Avec la constellation Starlink, SpaceX compte déployer des milliers de petits satellites en orbite basse pour assurer un accès internet sur presque n'importe quel point du globe terrestre, sans être tributaire des contraintes des réseaux terrestres.

Le déploiement a commencé et le service est même disponible dans plusieurs pays (dont la France) mais les premiers lâchers de grappes de satellites ont fait émerger un problème : les files de satellites Starlink gagnant leur orbite sont très lumineuses et peuvent perturber les observations astronomiques.

Starlink couverture

La communauté scientifique s'est émue de cette nouvelle pollution visuelle qui met à mal l'étude des astres via les instruments optiques terrestres. Face à la grogne, SpaceX a mis en place l'équivalent d'un " pare-soleil " VisorSat sur ses satellites visant à diminuer sensiblement la lumière réfléchie.

Si cela a permis de calmer un peu la grogne des astronomes en diminuant la luminosité quasiment au niveau des recommandations internationales, les prochains lancements de groupes de satellites risquent de la raviver. En effet, il s'agira de satellites Starlink v1.5 dépourvus du fameux pare-soleil car non compatible avec le système de communication intersatellite par laser que SpaceX veut tester

La communauté des astronomes note déjà qu'ils seront bien plus lumineux que les versions avec VisorSat, constituant un retour en arrière et de nouveau le risque d'une gêne pour les observations.

Crainte sur les satellites Starlink v2.0

Mais ce n'est que le début. SpaceX prévoit ensuite de lancer des satellites Starlink v2.0 à l'aide de son lanceur lourd Starship et ces nouveaux modèles seront plus gros et plus lumineux que les v1.x.

Elon Musk, patron de SpaceX, n'a pas caché que la rentabilité de Starlink viendra des satellites v2.0 plus aboutis et performants mais les astronomes s'inquiètent déjà de la nuisance qu'ils occasionneront sur les observations.

spacex-starlink

SpaceX indique de son côté travailler à des solutions pour limiter la luminosité de sa prochaine génération, notamment en réfléchissant la lumière du soleil dans des directions opposées à la Terre, avec un affaiblissement lumineux supérieur à tout revêtement noir applicable.

Les solutions de peinture noire ne sont pas privilégiées et même le vantablack (à partir de nanotubes de carbone), qui produit un noir très profond, ne tiendrait pas longtemps dans les conditions difficiles de l'espace proche.

Une autre solution pourrait venir d'une réglementation imposant un cadre et des limites à la luminosité des constellations de satellites, et pas forcément uniquement celle de Starlink. Mais cela reste pour le moment à l'état de discussion seulement.

Source : Space News