Test Patapon 3

Pata

Dans le monde merveilleux des Patapons, aussi surprenant que cela puisse paraître, on semble beaucoup idolâtrer Adam et Ève, les premières créatures de l'espèce humaine. Surtout Ève, celle qui a osé provoquer chez Adam la tentation de croquer dans le fruit défendu. Pour lui rendre hommage et malgré l'interdiction formelle de s'en approcher, les Patapons n'ont pu résister à l'envie de poser les mains sur un coffre venu de nulle part et d'en libérer sept démons. Bien mal leur en aura pris (ne sait-on décidément retenir aucune leçon de l'Histoire ?), car ces monstres vont changer l'ensemble du peuple Patapon en statues de pierre. A l'exception d'un, Hatapon, qui restera debout et bien valide grâce au drapeau magique qu'il a l'habitude de ne jamais quitter. Hatapon fera ensuite la découverte d'un vaisseau, contenant à son bord Hoshipon argenté, une sorte d'étoile avec une barbe (une sage étoile donc). Celle-ci invoquera trois guerriers dont [insérez votre nom ici], c'est-à-dire vous. Une lourde responsabilité choira alors sur vos épaules, car on vous considèrera alors (à raison ?) comme le Tout-Puissant réincarné en Héros. Aidé de Ton, Chin et Kan, vous ferez parler le rythme qui sommeille dans votre peau pour éliminer les forces maléfiques qui ont eu l'audace de pétrifier de tout mignons Patapons.

Les graphismes de Patapon 3 sont une réussite. On ne change pas une recette qui a bon goût.

Si vous ne connaissez pas encore Patapon, il y a de fortes chances pour que vous soyez frappé par la douceur dégagée par vos premières minutes dans cet univers. Mis à part le thème chanté de l'écran-titre, rien ne viendra vous agresser, que ce soit visuellement ou d'un point de vue auditif. On appréciera l'absence de voix pendant les dialogues, permettant à ces derniers d'être énoncés dans l'esprit des joueurs à leur manière et de gagner ainsi en percussion (Pata !). Vous serez donc à la tête d'une petite armée de trois Patapons qu'il faudra mener à la victoire dans plus de 80 quêtes. Au préalable, il vous sera demandé de choisir votre classe à vous. Porterez-vous votre dévolu sur Yarida, l'audacieux Héros à la lance, Yumiyacha, le prudent Héros à l'arc, ou bien Taterazay, le Héros au bouclier ne craignant pas de mourir au combat ? Vos petits protégés auront eux aussi accès à ces classes (et bien d'autres), mais pas toutes en même temps. Cela dépendra notamment du niveau atteint. Patapon 3 est bien un STR rythmique, mais il vous demandera aussi d'engranger de l'expérience pour débloquer des classes et compétences supérieures, souvent en exécutant des missions déjà accomplies. Comme tout bon RPG après tout.

Les boss de Patapon 3 sont peut-être en 2D toute plate, mais ils savent cogner.

Là où la franchise Patapon se démarque des autres titres du genre, c'est bien grâce à son gameplay exclusivement basé sur le rythme (beaucoup) et la mémoire du joueur (un peu). Toutes les actions se feront sur des mesures à 4 temps : avancer, reculer, attaquer, sauter... A chaque fois, vous aurez à rentrer une combinaison de quatre touches au rythme imposé par les bords de l'écran. Les niveaux d'entraînement iront mollo avec vous en se concentrant sur une ou deux combinaisons à la fois. Le tout premier sera par exemple consacré à la marche (Pata Pata Pata Pon !) et à l'attaque (Pon Pon Pata Pon !). Le suivant à la défense, et ainsi de suite. Pas de panique si vous craignez de ne pas vous rappeler de toutes les manipulations, elles apparaîtront quasiment toutes en bas de l'écran. Quasiment ? Oui, car certaines devront être mémorisées quelques menus en arrière. Le Héros que vous êtes a en effet la possibilité de changer de classe, mais à la différence des Patapons, chacune d'entre elles vous permettra d'utiliser une capacité spéciale différente : pluie de lances, attaque renforcée pour toute l'équipe... que vous déclencherez en appuyant sur une série de quatre boutons. Vous commencerez à en avoir sérieusement besoin pendant les Face-à-face, plus tactiques que bourrins.

