Avril 2005 : dans l'émission «100 minutes pour convaincre», M. Sarkozy, alors ancien Ministre de l'Intérieur, a répondu aux questions d'Olivier Mazerolle dont la dernière portait sur la problématique, actuellement en vogue, du partage p2p de fichiers protégés par les droits d'auteurs.

Si l'ancien ministre se montre contre l'excès pénal actuellement ressenti par les internautes (procès en série, accusations distribuées à la légère, etc.), il a tenu à rappeler que les droits d'auteurs existent et que c'est, selon lui, l'exception culturelle française qui pourrait se trouver menacée en cas de chute importante des revenus finançiers des artistes français.

Par ailleurs, M. Sarkozy estime que l'on s'approche de la solution idéale qui pourrait mettre d'accord et les internautes et les maisons de disques.

 

Décembre 2005 : Lors d'une interview accordée à Loïc Le Meur et disponible via le podcasting, Nicolas Sarkozy s'est exprimé sur les médias de demain en débutant sobrement la discussion par " Bienvenue aux millions de blogueurs au sein du ministère de l'Intérieur ".

Loïc Le Meur, responsable Europe de Six Apart a rencontré le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Cette interview, qui s'est tenue le 22 décembre sur la place Beauvau, était retransmise par podcasting. Le ministre a pu ainsi donner sa vision sur l'affaire Sarkospam, les droits d'auteurs, la fracture numérique et parler d'un futur blogue pour communiquer sa possible candidature aux prochaines présidentielles.

Concernant la récente affaire du " Sarkospam ", le ministre de l'intérieur avoue avoir simplement voulu essayer une nouvelle voie de recrutement pour son parti politique, sans avoir pour autant l'intention de porter préjudice aux destinataires de ces courriels. Il indique avoir d'ailleurs augmenté le nombre d'adhésions à sa politique, à savoir l'UMP, via Internet. Ce nombre aurait augmenté de 800%, passant ainsi de 2000 adhésions pour l'année 2004 à 16000 en 2005.

Déclaration de Nicolas Sarkozy :

" Certaines personnes ont été gênées par l'envoi d'emails dans leur boîte. Je vais juste chercher les gens là où ils sont. "

Un autre sujet, encore plus d'actualité et brûlant en ce moment, sur lequel s'est exprimé le ministre, est celui des droits d'auteurs. Selon lui, toutes ces discussions ne pourront que favoriser la baisse des prix, mais également la rémunération des ayants-droit la plus juste possible. Si le ministre lui-même le dit...

Concernant la fracture numérique, Nicolas Sarkozy entend aussi garantir l'accès aux nouvelles technologies à un maximum de personnes. Il ne faut, selon lui, pas exclure les anciennes générations.

Le ministre a également évoqué l'existence d'un futur blogue pour y présenter sa possible candidature aux prochaines présidentielles en 2007. Il espère ainsi s'en sortir un peu mieux que son confrère Lionel Jospin. Rappelons-le, en 2002, ce dernier avait annoncé sa candidature par fax ( ... ).

 

Janvier 2006 : Ce n'est pas une surprise. Après le Président de la République, le PDG de la Fnac ou bien le ministre de la Culture, c'est au tour de Nicolas Sarkozy de se prononcer contre la licence globale.

Jeudi dernier, le président de l' UMP a fait savoir qu'il organiserait une table ronde dès lundi prochain pour trouver une solution après le vote des deux amendements initiant la licence globale.

Selon le ministre de l' Intérieur:

" La licence globale n'est pas une solution viable.[...] Son montant ne sera jamais assez élevé, [...] surtout que les artistes et les ayants droit veulent être rémunérés selon leur talent et leur travail et pas de manière collectiviste. Aucun autre pays au monde n'a retenu cette solution. "

Nicolas Sarkozy souhaite ouvrir " une troisième voie " pour " concilier " les intérêts des artistes pour lesquels il est " nécessaire d'être rémunéré pour leur création " et des internautes pour lesquels il souhaite qu'il n'y ait " pas d'automaticité " mais une " gradation " dans les sanctions prévues par la loi. C'est pour lui " une affaire extrêmement compliquée ".

