Le fondeur taiwanais TSMC a pu renforcer sa position de leader mondial sur le secteur des fabricants de conducteurs en se lançant le premier dans la gravure en 7 nm et en captant nombre des gros clients du marché prêt à dépenser pour cette innovation.

Son principal concurrent, le coréen Samsung, déjà leader mondial de la production des composants mémoire, cherche depuis plusieurs années à prendre des parts de marché plus largement sur ce même secteur de la fonderie.

Enjeu stratégique, il a même annoncé des investissements importants pour réduire l'écart et espérer à terme devenir lui-même leader mondial d'ici quelques années. Mais avec l'épidémie de coronavirus, ces efforts pourraient être balayés du fait d'une gestion de crise différente entre les deux pays.

La Corée du Sud a été dans les premiers temps de la pandémie le premier foyer d'infection en dehors de la Chine et Samsung a dû plusieurs fois interrompre ses activités dans certains de ses sites de production, voire déplacer une partie de sa production de smartphones hors du pays vers le Vietnam.

De son côté, Taiwan a mis en place des procédures de confinement strictes dès les premiers jours de l'épidémie, évitant une contamination massive de ses habitants, certes facilitée par sa géographie.

TSMC gravure

En conséquence, TSMC a vu ses moyens de production très peu affectés par la crise sanitaire, au contraire de Samsung et les observateurs s'attendent donc à une chute significative de la part de marché de la filiale de fonderie du groupe coréen au premier trimestre.

Les analystes de TrendForce s'attendent à voir Samsung perdre deux points pour tomber à 15,9% de part de marché sur le début d'année, alors que TSMC devrait profiter de la situation et s'arroger une part de marché de 51,4% sur la même période.

Au plan mondial, le secteur de la fonderie ne sera pas épargné par la crise du coronavirus et devrait voir ses revenus reculer de 2% au premier trimestre...qui pourrait n'être que le prélude d'une chute plus importante au deuxième trimestre.

Ce n'est pas vraiment une bonne nouvelle dans la mesure où les très efforts financiers pour améliorer les technologies doivent être rentabilisés, sous peine de créer un point de blocage et de ne pas pouvoir financer les prochaines innovations permettant de réduire encore la finesse de gravure, avec des conséquences pour de nombreux pans de l'industrie.

Ces difficultés risquent aussi d'affaiblir la position de Samsung à l'heure où la fonderie chinoise accélère ses transitions vers des noeuds de gravure plus fins et pourrait bien entrer (en partie) en concurrence sur les technologies récentes.

Source : Yonhap News