solidarité artificielle, qui n'est qu'un déplacement injuste de
Responsabilité.

"Le Socialisme, comme la vieille politique d'où il émane, confond le
Gouvernement et la Société. C'est pourquoi, chaque fois que nous ne
voulons pas qu'une chose soit faite par le Gouvernement, il en conclut que
nous ne voulons pas que cette chose soit faite du tout. Nous repoussons
l'instruction par l'Etat; donc nous ne voulons pas d'instruction. Nous
repoussons une religion d'Etat; donc nous ne voulons pas de religion. Nous
repoussons l'égalisation par l'Etat; donc nous ne voulons pas d'égalité,
etc. C'est comme s'il nous accusait de ne vouloir pas que les hommes
mangent, parce que nous repoussons la culture du blé par l'Etat."
(http://bastiat.org/fr/la_loi.html)

Contre-attaque immédiate de Bernard Maris, qui avait tout prévu : il
rapporte que Warren Buffet estime normal de donner une grande partie de sa
fortune puisque, le dit-il lui-même, s'il est si riche, c'est... aussi
grâce aux autres.

Et toc !

In your face ! A genou le libéralisme !

Affaire bouclée ! Mission accomplie ! Tout va bien, on a eu chaud mais on
est sauvé ! Merci Oncle Bernard !

Sans doute est-il utile de préciser ici les diplômes de M. Bernard Maris :
agrégation et doctorat en économie
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Maris).

Autrement dit, Bernard Maris sait pertinemment que le libéralisme
n'interdit absolument pas le don (et que le socialisme interdit forcément
de donner ce qu'il confisque). Mais aussi, M. Maris sait très bien ce
qu'est la valeur pour les libéraux. La valeur est créée au sein de
l'échange, il n'y a pas de création de valeur hors de l'échange et de la
coopération entre les hommes. C'est une évidence : créer des richesses si
l'on est seul au monde, si l'on ne noue aucun lien avec quiconque, n'a
aucun sens. Warren Buffet est effectivement très riche grâce aux hommes
avec qui il a échangé, et sans eux ses milliards de dollars n'existeraient
pas. En disant cela, notre milliardaire ne s'oppose aucunement à une
vision libérale de la valeur, bien au contraire. Qu'en outre, alors qu'il
a 75 ans et que les gens de l'Etat commencent à reluquer son or, il
souhaite que son immense fortune ne tombe pas entre n'importe quelles
mains, et souhaite le confier plutôt le confier à son ami Bill Gates, en
quoi est-ce un comportement anti-libéral ?

Attention ! Je ne cherche pas ici à utiliser Warren Buffet, ses idées et
ses actes, au service d'une cause (le libéralisme) qui n'est peut-être pas
la sienne. M. Buffet est peut-être au fond un constructiviste de la pire
espèce, peut-être même vote-t-il pour un parti "qui n'aime pas les riches"
(http://jaimepaslesriches.typepad.fr/francoishollande/2006/06/je_naime_pas_le.html).

Là n'est pas la question, cela m'est égal. Je dis seulement qu'un
professeur agrégé en économie, en outre docteur, qui affirme que donner
n'est pas compatible avec le libéralisme et que créer de la valeur grâce à
autrui n'est pas non plus compatible avec le libéralisme, est un menteur
patenté. C'est un homme sans scrupules qui utilise le lustre de ses
diplômes, de son statut professionnel et de son statut de vedette
médiatique pour tromper.

Je suis curieux de savoir comment M. Maris, dans son délire systématique,
peut expliquer le fait que Warren Buffet cède 80 % de sa fortune à des
fondations privées et non à des Etats ou à des organisations
internationales (genre agences onusiennes,...) Ça aussi, c'est à
contre-courant du libéralisme ? (Via http://citoyendurable.blogspot.com/)


--
Quelques lectures pour l'été :

* Philippe Simonnot, L'erreur économique : Comment économistes et
politiques se trompent et nous trompent
(http://www.amazon.fr/gp/product/2207253147/)
* Mathieu Laine, La grande nurserie : En finir avec l'infantilisation des
français (http://www.amazon.fr/gp/product/2709625059/)
* Patrick Simon, Le droit naturel : Ses amis et ses ennemis
(http://www.amazon.fr/gp/product/2755400587/)
* Alain Renaut, Qu'est-ce qu'un peuple libre ? : Libéralisme ou
républicanisme (http://www.amazon.fr/gp/product/2246674611/)



Avatar
Yoki
> Il est long ton post c'est quoi en résumé l'idée ?



