Avec la crise sanitaire qui impacte l'économie mondiale, fait dérailler les usines et révèle certaines fragilités, il est beaucoup question de souveraineté et de relocalisation.

L'Europe, qui s'aperçoit qu'elle ne dispose plus de fortes capacités de production de composants électroniques (pas de plus de 10% au plan mondial, contre 40% dans les années 90), a lancé un plan qui doit lui permettre de faire remonter sa part de marché à au moins 20% d'ici la fin de la décennie.

Il est donc aussi beaucoup question de réimplantations d'usines capables de produres des composants en gravure fine en Europe et certains acteurs se disent prêts à jouer le jeu moyennant un soutien par des subventions publiques.

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Mais rendre l'Europe indépendante en matière de production de composants électroniques, telle que le préconisent certains observateurs et politiques, est juste impossible, a souligné Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, dans un entretien à CNBC.

Le coût de l'indépendance serait bien trop élevé, alors qu'une seule usine coûte déjà des milliards d'euros à mettre en place, et ce même dans le cadre des tensions géopolitiques qui menacent à tout moment les approvisionnements et peuvent servir de moyens de pression dans les négociations entre blocs géographiques.

La commissaire européenne suggère d'éviter de se focaliser absolument sur les technologies de gravure les plus fines et d'essayer plutôt de composer un mix entre technologies récentes et plus anciennes, ces dernières étant au coeur de très nombreux objets connectés.

Dans le même temps, elle plaide pour une plus grande régulation des investissements étrangers dans le secteur électronique. S'il faut surveiller les acquisitions d'entreprises stratégiques et sensibles pour éviter un pillage technologique et des prises de contrôle étrangères, il serait préjudiciable de refuser la manne financière étrangère, tout en veillant à ce qu'elle ne crée pas une distortion du jeu de la concurrence et des marchés.

Le risque reste de créer toujours plus de bureaucratie et d'étapes dans ces processus, au risque de décourager les investisseurs. Un équilibre doit donc être trouvé.

Source : CNBC