Même si le ministre semble être partisan de la riposte graduée, nous pouvons tout de même lui accorder le mérite de différencier les téléchargeurs du dimanche et ceux qui font du téléchargement un commerce:

" Ce n'est pas la même chose de faire un téléchargement une fois de temps en temps et d'être un industriel de la question. "

Selon le président de l' UMP, il faut une " agence de soutien au développement des services d'offre légale en ligne " et " une autorité pour réguler ces rapports et il faut sans doute tâtonner ". Il avoue même ne pas être " persuadé qu'on trouvera la bonne législation du premier coup ". Le 21 décembre en est la preuve...

Enfin, Nicolas Sarkozy a précisé faire ces déclarations en tant que président de l' UMP et non en tant que ministre de l' Intérieur car " l'amendement en question est venu de parlementaires de l'UMP ". Il est également venu du Parti Socialiste et c'est bien parce que des députés de tous bords ont dépassé leurs habituels clivages partisans que ces deux amendements sont passés.

 

Janvier 2006 : Le Ministre de l'Intérieur et président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, s'est une nouvelle fois exprimé contre la licence globale.

Après Donnedieu de Vabres mardi dernier, c'est Nicolas Sarkozy qui s'est exprimé cet après-midi là lors d'une convention sur la Culture, exclusivement UMP et sobrement intitulée " Culture, l'heure du nouveau souffle ".

Selon le ministre:

" La licence globale va à l'encontre de la diversité culturelle et est économiquement inconciliable avec le développement d'une offre légale, riche et diversifiée. Que la culture soit chère pour certains de nos concitoyens, en particulier les jeunes n'est pas une raison pour sacrifier la rémunération des auteurs, des interprètes et des autres acteurs de la chaîne de production et de diffusion. "

Nicolas Sarkozy, le ton aussi incisif qu'à l'accoutumée, n'hésite pas à étayer ses propos:

" [ Ces derniers ] ont une mission, celle de créer et d'avoir du talent, pas de régler des problèmes de pouvoir d'achat. Le téléchargement illégal par voie de peer-to-peer n'est pas une économie de l'échange ou du partage, car, en l'espèce, celui qui donne ne se dépossède en réalité de rien. "

Rappelons que le président de l'UMP avait organisé la semaine dernière une réunion avec des artistes aussi divers que Jean-Jacques Goldman, Calogéro, Didier Barbelivien ou bien encore le cinéaste Bertrand Tavernier.

A son issue, le groupe avait dégagé " sept principes pouvant guider les travaux du législateur " dont un autorisant la mise en ligne et l'échange gratuit des oeuvres entre auteurs et compositeurs tout en réaffirmant lutter contre le " piratage " et le " téléchargement illégal ".

 

Mars 2006 : Tandis que le débat ( mais peut-on encore l'appeler ainsi ') sur la loi DADVSI doit reprendre ce soir, Pascal Nègre se félicite de la " chasse " au téléchargement illégal annoncé par le ministre de l' Intérieur.

A l'issue d'une réunion rassemblant des artistes, Nicolas Sarkozy, ministre de l' Intérieur, Pascal Nègre, président d' Universal Music Group et Denis Olivennes, PDG de la FNAC, on apprend que la chasse au téléchargement illégal est lancée.

Selon des déclarations de Pascal Nègre adressées à nos confrères de l' AFP, le ministre veut " chasser les logiciels " permettant le téléchargement illégal mais également se doter " d'outils juridiques " contre les sites qui les exploite.

Pascal Nègre déclare :

" Il y a un certain nombre de points sur lesquels le ministre a été assez précis, en particulier l'idée qu'il est fondamental de chasser les logiciels qui sont des gros contrefacteurs. La lutte contre la piraterie, c'est d'abord la lutte contre les logiciels qui permettent de pirater. Il faut qu'on ait les outils juridiques pour pouvoir lutter " contre ces sites de téléchargement illégal " qui sont dans des paradis fiscaux et gagnent beaucoup d'argent grâce à la piraterie. "

Ce à quoi le ministre a précisé :

" Les jeunes doivent pouvoir avoir un droit à la copie privée mais le téléchargement industriel illégal c'est du vol. Et moi je ne suis pas là pour accepter l'idée du vol. Le droit de propriété, le droit d'auteur, ça doit être respecté. "

Outre le retrait controversé des amendements légalisant le téléchargement, le gouvernement déposera de nouveaux amendements aujourd'hui, qui, en plus de la sanction pénale, entraîneront des sanctions civiles envers les exploitants desdits sites de téléchargement illégal.

