Le climat est manifestement à l'apaisement concernant la taxe nationale sur les géants du numérique et la menace de représailles américaines via des sanctions commerciales sur des produits français. Une menace qui semble s'éloigner pour le moment.

Dans un message sur Twitter, le président de la République français Emmanuel Macron évoque " une excellente discussion " avec son homologue américain au sujet de la fiscalité du numérique. " Nous allons travailler ensemble sur un bon accord pour éviter toute escalade des tarifs (ndlr : tarifs douaniers). "

À ce tweet et toujours sur son média favori, Donald Trump a réagi avec une réponse laconique… " Excellent ! " Les deux chefs d'État se sont en fait entretenus par téléphone. Ils se sont mis d'accord sur la poursuite des négociations au sein de l'OCDE jusqu'à la fin de l'année (Reuters).

C'est dans ce cadre international sous l'égide de l'Organisation de coopération et de développement économiques qu'une solution sur la fiscalité des géants du numérique doit être dégagée. Le cas échéant, la France est prête à retirer sa taxe nationale.

Depuis le 1er janvier 2019, la France impose une taxe sur les entreprises du numérique avec un chiffre d'affaires de 750 millions d'euros dans le monde et de plus de 25 millions d'euros en France. À hauteur de 3 % du chiffre d'affaires réalisé en France, elle vise les activités de publicité ciblée en ligne, la vente de données d'utilisateurs à des fins publicitaires, l'intermédiation des plateformes.

Des géants américains du numérique sont particulièrement touchés. Le Bureau du représentant américain au commerce (USTR) a jugé la taxe française " discriminatoire " et " particulièrement lourde à l'encontre des entreprises américaines du numérique comme Google, Apple, Facebook et Amazon. "

Pour l'USTR, elle est incompatible avec les principes en vigueur de la politique fiscale internationale (rétroactive, appliquée sur le chiffre d'affaires et pas sur les bénéfices, extraterritorialité…). L'administration Trump a menacé d'imposer des droits de douane additionnels de jusqu'à 100 % sur des produits français, soit pour l'équivalent de 2,4 milliards de dollars.