Que l'on peut ne pas être de gauche, sans nécessairement être un "sale
égoïste" pour autant.
Avatar
Barbebleu
Yoki wrote:
Il est long ton post c'est quoi en résumé l'idée ?



Que l'on peut ne pas être de gauche, sans nécessairement être un "sale
égoïste" pour autant.



Ça c'est bien vrai. Les égoïstes de droite
sont propres et délicatement parfumés.
Cachent bien leur jeu les salauds.
Avatar
Etienne
"Yoki" a écrit dans le message de news:
Tsisg.528342$%
Connaissez-vous l'émission "i> a pas que le CAC", diffusée sur la chaîne
de télévision i>Télé !? Le principe : deux professeurs d'économie,
Philippe Chalmin et Bernard Maris "débattent" de l'"l'actualité économique
en France et à l'étranger".

http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2004/12/08/286-y-a-pas-que-le-cac-helas-c-est-la-qu-est-l-os
http://www.itele.fr/pid99-cid3164.htm&tpl2

"i> a pas que le CAC" est un titre énigmatique. Y a-t-il (...)



Trop long pour pas grand chose !

Un milliardaire qui donne des milliards à la fondation d'un autre
milliardaire, c'est sympa. Pourquoi pas ? A condition que la fondation en
question soit utile et sans arrières pensées (je me méfie des oeuvres
charitables qui véhiculent parfois des objectifs politiques ou religieux).
Mais, au bout du compte, je préfère que la société répartisse les richesses
de telle sorte qu'elle donne à chacun de quoi vivre dignement (c'est le rôle
des législateurs et des Etats) sans être tributaire de la charité de tel ou
tel milliardaire qui a sans doute contribué toute sa vie provoquer la misère
contre laquelle il souhaite aujourd'hui apporter sa contribution.
Avatar
gdm
Etienne wrote:
"Yoki" a écrit dans le message de news:
Tsisg.528342$%
Connaissez-vous l'émission "i> a pas que le CAC", diffusée sur la
chaîne de télévision i>Télé !? Le principe : deux professeurs
d'économie, Philippe Chalmin et Bernard Maris "débattent" de
l'"l'actualité économique en France et à l'étranger".






http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2004/12/08/286-y-a-pas-que-le-cac-helas-c-est-la-qu-est-l-os
http://www.itele.fr/pid99-cid3164.htm&tpl2

"i> a pas que le CAC" est un titre énigmatique. Y a-t-il (...)



Trop long pour pas grand chose !

Un milliardaire qui donne des milliards à la fondation d'un autre
milliardaire, c'est sympa. Pourquoi pas ? A condition que la
fondation en question soit utile et sans arrières pensées (je me
méfie des oeuvres charitables qui véhiculent parfois des objectifs
politiques ou religieux). Mais, au bout du compte, je préfère que la
société répartisse les richesses de telle sorte qu'elle donne à
chacun de quoi vivre dignement (c'est le rôle des législateurs et des
Etats) sans être tributaire de la charité de tel ou tel milliardaire
qui a sans doute contribué toute sa vie provoquer la misère contre
laquelle il souhaite aujourd'hui apporter sa contribution.



non. vous n'avez visiblement pas compris comment se créent les richesses. Si
un tel milliardaire fait fortune, c'est qu'il possède la richesse qu'il a
lui-même créée. Non seulement il n'a appauvrit personne, mais encore pour
faire fortune il faut enrichir ses clients et ses fournisseurs.