Le groupe pop français, Kyo, à propos desquels je ne m'éterniserai pas ici, tous les goûts étant dans la nature, a déclaré par l'intermédiaire de Benoit, son chanteur attitré :

" Le truc qui m'a le plus parlé dans ce qu'il nous a dit, c'est la possibilité de fermer un site de téléchargement illégal parce que c'est s'attaquer aux gens qui proposent de la musique gratuite et non pas s'attaquer aux internautes. Avec internet, on peut faire n'importe quoi. On peut empêcher ces sites d'être utilisables en France. Ils le font bien en Chine. "

Il a quand même précisé après sa dernière phrase qu'il ne s'agissait là que d'une " comparaison technique ". Une comparaison technique qui en dit long néanmoins... Patrick Fiori, plus réservé, a préféré " réfléchir et attendre de voir ".

Parmi Nadiya, Julien Clerc, Enrico Macias, Julie Zenatti, Calogero et les autres stars invitées, plusieurs ce sont félicitées de l'attitude adoptée par le ministre qui est contre la licence globale. Nulle trace des opposants à la loi sur les droits d'auteur dans cette réunion mais ce n'est plus une surprise.

Par ailleurs, une immense chaîne humaine et non-virtuelle, celle-ci, se déploiera devant l' Assemblée Nationale à 19h00 pour afficher une Mesure Humaine de Protection face aux DRM ou Mesures Techniques de Protection, créés pour contrôler l'usage de la copie privée sur les CD et DVD, notamment. A l'iniative du collectif StopDRM, la chaîne humaine laissera passer les passants sous les bras des citoyens, affichant un contraste avec les DRM , et aura pour slogans :

* « Comme les DRM nous sommes envahissants »
* « Comme les DRM nous sommes inefficaces »
* « Mais contrairement aux DRM nous ne sommes pas dangereux »

Je vous parlais de symbolique hier, je ne m'étais pas trompé...Est-ce que la liberté défendue à l'extérieur de l'Assemblée Nationale trouvera un écho dans son enceinte ' Réponses dans les jours à venir...

 

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Avril 2007 : Il s'était déjà prononcé contre lors de houleux débats, et Nicolas Sarkozy confirme que s'il est élu président de la république, il enterrera définitivement le projet de licence globale.
Alors que le parti Socialiste et Ségolène Royal prônent plutôt la mise en place de la licence globale, l'UMP et Nicolas Sarkozy s'y opposent.

Souvenez-vous, il y a de ça quelques mois en France, le principe d’une licence globale était sur le point d’aboutir, et c’est seulement à grands coups de passe-passe « juridico-constitutionnels » qu’en lieu et place d’une licence globale les français se sont retrouvés in fine avec la fameuse loi DADVSI (Droits d’Auteurs et Droits Voisins dans la Société de l’Information).

Pour rappel, la licence globale permet aux internautes de télécharger sans limite n'importe quel contenu, soumis ou non au droit d'auteur, en contre-partie du paiement d'un forfait mensuel.

Nicolas Sarkozy l'a annoncé haut et fort, en cas de victoire aux présidentielles, il s'engage à enterrer définitivement la licence globale.

« Si je suis élu, il n'y aura pas de licence globale parce que je crois au respect de la propriété de celui qui écrit, qui compose, qui tourne, qui peint, qui sculpte ».

Et d'ajouter que les partisans de la licence globale (sous entendu les socialistes) sont les défenseurs d'un « vol organisé sous prétexte du jeunisme ».

Pour terminer ce tour d'horizon, sachez que François Bayrou prévoit en cas de victoire de remettre sur la table la loi DADVSI. Dans tous les cas de figure, verdict le 6 mai 2007 !

 

Avril 2007 :

L' Association des Développeurs et des Utilisateurs de Logiciels Libres pour l'Administration et les Collectivités Territoriales (ADULLACT) avait envoyé une lettre ouverte à l'ensemble des candidats à l'élection présidentielle 2007. De nouvelles réponses, et pas des moindres, sont arrivées hier

Le 18 février dernier, l' ADULLACT avait rédigé une lettre ouverte destinée à l'ensemble des candidats à l'élection présidentielle française 2007 pour les interpeller sur les enjeux des logiciels libres.

