Annuaire de fichiers torrent et tracker BitTorrent semi-privé, T411 a été fermé par la police suédoise dans le cadre d'une demande des autorités françaises. Le site était né des cendres de QuebecTorrent qui avait été fermé par les autorités canadiennes en 2008.

D'abord sous le nom de Torrent411, le clone est ensuite devenu T411 et a connu divers changements de noms de domaine, tout en s'imposant comme une référence sur la scène francophone warez. En 2015, la justice française avait ordonné le blocage de T411 par les principaux fournisseurs d'accès à Internet (au niveau DNS), suite à une plainte de la Société civile des producteurs phonographiques pour " lutter contre la piraterie musicale. "

Fin 2016, la SCPP avait obtenu de la justice l'extension du blocage afin de tenir compte d'une présence du service T411 sur de nouveaux noms de domaine. Toutefois, la récente fermeture est l'aboutissement d'une plainte en 2014 de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) et de l'association anti-piratage ALPA (Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle) pour contrefaçon en bande organisée.

T411
Interrogé par Le Monde, David El-Sayegh, le secrétaire général de la Sacem, évoque avec T411 un préjudice de 3 millions d'euros. Ce préjudice ne tient pas compte de celui estimé pour les producteurs de films et séries qui devrait être bien plus important. Il ajoute que T411 aurait généré aux alentours de 6 millions d'euros par an (principalement des recettes publicitaires).

À ce stade, on sait que deux personnes suspectées d'être les administrateurs du site ont été arrêtées en Suède (deux ressortissants ukrainiens) où des serveurs ont été saisis. Quatre personnes ont par ailleurs été interpellées en France. David El-Sayegh parlent d'elles comme des " supermodérateurs. " Des ramifications existent dans d'autres pays.

Forcément, les serveurs risquent de parler et la question se pose de savoir si des utilisateurs vont être poursuivis en justice. Le secrétaire général de la Sacem déclare : " Ce n'est pas exclu, la question reste en suspens. " Tout dépendra de la quantité de contenus qu'ils mettaient à disposition. Pour autant, la priorité est bel et bien ceux qui tiraient profit de T411. " Des professionnels de la contrefaçon. "

T411 a connu plusieurs extensions comme .io, .in, .ai et .al qui était la dernière en date. Du temps de son nom de domaine en .in, T411 était dans le collimateur de la RIAA qui défend les intérêts de l'industrie du disque aux États-Unis. En 2015, la RIAA avait indiqué pour T411 un hébergement en Lituanie via Cloudflare.