Le roi du désert

Sorti pour la première fois en 1979, Mad Max se présente comme l'un des fleurons du film post-apocalyptique qui a même servi d'inspiration aux mangakas japonais avec notamment Hokuto no Ken ( Ken le Survivant ). George Miller, le réalisateur du titre, avait mis à l'honneur un certain Mel Gibson en tant que protagoniste principal, l'un de ses premiers rôles. Après une longue absence, Mad Max est revenu dans les salles obscures avec un quatrième et explosif opus, Mad Max : Fury Road, renouant ainsi avec ses origines et enterrant le troisième volet ( généralement occulté par les fans ). En parallèle au long-métrage, la société de développement Avalanche Studios – à qui l'on doit la série Just Cause – a conçu un jeu vidéo qui fait office de préquelle.

Le titre débute par ailleurs avec un Max qui voit une nouvelle fois sa chance tourner. Travaillant en tant que pilote pour les Warboys, il se voit finalement délesté de sa voiture fétiche et laissé pour compte dans les Plaines du Silence par les larbins d'un certain Scrotus, Max arrive finalement à se hisser sur le massif véhicule pour y exterminer le troisième fils d'Immortan Joe, l'antagoniste principal de la série, à coup de tronçonneuse dans la tête. En dépit de cette victoire, notre héros devra tout faire pour mener à bien son objectif de vengeance et de sortir du désert. Pour cela, il devra se reconstruire un véhicule digne de ce nom. C'est alors que la quête commence et qu'il fera la rencontre de Chumbucket. Ce dernier, sous l'apparence d'un bossu difforme, montrera rapidement ses talents de mécano, assurant ainsi de pouvoir obtenir plus rapidement un semblant de véhicule à customiser.

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Concrètement, Chum demeurera le coéquipier de Max et ce, tout au long de l'aventure. Il se chargera essentiellement de maintenir la Magnum Opus – le premier véhicule à récupérer – en bon état et de l'améliorer, mais aussi d'assurer quelques attaques à coups de harpons par exemple. Et son aide sera très précieuse, au vu du monde relativement vaste à explorer pour atteindre Pétroville, haut lieu ennemi qui permettra notamment de récupérer un moteur bien puissant – un V8 – qui permettra de gagner en efficacité dans les plaines désertiques. Par ailleurs, il est important de souligner que malgré l'environnement post-apocalyptique qui aurait pu se révéler très creux à parcourir, Avalanche Studios est parvenu à proposer suffisamment d'événements ça et là pour assurer le spectacle et des activités diverses. La carte complète se découpe par ailleurs en plusieurs zones qu'il conviendra de parcourir en voiture avec discernement, sous peine de se retrouver avec une nuée de véhicules ennemis à nos trousses.

En dépit d'un monde « ouvert » et plutôt vaste ainsi qu'une multitude de points d'intérêts à découvrir, le jeu tombe rapidement dans une certaine redondance. Concrètement, il conviendra de trouver les ballons d'air chaud pour révéler les points de la zone, un peu à la manière d'un Assassin's Creed ou d'un Far Cry 3 / 4. Dès lors, plusieurs activités sont ouvertes : la destruction de camps ennemis, la suppression d'épouvantails, l'élimination de caïds ou encore la destruction de puits de pétrole pour diminuer les forces adverses. Dans tous les cas, il s'agit d'une progression par la domination, nous poussant ainsi à accumuler les petites quêtes secondaires pour gagner du terrain, du matériel et des compétences. Dommage que davantage de variété n'ait pas été plus présent, puisque la méthodologie demeurera sensiblement identique tout au long de la campagne.

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Bourre-pifs en pagaille

Outre son vaste monde et ses objectifs secondaires plutôt répétitifs, Mad Max propose une trame principale avec ses missions affiliées. Si l'ambiance est globalement bien retranscrite par rapport aux différents films, nous constatons que le rythme n'est pas toujours très bien dosé. En effet, la campagne perd parfois en qualité, ce qui peut découler sur une perte d'attention globale par les joueurs. Quoi qu'il en soit, le soft est avant tout apprécié pour son atmosphère, ce qui ne gênera pas outre mesure les fans. La progression se ponctuera par l'arrivée dans des bases de leaders qui veulent également la peau des armées de la dynastie Immortan. Il conviendra alors de gagner leur confiance en les aidant, ce qui octroiera quelques avantages à Max : nouveaux équipements, mais aussi des gains en matière premières.

L'autre point important du jeu Mad Max est – comme les films – le manque de ressources. Qu'il s'agisse de l'eau ou encore du carburant, il faut parfois se battre pour pouvoir récolter ce que l'on souhaite. Dans le jeu, l'eau sert essentiellement à récupérer de la santé, car celle-ci – à contrario de nombreux jeux actuels – ne remontera pas automatiquement en restant à couvert. Toutefois, la pénurie de cette ressource ne sera pas vraiment un problème majeur car les denrées telles que la nourriture pour animaux ou encore les asticots se trouvent assez régulièrement à des endroits stratégiques. Il en est de même avec le carburant, car les jerricans sont disséminés un peu partout dans le jeu. La dimension de survie n'a donc pas été étudiée pour ralentir les joueurs, engendrant de ce fait aucune réelle difficulté. C'est plutôt dommage, puisque le titre aurait davantage gagné en profondeur de gameplay en misant un peu plus sur cet approche pourtant central dans les films.

