Invitée du Grand Rendez-Vous sur Europe 1 dimanche, la ministre des Armées Florence Parly a réaffirmé que l'espace se transforme en un potentiel lieu de confrontations et conflits, évoquant en particulier le cas des satellites. Elle appelle à ne pas faire preuve de naïveté.

Dans le cadre de la loi de programmation militaire, un investissement de 3,6 milliards d'euros est prévu afin de renouveler la totalité de la capacité des satellites de défense. Sur les propres nouveaux satellites de la France, des caméras de surveillance seront notamment installées.

Lors d'un discours prononcé vendredi au CNES de Toulouse, la ministre des Armées a révélé qu'il y a un an, un satellite russe Louch-Olymp s'est approché de très près du satellite civilo-militaire Athena-Fidus développé par la France et l'Italie.

Depuis 2014, Athena-Fidus (Access on THeatres for EuropeaN Allied forces nations-French Italian Dual Use Satellite) permet des communications militaires sécurisées, l'échange d'informations et la planification d'opérations. Dénonçant un acte d'espionnage via le satellite Louch-Olymp, Florence Parly a précisé qu'il n'a pas récupéré de données sensibles.

Ce n'était " probablement pas une première tentative et potentiellement une mise en cause des principes mêmes qui régissaient jusqu'à présent l'espace. " Pour la ministre, il faut " surveiller ce qui se passe dans l'espace et pouvoir le cas échéant se mettre en situation de pouvoir y répondre. "

D'ici la fin de l'année, une stratégie spatiale de défense sera remise au président de la République. " Pour protéger nos moyens et décourager toute agression, il nous faut réagir face à des menaces qui sont portées par quelques grandes puissances. "

" Les satellites deviennent des proies, des cibles. […] Les capacités anti-satellites de certaines puissances se renforcent. " Florence Parly a déclaré que les États-Unis, la Chine et la Russie sont déjà capables d'atteindre directement le miroir d'un satellite à des centaines de kilomètres. Elle a également évoqué des micro-ondes à forte puissance, des brouilleurs électromagnétiques.

Parlant de Big Data et d'intelligence artificielle, la ministre parle aussi de la nécessité d'améliorer notre capacité à traiter les données de satellites, dont pour faciliter la tâche d'un opérateur en le guidant dans les images des satellites à analyser.

" La guerre des étoiles est bien autre chose qu'une fiction, elle aura des conséquences sur nos capacités des conséquences sur nos opérations, des conséquences sur nos quotidiens. "