Interrogé sur BFM Business, Bruno Le Maire a fait preuve d'un certain optimisme au sujet du devenir à l'échelle internationale d'une taxe sur les géants du numérique. La France souhaitait que les négociations à l'OCDE aboutissent avant la fin 2020, mais cela n'a pas été le cas et elles ont été prolongées jusqu'à mi-2021.

Pour le ministre de l'Économie, " la négociation à l'OCDE est bloquée uniquement à cause des États-Unis d'Amérique. " Toutefois, Bruno Le Maire estime qu'il y a une première ouverture américaine.

Il fait ainsi allusion à la nomination de Janet Yellen en tant que secrétaire du Trésor des États-Unis au sein de l'administration Biden. " Elle a fait une première déclaration pour dire que la taxe sur le digital pouvait rapporter aux États-Unis, et donc elle a marqué un vrai changement de position sur la taxation des géants du numérique. "

Pour autant, le ministre français dit rester prudent. " Le jour où Janet Yellen et le président Biden donnent leur accord à la taxation des géants du numérique à l'OCDE, nous avons une taxe internationale qui est ce que nous avons toujours voulu bâtir avec le président de la République. "

Des représailles américaines repoussées

Sous l'administration Trump, les États-Unis ont empêché l'aboutissement des négociations internationales. La France a repris l'exécution et perception de sa taxe nationale sur les géants du numérique, en s'exposant à des représailles américaines via des droits de douane supplémentaires sur des produits.

Ces droits de douane supplémentaires devaient entrer en vigueur le 6 janvier 2021. Finalement, ils ont été repoussés en attendant les résultats d'enquêtes sur les taxes sur le numérique adoptées ou à l'étude par la France et une dizaine d'autres pays.

taxe
L'administration Trump avait jugé la taxe sur les géants du numérique discriminatoire vis-à-vis de ses entreprises technologiques et incompatible avec la politique fiscale internationale.

En France, elle est pour rappel à hauteur de 3 % du chiffre d'affaires réalisé dans le pays (pas sur les bénéfices), et touche les entreprises du numérique dont les revenus dépassent 25 millions d'euros à l'échelle nationale et 750 millions d'euros dans le monde.

La taxe concerne les activités de publicité ciblée en ligne, la vente de données d'utilisateurs à des fins publicitaires et l'intermédiation des plateformes.