--
gdm
sites liberaux et sites libertariens:
http://www.liberalia.com/lien.htm
http://www.quebecoislibre.org
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RenéS
"Yoki" a écrit dans le message de news:
Tsisg.528342$%
Connaissez-vous l'émission "i> a pas que le CAC", diffusée sur la chaîne
de télévision i>Télé !? Le principe : deux professeurs d'économie,
Philippe Chalmin et Bernard Maris "débattent" de l'"l'actualité économique
en France et à l'étranger".



Snip sur un pataphar aussi pédant qu'inutile :

Buffet et Gates sont stupides. S'il s'avère qu'ils soient libéraux (ce qui
me parait aussi sérieux que de dire que Staline était communiste) cela
signifie donc que par leur propre action ils se dressent en contradictions
vivantes du dogme indicible du Libéralisme : "MAIS ENFIN ! MEME SI ON PREND
TOUT AUX RICHES , CA NE RENDRA PAS LES PAUVRES A PEINE PLUS HEUREUX !"
Ces deux doux dingues sont en train de faire des tas de conneries avec leurs
fortunes.
Mais,....quoi..? J'entends le lointain cri plaintif du Révérend Smith. "On
doit admettre quand même que ce sont ces grands et généreux Mécènes qui
permettent, non d'éradiquer la pauvreté globale - ce qui ne serait
d'ailleurs pas du tout désirable - mais au moins de supprimer ses poches les
plus ignobles, là où on voit ces enfants condamnés de toutes façons, à suçer
le sein d'une mère qui ne peut même plus leur donner sa propre substance."
Je précise tout de suite pour éviter de longues recherches aux exégètes : ce
passage n'est pas de Smith, je viens de l'écrire.
Alors, les actions des Gates ou Buffet, ou elles correspondent à la part de
ce qu'un Nabab peut consommer au cours de sa vie, alors c'est insuffisant,
ou ils peuvenr à eux seuls, par le moyen des capitaux qu'ils ont détournés,
s'arroger le droit de prononcer le droit de vie et de mort.
Mais dans ces conditions, quelle est la légimité de messieurs Gates et
Buffet ?
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Barbebleu
gdm wrote:
Etienne wrote:
"Yoki" a écrit dans le message de news:
Tsisg.528342$%
Connaissez-vous l'émission "i> a pas que le CAC", diffusée sur la
chaîne de télévision i>Télé !? Le principe : deux professeurs
d'économie, Philippe Chalmin et Bernard Maris "débattent" de
l'"l'actualité économique en France et à l'étranger".






http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2004/12/08/286-y-a-pas-que-le-cac-helas-c-est-la-qu-est-l-os
http://www.itele.fr/pid99-cid3164.htm&tpl2

"i> a pas que le CAC" est un titre énigmatique. Y a-t-il (...)



Trop long pour pas grand chose !

Un milliardaire qui donne des milliards à la fondation d'un autre
milliardaire, c'est sympa. Pourquoi pas ? A condition que la
fondation en question soit utile et sans arrières pensées (je me
méfie des oeuvres charitables qui véhiculent parfois des objectifs
politiques ou religieux). Mais, au bout du compte, je préfère que la
société répartisse les richesses de telle sorte qu'elle donne à
chacun de quoi vivre dignement (c'est le rôle des législateurs et des
Etats) sans être tributaire de la charité de tel ou tel milliardaire
qui a sans doute contribué toute sa vie provoquer la misère contre
laquelle il souhaite aujourd'hui apporter sa contribution.



non. vous n'avez visiblement pas compris comment se créent les
richesses. Si un tel milliardaire fait fortune, c'est qu'il possède
la richesse qu'il a lui-même créée. Non seulement il n'a appauvrit
personne, mais encore pour faire fortune il faut enrichir ses clients
et ses fournisseurs.



Allons allons ce n'est pas si simple. Comment justifier
le taux de prélèvement du patron qui ne fait
que prendre le plus possible pour lui en donnant
le moins possible à ceux qui de fait sont les vrais
créateurs de richessess. Bill Gates n'est qu'un exploiteur
n'ayant d'autre talent que celui de grugé les autres.
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