Cela fait bientôt 10 ans que Skype est dans le collimateur de l'Arcep, l'autorité de régulation des communications électroniques et des postes. En cause : la situation ambiguë du service, considéré comme un simple logiciel par Microsoft, mais plutôt comme un opérateur de télécommunications pour le régulateur... Et s'il y a débat concernant l'officialisation du statut, c'est que les obligations et engagements sont bien différents.

Skype

Tout le monde connait Skype : depuis des années, la messagerie propose de la voix sur IP et permet aux utilisateurs de communiquer, par texte ou en vocal sur son réseau. Le service propose des appels gratuits en Voip, mais également des communications payantes auprès des fixes et mobiles, en passant par les réseaux des autres opérateurs. Skype joue ainsi sur plusieurs tableaux, et profitait jusqu'ici de tous les avantages de sa déclaration en tant qu'application tout en venant grappiller des parts de marché aux opérateurs et sans se soumettre à leurs obligations.

La loi Macron permet aujourd'hui à l'Arcep d'exercer une pression plus forte sur Skype qui se voit ainsi contraint de se déclarer comme opérateur en France, ou stopper ses activités de télécoms.

Dans un premier temps, Skype compte se déclarer comme opérateur téléphonique uniquement auprès des entreprises. Ce nouveau statut implique de nouveaux engagements avec notamment la possibilité d'intercepter les appels sur décision judiciaire, de prendre en charge les appels d'urgence sans frais, mais aussi et surtout de participer au financement du service universel et de proposer la portabilité du numéro.

Puisque Skype ne dispose pas de ses propres infrastructures (antennes), aucun engagement n'est prévu concernant la couverture de population ou le déploiement de sites. Malgré tout, les changements qui devront s'opérer représenteront un cout pour le service, qui risque de les répercuter sur la facture de ses clients.