" Nous vivons une révolution sans précédent dans l'information; elle brutalise nos systèmes juridiques parce que la copie d'un objet numérique est identique à l'original, et elle surprend par sa vitesse. La place de la France dans le monde de demain dépend de sa place dans la société de l'information. Ceux qui ne seront pas dominés et qui pourront y porter les valeurs de la liberté sont ceux qui maîtriseront les outils immatériels que sont les logiciels. La maîtrise des outils de traitement de l'information devrait nous préoccuper au moins autant que l'indépendance énergétique. Une politique forte dans le domaine du logiciel libre serait l'instrument de cette indépendance. Puisse la France ne pas se tromper de guerre en s'armant avec les armes de la précédente! "


Réponses des candidats
Les dernières réponses, et non des moindres car il s'agit de celles de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy, sont parvenues hier et ont été publiées sur le site.

A ce jour, seuls 5 candidats ont répondu, donc voici les réponses :

 

Avril 2007 : D'après la branche française de la Foundation for Free Information and Infrastructure ( FFII ), Nicolas Sarkozy serait, en matière de brevets logiciels, incompétent, dangereux et proche de la position de Microsoft.


Le 20 avril, soit deux jours avant le premier tour des élections présidentielles, le candidat de l'UMP envoyait sa réponse au questionnaire de candidats.fr - voir notre actualité - mais n'a pas répondu aux attentes. Selon le communiqué officiel de la FFII, Nicolas Sarkozy est de tous les prétendants " celui qui maîtrise le moins ce dossier " sur les brevets logiciels.

En outre, sa position est considérée comme particulièrement " dangereuse et destructrice pour les créateurs et utilisateurs d’informatique et plus globalement pour la société de la connaissance ". D'après Gérald Sédrati-Dinet, président de la FFII France, l'adversaire de Ségolène Royal a évité de répondre aux questions et ses prises de positions mettent en péril ce pour quoi se bat la FFII :

" Alors que toutes les réponses qui nous sont parvenues démontrent un réel travail des candidats concernant les sujets et les questions qui leur étaient adressés, Nicolas Sarkozy a fait le choix de ne pas répondre directement et de nous adresser uniquement une position de fond à la dernière minute. Ce qui est encore plus inacceptable, c’est que cette position globale reflète une incompétence flagrante sur les enjeux des brevets et que les orientations qu’il y dessine sont des plus dommageables pour les libertés et les droits que nous défendons. "


Une position proche de Microsoft
Le candidat est en faveur des brevets logiciels, un point de vue que dénonce l'association de loi 1901. Interrogé sur l'unification des juridictions européennes à propos des brevets, l'ex-ministre de l'Intérieur " évacue le sujet " selon la FFII, souhaite une " concertation la plus large possible " et un équilibre entre concurrence et protection juridique.

Par ailleurs, Nicolas Sarkozy souhaite des sanctions à l'encontre de ceux qui abuseraient du système de brevets logiciels avec en parallèle un système qui aide les " petits créateurs " à y recourir aussi facilement que ceux qui en ont les moyens. De la poudre aux yeux selon Gérald Sédrati-Dinet : " La proposition semble à première vue louable, mais elle est très proche des positions de l’Afdel ou de Microsoft qui demandent des brevets logiciels, sauf si ceux-ci sont utilisés contre eux. Cela revient à demander le droit au port d’arme, tout en exigeant que soient désarmés les snipers qui risqueraient de retourner l’arme contre vous. Et par ailleurs, laisser les hôpitaux publics soigner les dommages collatéraux.

 

Mai 2007 :

Nos confrères de CommentCaMarche ont posé des questions à Nicolas Sarkozy et à Ségolène Royal concernant internet et les nouvelles technologies. En attendant les réponses de Royal, voici celles de Sarkozy.

A quelques jours du résultat du second tour des éléctions présidentielles, Commentcamarche.net, site de la communauté informatique et des nouvelles technologies, a demandé à ses membres de réfléchir aux 10 questions clés à poser aux deux candidats.

De grands pays comme l’Inde et la Chine ou de plus petits comme l’Australie ou la Finlande attribuent près de la moitié de leur croissance à leur politique en faveur des TIC. Partagez vous cette analyse et quels objectifs fixez-vous pour la France ?