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Pour mener à bien l'objectif de renforcer notre voiture, il conviendra de récupérer de la ferraille, cette dernière servant comme monnaie du jeu. Il est possible de récupérer ces ressources sur les ennemis battus et les voitures détruites, ou encore dans des coffres entreposés dans certains camps de Warboys. Ces pièces permettront d'améliorer la voiture sous différents aspects tels que le moteur, l'échappement, les suspensions, les roues ou, plus grisant, les brûleurs latéraux, la nitro, ou encore la possibilité d'utiliser des harpons voire un fusil sniper. Max pourra également utiliser la ferraille pour améliorer son armure mais aussi ses poings. Au fil des missions réussies et du territoire libéré, l'expérience permettra d'améliorer les compétences de Max, lui permettant d'être plus efficace au combat au corps-à-corps, consommer moins de carburant, ou encore de récolter plus d'eau, voire des munitions. Concrètement, le jeu nous pousse sans cesse à la course à l'armement et à l'expérience, ce qui se révèle plutôt plaisant.

Le titre nous propose généralement un gameplay en grande partie axé sur la conduite dans les Plaines du Silence, assurant parfois le grand spectacle. En effet, le fait de faire rugir notre moteur et de foncer à travers les dunes se révèle grisant, surtout lorsqu'il s'agit de démolir les véhicules adverses. Pour cela, toute les méthodes sont bonnes : les emboutir, tirer avec le fusil de Max, leur jeter des harpons de feu, ou encore retirer le blindage ou les roues à l'aide du grappin. Ces passages sont très jouissifs, surtout dans le cas d'attaques de convois. Dans ce cas précis, il est demandé de détruire le véhicule leader pour en récupérer la décoration, pendant que les autres voitures chercheront à vous punir.

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En marge des ballades en voiture, de nombreux passages seront à effectuer à pied. Les armes à feu étant aussi rares que les munitions, il conviendra le plus souvent de se battre à mains nues ou à l'aide d'armes blanches récupérées par l'intermédiaire des ennemis. Concrètement, le système de combat peut s'apparenter à celui d'un Batman Arkham, bien que moins réussi dans l'ensemble. Aussi, il conviendra de marteler le bouton d'attaque, tout en assurant d'appuyer sur la touche de parade pour contrer les adversaires un peu trop zélés. Le système fonctionne bien, mais se révèle encore une fois assez répétitif et finalement assez peu finaud sur la durée. Une fois les contrôles bien appréhendés, la difficulté ne sera plus réellement un problème et la progression au sein des camps réputés comme difficiles ne seront finalement plus qu'une formalité. C'est dommage car un soupçon de défi supplémentaire n'aurait pas été de refus.

A Horse with No Name

Dans l'absolu, Mad Max est très agréable à prendre en main, assurant ainsi une grande partie de son intérêt. Le pilotage du véhicule est grisant et nous offre vraiment de bonnes sensations globales. Au niveau des déplacements à pied, les choses se gâtent. En effet, Max est assez lourd à manoeuvrer, laissant apparaître des déplacements parfois peu précis. En conséquence, certains passages tels que le fait d'éviter des pièges à ours deviendront rapidement assez pénibles. De même les sauts sont d'une ridicule efficacité, nous laissant parfois bloqué devant une simple petite barrière. C'est réellement dommage de proposer une bonne efficacité de pilotage face à des déplacements à pied un peu patauds, bien qu'ils ne soient pas non plus foncièrement mauvais.

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Sur le plan technique, Mad Max s'en tire plutôt bien avec un rendu visuel de qualité. Si les textures des décors n'est pas toujours des plus détaillées, une mention spéciale est à noter au niveau des effets de particules et de lumière. En effet, le sable au vent, le brouillard et la lumière du soleil qui cherche à y pénétrer est très réussie. Les tempêtes de sables sont également très impressionnantes, assurant un sentiment de fin du monde. La partie sonore culmine également sur ces phases aléatoires, nous poussant à retenir notre souffle le temps que la vague passe sans que nous y laissions notre peau. Il est toutefois utile de préciser que malgré une fluidité globalement très satisfaisante, le jeu souffre de grosses baisses de framerate qui interviennent, heureusement, de façon très sporadique.

Globalement, la durée de vie de Mad Max peut être plutôt importante, pour peu que vous vous lanciez dans la réalisation de tous les objectifs secondaires. La zone de jeu étant relativement vaste, il y a de quoi s'occuper plusieurs dizaines d'heures. La campagne principale, quant à elle, ne représente pas une incroyable longueur puisqu'une douzaine d'heures permettra d'arriver à la fin de l'aventure.

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+ Les plus

  • Grande liberté d'action
  • Course à la puissance grisante
  • Combats en voiture réussis
  • Ambiance des films bien retranscrite
  • Les tempêtes très immersives
  • Bonne durée de vie

- Les moins

  • Aspect survie pas vraiment développé
  • Objectifs répétitifs
  • Lourdeur des déplacements de Max à pied
  • Un peu trop facile
  • Quelques baisses de framerate