Google_Inde Un nouveau cas Shi Tao serait-il en train de se jouer ? C'est ce que laisse entendre l'association Reporters Sans Frontières qui indique aujourd'hui avoir fait parvenir une lettre au directeur exécutif de Google, Eric Schmidt, et à l'un de ses co-fondateurs, Sergey Brin.

Selon RSF, depuis le mois de février, Google India Private Ltd est poursuivi en justice par la société de construction Gremach pour la publication d'articles dits diffamatoires sur un blog hébergé par la plate-forme Blogger.com. Gremach se dit victime d'une campagne de haine. Le 15 août, la Cour suprême de Bombay a ordonné à l'antenne locale de Google en Inde de révéler l'identité de l'auteur de ces billets se cachant derrière le pseudonyme de Toxic Writer, rapporte RSF. Au nom de la liberté d'expression, l'association demande à Google de ne pas obtempérer en faisant dans un premier temps appel de cette décision alors qu'un délai de 4 semaines lui a été accordé pour divulguer la réelle identité de Toxic Writer. Le blog incriminé a déjà été supprimé.

Pour RSF, l'affaire est grave et de faire habillement référence au cas Shi Tao pour la Chine. S'adressant à Google, RSF écrit : " Vous n'ignorez pas le désastre en termes de relations publiques qui s'en est suivi pour Yahoo!, ni les excuses que votre concurrent, et néanmoins pair, Jerry Yang, a été amené à faire devant le Congrès américain, qui l'a tenu responsable de l'emprisonnement de son client. (...) Saisissez la chance qui vous est offerte de faire preuve de transparence en défiant la requête de la justice indienne au nom des standards internationaux qui protègent la liberté d'expression ".

En vertu de la loi indienne, les sites Web sont responsables du contenu qu'ils hébergent. Le seul moyen de défense de Google est de prouver qu'il n'était pas au courant de l'infraction au moment où elle a eu lieu, ou qu'elle a eu lieu malgré sa mise en garde.

En novembre 2004, le journaliste Shi Tao a été interpellé par les autorités chinoises. Condamné en 2005 à 10 ans d'emprisonnement pour avoir publié sur le Net une note de la Chine interdisant aux médias de commémorer le 15ème anniversaire des manifestations de la place Tiananmen, le Congré américain en personne a très sévèrement reproché le rôle joué par Yahoo! qui a transmis aux autorités ses adresses mail et IP.

Rappelons par ailleurs que Google, Yahoo! et Microsoft vont bientôt bientôt signer un code de conduite avec des associations de défense des Droits de l'Homme pour la défense de la liberté d'expression et des données privées.