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DINARD (Ille-et-Vilaine), 9 oct (AFP) - 15h07 - Le festival du film
britannique de Dinard (7-10 octobre) a rendu hommage ce week-end au chien
Pollux du "Manège enchanté", héros des enfants, qui fête ses 40 ans et
prépare son retour dans un long métrage d'animation à gros budget.
Qui ne connaît pas le chien à l'accent britannique et la petite fille
Margotte, le petit génie à moustache Zébulon, monté sur ressort, et son
fameux "tournicoti, tournicota", la vache Azalée, dont la tête surmontée
d'un joli chapeau pivote étrangement autour du cou?
La série française, apparue à la télévision le 5 octobre 1964, a fait le
tour du monde et marqué plusieurs générations d'enfants. Elle fera son grand
retour en février 2005 dans un dessin animé, entièrement en images de
synthèse, qui a nécessité quatre ans de production et un budget record de 20
millions d'euros.
"C'est le projet européen d'animation le plus ambitieux jamais réalisé",
s'est félicité François Ivernel, de Pathé UK, producteur exécutif du film,
dont les premiers extraits projetés en avant-première vendredi soir à Dinard
ont suscité des applaudissements nourris. "On espère qu'il marquera la
renaissance de Pollux", a-t-il confié.
Outre la France et le Royaume-Uni, la super-production sera diffusée au
niveau international et notamment aux Etats-Unis, où un accord a déjà été
conclu "avec un grand distributeur", selon M. Ivernel.
Traduite en 28 langues et diffusée dans plus de 60 pays, la série originale
a connu dès 1965 son plus grand succès au Royaume-Uni, où Pollux, rebaptisé
Dougal (allusion au général De Gaulle), est devenu une énorme star. Les
Britanniques y voient d'ailleurs une création anglaise.
Dans la station balnéaire de Dinard, qui célébrait cette année le centenaire
de l'Entente cordiale, traité fondateur de l'amitié franco-britannique,
l'exposition de la maquette et des marionnettes originales du Manège
enchanté ("The magic roundabout") a provoqué un engouement inattendu.
Dans les années 60, "Pollux et son univers très coloré étaient complètement
novateurs, il introduisait un style abstrait, déjanté et pas moraliste, en
phase avec la mode de l'époque", analyse Jean-François Le Corre,
co-réalisateur de "Pollux superstar", un documentaire diffusé en
avant-première à Dinard.
Série des tous petits en France, l'oeuvre du Nantais Serge Danot, décédé en
1990, a pourtant conquis les adultes outre-Manche.
A partir des mêmes images, les Britanniques ont ré-écrits des scénarios et
des dialogues en y ajoutant leur humour. "La série jugée très branchée est
devenue un phénomène de société", raconte M. Le Corre. "Les Anglais y
voyaient une allusion au monde de la drogue, avec le lapin Flappy toujours
déchiré et ce monde magique où on était transporté avec Zébulon".
"Pollux est un projet de rêve pour une co-production franco-anglaise", se
réjouit M. Ivernel, dont la firme Pathé avait déjà connu le succès en
produisant "Chicken Run". Selon lui, le nouveau film est "fidèle à l'esprit
original français mais ajoute la folie de la version anglaise".
Co-écrit par des Français et des Britanniques et fabriqué par le studio
Action Synthèse à Marseille, le film en images 3D mise sur la nostalgie et
l'humour pour conquérir les adultes qui connaissent déjà Pollux. "Ils seront
tout contents de faire découvrir à leurs enfants la série avec laquelle ils
ont grandi", prévoit Martine Danot, la veuve du créateur, à qui elle avait
promis de pérenniser cette oeuvre.
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