Le Congrès américain a validé le Chips and Science Act qui débloque une enveloppe de 52 milliards de dollars en soutien du secteur des semiconducteurs mais, pour en bénéficier, il faudra respecter des "guardrails" (garde-corps) interdisant aux bénéficiaires d'étendre ou d'améliorer leurs usines de puces en Chine durant 10 ans.

La mesure s'ajoute à la volonté de relocalisation des sites de production mais aussi aux nombreux freins mis aux tentatives de la Chine pour rattraper son retard dans les puces électroniques, comme le blocage de l'accès aux équipements de production de wafer de dernière génération EUV et même aux plus anciens DUV.

Wafer

Le but reste d'empêcher la Chine de pouvoir produire des puces avec une gravure inférieure à 28 nm voire 14 nm, même s'il semble déjà que le fondeur SMIC puisse graver en 7 nm mais avec des astuces difficilement compatibles avec une production de masse efficace et ne permettant pas de descendre plus bas.

Dans la guerre des puces, des conséquences qui ne cessent de s'étendre

Les conditions d'accès aux subventions américaines sont de nature à repenser les stratégies d'investissement et le Financial Times indique que les groupes coréens Samsung et SK Hynix réfléchissent dès à présent à réduire la voilure en Chine.

Elles semblent en tous les cas suffisamment incitatives pour les inciter à délaisser la Chine au profit des Etats-Unis et modifier certains équilibres économiques, ce qui ne va manquer d'accroître les tensions avec la Chine, déjà vives avec l'épisode de la visite de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi à Taiwan.

Les géants coréens ne peuvent produire leurs puces aux gravures les plus fines sans les technologies US et n'auraient donc pas d'autres choix que de se renforcer aux Etats-Unis plutôt qu'en Chine.

Ces arguments valent aussi pour les fondeurs qui vont être obligés de revoir leurs priorités et de couper certains ponts en matière de collaboration avec les entreprises chinoises.

Et, comme le souligne un représentant coréen, avec l'abandon des investissements dans les sites chinois, "si la Chine est mécontente, elle devra s'en prendre aux Etats-Unis".

Source : Financial Times