Âgé de 38 ans, un Australien vient d'être condamné à deux ans de prison. Ayant déjà effectué une peine de détention de huit mois, il sera en fait soumis à une période de probation d'un an et l'obligation de suivre des soins.

L'homme a plaidé coupable de trois chefs d'inculpation. Il a reconnu avoir envoyé des images obscènes de lui-même à Sweetie, détenir des images pédopornographiques sur son ordinateur et ne pas avoir respecté une précédente décision de justice.

Il est présenté comme le premier condamné dans le cadre des enquêtes initiées après l'identification en 2013 d'un millier de personnes dans 72 pays qui sont entrées en contact avec la modélisation informatique Sweetie.

Pour le juge qui a statué sur son cas à Brisbane, le caractère virtuel de Sweetie n'est pas entré en compte dans la mesure où l'homme croyait échanger avec une fillette bien réelle.

Pour l'association Terres des Hommes, cette condamnation est une percée dans le combat contre le tourisme sexuel par webcam impliquant des enfants.


Actualité publiée le 5 novembre 2013
Dans le cadre d'une campagne dénonçant le tourisme sexuel par webcam, la branche néerlandaise de l'ONG Terre de Hommes a annoncé avoir créé une fillette virtuelle baptisée Sweetie. Cette modélisation informatique contrôlée depuis Amsterdam a pris les traits sur Internet d'une jeune habitante des Philippines âgée de dix ans.

Sweetie-chat En l'espace de dix semaines, plus de 20 000 prédateurs sexuels à travers le monde ont approché Sweetie sur des forums de discussion pour lui demander d'accomplir des actes sexuels devant sa webcam. Les quatre personnes qui ont joué le rôle de Sweetie lors de sessions de chat n'ont rien sollicité. Les demandes sont venues de manière spontanée.

En recoupant des informations sur des médias sociaux, un millier de prédateurs sexuels de 65 pays ont été identifiés. " Pendant que les adultes interagissaient avec la fillette virtuelle, les chercheurs recueillaient des informations sur eux via les réseaux sociaux pour découvrir leur identité ". Ces identités ont notamment été transmises à Interpol.

L'ONG veut que des mesures proactives soient massivement adoptées dans les enquêtes et va donner la technologie développée avec Sweetie aux autorités.

Europol a déjà émis quelques réserves sur l'initiative de Terre des Hommes. Un porte-parole a déclaré à Reuters que des " enquêtes criminelles utilisant des mesures de surveillance intrusives devraient être de la seule responsabilité d'un organisme chargé de l'application de la loi ".

  

Source : BBC