Le 24 février dernier, le satellite de communication Ka-Sat a fait l'objet de dysfonctionnements quelques heures avant le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Une suspicion de cyberpiratage a rapidement émergé et a pointé vers la Russie, sans pouvoir en définir l'origine précise. Désormais, l'Union européenne et les Etats-Unis indiquent avoir suffisamment d'éléments pour accuser les autorités russes d'en être les auteurs.

Le satellite Ka-Sat a été visé car il fait transiter des communications de l'armée ukrainienne mais c'est aussi un satellite fournissant un accès internet aux particuliers en Europe via l'opérateur Nordnet (filiale d'Orange) et desservant des zones blanches peu ou pas couvertes par des réseaux terrestres.

ka-sat-viasat

Des milliers de terminaux de réception ont ainsi été rendus inutilisables, sans pouvoir être réparés, avec des impacts dans plusieurs pays européens, dont la France.

Des conséquences graves en Europe

La désactivation du satellite Ka-Sat a donc pu mettre en danger des citoyens européens étrangers au conflit, font valoir les représentants européens et nord-américains.

Ils accusent également les autorités russes d'avoir déployé des logiciels de type Wiper, qui effacent les données d'ordinateurs ciblés sur les réseaux publics et privés ukrainiens.

Pour les Occidentaux, "il s'agit d'une preuve claire et choquante d'une attaque délibérée et malveillante de la Russie contre l'Ukraine, qui a eu des conséquences importantes sur les citoyens ordinaires et les entreprises en Ukraine et dans toute l'Europe".

Toutefois, le spectre d'une cyberguerre de grande ampleur, craint au début du conflit avec l'Ukraine et qui aurait pu désorganiser des services critiques dans le monde entier, ne s'est finalement pas matérialisé, même s'il reste possible que les outils les plus puissants n'aient pas été utilisés jusqu'à présent.

Source : AFP