N.Sarkozy : « L’économie numérique a un potentiel de croissance de ½ à 1 point selon les analyses, c’est un enjeu majeur pour le pays et, oui, je partage l’analyse selon laquelle une politique volontariste en matière de TIC permet de gagner cette croissance. Je me fixe l’objectif de conduire cette politique en prenant en compte toute la diversité de l’internet et du numérique, pour qu’elle contribue à vaincre le chômage et redonner du pouvoir d’achat aux français. »


Comment comptez vous régler le problème des DRM et notamment la situation actuelle où le consommateur est tiraillé entre les musiques et vidéos illégales mais facilement accessibles et les musiques et vidéos payantes mais à l’accès et l’usage réduit ?

N.Sarkozy : « De réels efforts restent à faire pour retrouver dans l’univers de la diffusion culturelle numérique le confort d’usage que nous avions à l’époque de la diffusion physique et analogique. J’observe d’ailleurs que, maintenant que la protection juridique des titulaires de droits se stabilise au niveau international et en France, ils sont les premiers à s’engager dans cette voie.

Je ne crois pas à la pérennité d’une diffusion culturelle « illégale ». Non seulement elle atteint gravement la propriété intellectuelle, mais elle présente aussi des risques réels d’uniformisation culturelle. Il faut donc que les offres légales se développent encore plus rapidement, et la technologie peer to peer est un atout pour ce développement. C’est pourquoi je me suis engagé à soutenir activement la création, la production et la diffusion de contenus légaux en ligne, qu’ils soient gratuits ou payants, et à mettre gratuitement en ligne les contenus culturels et éducatifs du domaine public.

Il faut également que les différents formats puissent être lus sur différents lecteurs. Ni le consommateur, ni l’artiste ne doivent être otage d’une technologie. Faire de l’interopérabilité une priorité industrielle européenne est un début et je m’engage à me battre en ce sens. D’autres solutions apparaîtront certainement sans porter atteinte aux droits de propriété : la technique évolue très rapidement. Il faudra savoir les soutenir et leur permettre de se développer dans un écosystème favorable à l’innovation et la créativité. Le bilan prévu de la loi DADVSI à fin 2007 sera une occasion de faire le point de ces sujets ; le forum de concertation permanente sur les sujets internet et numérique que je souhaite mettre en place permettra de les approfondir en phase avec les innovations réalisées dans d’autres pays.
»


De nombreux français ne sont pas encore des internautes. Quelle politique comptez-vous mettre en œuvre pour accélérer l’équipement des français et le développement des usages?

N.Sarkozy : « Je ne veux pas de laissé pour compte du numérique, or je sais que la France accuse un retard à combler, notamment en terme d’équipement. Chacun doit avoir accès au haut débit à 1 mégabit minimum, demain au très haut débit. Ainsi, je me suis fixé l’objectif de connecter 100% des écoles en haut débit et 100% des universités en Wi-Fi, celui de doubler le nombre de foyers équipés et celui de créer un point d’accès public à Internet dans au moins un tiers de nos communes. J’attache une grande importance à pérenniser et développer ces espaces qui sont à la fois une solution d’accès pour ceux qui hésitent à franchir le pas de l’internet, et aussi des lieux de formation de proximité.

Pour le très haut débit, il faudra très rapidement mettre en place un cadre règlementaire favorable aux investissements des opérateurs. En matière d’équipement informatique, je crois aux offres matérielles premier-prix, on sait qu’il existe désormais des matériels neufs pour moins de 500 euros, et les logiciels libres sont un véritable atout pour de telles offres. Je crois aussi aux solutions de solidarité telles que le recyclage d’ordinateurs, le prêt ou le don.

Le développement des usages, c’est faire de la formation numérique une priorité, et je m’y engage. C’est aussi mettre en place une politique adaptée aux besoins de ceux qui sont encore exclus du numériques, qu’il s’agisse des seniors ou de certaines TPE et PME. J’entends utiliser tous les mécanismes de formation, qu’il s’agisse de formation scolaire, universitaire, professionnelle ou encore de proximité comme je l’évoquais.
»



Internet c’est aussi de possibles atteintes à la vie privée, comment comptez vous protéger la liberté de chacun et quel rôle souhaitez vous réserver à la CNIL ? Que pensez-vous des puces dans les cartes d’identité, passeports et dossiers médicaux ?

N.Sarkozy : « Internet et le numérique font naître de nouveaux espoirs, mais aussi de nouvelles peurs. Y répondre est une exigence républicaine. La première ligne de défense, c’est l’utilisateur, d’où l’importance d’un très large effort de formation à l’usage d’Internet. La vie privée sera protégée en ligne comme elle doit l’être dans le monde physique, c’est la condition première de la liberté.

La CNIL sera le garant de ces équilibres et je ferai évoluer son statut vers plus d’indépendance et plus de moyens d’action. Ses membres seront auditionnés publiquement par le Parlement avant d’être désignés, et celui-ci pourra mettre son veto à leur nomination. La Représentation nationale pourra ainsi s’assurer de la compétence et de la hauteur de vue des personnes désignées. Je garantirai l’indépendance de la CNIL en la dotant d’un financement plus important et autonome, voté par le Parlement. J’ouvrirai le débat de l’extension de ses missions et de ses pouvoirs afin de mieux garantir les libertés numériques et la protection des données personnelles.

Le projet de loi relatif à la protection de l’identité, incluant la carte d’identité électronique sera présenté au parlement au second semestre 2007 et sera l’occasion du débat public qu’il appelle. Le processus de déploiement du dossier médical personnel ne peut être ni précipité ni retardé au regard des enjeux qu’il soulève et se conduira en concertation étroite avec toutes les parties concernées : les usagers, la CNIL, les professionnels de la santé et les industriels engagés dans sa mise en œuvre.

Ces modernisations sont nécessaires pour améliorer la qualité de service public apportée aux citoyens, tout comme la productivité et l’efficacité de l’administration. Elles font également naître des craintes que je ne méconnais pas. La peur n’est pas une raison pour ne pas avancer, d’autant que la France est en retard sur ces dossiers par rapport à ses voisins européens. En revanche, il est clair qu’elle impose une très grande transparence dans leur préparation. J’y veillerai tout particulièrement. Une autorité de protection des données personnelles modernisée et dotée de nouveaux moyens sera clef dans un tel dispositif. »


François Bayrou a pris des positions remarquées sur les logiciels libres, l’interopérabilité et la création d’un Small Business Act à la française, qu’en pensez-vous ?

N.Sarkozy : « Je suis heureux de constater que de plus en plus de responsables politiques découvrent l’importance de l’internet et du numérique. Pour ma part, dès mon arrivée à la Présidence de l’UMP il y a 3 ans, j’ai eu la conviction qu’il y avait là à la fois un moyen considérable de rénover le débat politique, et un sujet d’importance majeure pour l’avenir de notre pays.

Je considère que le logiciel libre est un véritable atout, notamment pour rendre l’informatique accessible à tous. C’est aussi un nouveau modèle de développement qui peut souffrir de la prééminence des anciens modèles. Il faut être particulièrement vigilant sur ces points qui se traduisent concrètement en termes de véritable libre-concurrence et d’égalité devant la loi. C’est une des raisons pour lesquelles je crois nécessaire aujourd’hui d’engager un véritable travail d’examen de l’ensemble des dispositions législatives et réglementaires en vigueur sur les sujets numérique et internet, de sorte de mettre en évidence les éventuelles contradictions et incohérences, et d’y remédier.

Plus généralement, l’industrie du logiciel, qu’il soit libre ou propriétaire, est capitale pour l’avenir et je souhaite favoriser sa pleine expansion dans la diversité de ses modèles. Un pôle de compétitivité est en voie de création autour du logiciel libre. J’en soutiens le principe.

Je ferai de l’interopérabilité une priorité industrielle européenne tant elle détermine la liberté d’usage de chacun, quelle que soit sa condition. Je l’ai dit : elle est un enjeu majeur pour que le développement des nouvelles technologies soit équitable.

J’ai indiqué qu’une partie des marchés publics et des crédits publics de recherche sera réservée aux PME. Dans cette logique, je suis effectivement favorable à la création d’un Small Business Act à la française.
»



Il ne reste maintenant plus qu'à attendre les prochaines prises de parole du nouveau président de la république, pour mieux connaître sa position sur les nouvelles technologies, mais surtout pour juger de ses actes. A suivre !