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Ces phases vous confronteront à un adversaire bien particulier lors d'un défi qui prendra plusieurs formes. Dans cet exemple, l'objectif sera soit d'anéantir le plus d'unités ennemies en cinq minutes, soit de décrocher le drapeau adverse pour une Victoire Parfaite (on laissera cependant cette alternative aux joueurs confirmés et bien équipés). Pour commencer, vous devrez prendre possession des tours neutres qui s'occuperont ensuite d'arroser vos ennemis, avant que ces derniers ne le fassent eux-mêmes envers vous. Puis, vous aurez à vous emparer de la tour centrale, en y restant suffisamment de temps avec votre équipe afin qu'elle soit déclarée vôtre. A ce moment-là, libre à vous de demeurer à cet endroit et d'attendre les attaques ou bien d'aller détruire les tours ennemies (en vue d'aller, éventuellement, récupérer le drapeau).

Changer de classe en fonction de la quête, c'est bien, mais encore faut-il être au niveau.

Si dans les premiers niveaux, on fonce volontiers dans le tas tout simplement parce que cette façon de procéder fonctionne efficacement, lors de ces face-à-face, vous commencerez à cogiter et à enfin accorder un peu de considération à Hatapon, symbole de votre lutte. Insensible aux changements de statut, il est cependant fragile, et si ce petit être vient à tomber, la partie s'arrêtera net. Comme il est impossible de s'adonner au tuning avec lui, ce seront vos Patapons qui se chargeront de sa sécurité. Un Patapon archer empêchera les ennemis de trop s'approcher, mais vous aurez aussi peut-être besoin d'un Patapon prêt à aller au contact pour s'assurer que Hatapon ne recevra aucun coup. Celui-ci pourra être laissé en retrait pour que votre armée attaque plus en avant sans craindre pour sa vie. Ce qui ne signifie pas pour autant que vos lilliputiens sont invulnérables. Les jets de pierre seront à éviter en se servant de la commande Reculer, et n'essayez pas le choc frontal, vous succomberiez en quelques coups.

Il suffirait d'ajouter le son à ces scènes pour qu'elles en deviennent un peu moins paisibles.

En parcourant les niveaux, vous trouverez des coffres (contenant des pièces d'équipement de différents niveaux) et gagnerez de l'argent "Ka-ching". Lequel vous servira à forger vos armes et armures pour les rendre plus puissantes et résistantes. L'Armurerie doit avoir un train de vie particulier, car elle ne fera que vous racheter votre équipement indésirable sans jamais rien vous proposer d'autre (si on excepte la possibilité d'y lire avec la touche Carré les astuces de jeu déjà apparues pendant les écrans de chargement). L'Héroporte et le Totem d'équipe vous dirigeront quant à eux vers des plaisirs multijoueurs, des modes qu'il ne nous a malheureusement pas été permis de tester en raison de la longue maintenance du PSN. Dans les Baraques, vous pourrez modifier l'équipement, la classe et les Talents de vos Patapons. Il existe deux sortes de Talents : les bons Talents et les mauvais Talents les Talents de classe et les Talents définis. Les Talents de classe s'obtiendront au fil des niveaux et, comme leur nom l'indique, seront exclusifs à chaque rang. Dans un premier temps du moins, car en développant suffisamment ces Talents, vous pourrez les utiliser quelle que soit la classe choisie. Il ne sera pas utile de s'en équiper pour qu'ils prennent effet. Au contraire des Talents définis que vous choisirez ou non de porter. A titre d'exemple, un bonus de 20% pour les attaques à la lance ne vous rendra ainsi service que si vous êtes équipé d'une lance ou d'une pique, car ce Talent réduira de moitié le potentiel offensif de toutes les autres armes.

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Les invocations, ou Djinns, sauront vous sortir d'un mauvais pas si toutefois vous parvenez à les utiliser. Elles vous demanderont pour cela d'être en mode "Fièvre brûlante" (qui se produit lorsque vous réussissez suffisamment de mesures parfaites pour illuminer en totalité votre serpent). Plusieurs pressions sur X plus tard, et vous passerez en mode totale improvisation. Du grand n'importe quoi dans toute sa splendeur qui vous fera gagner des points en plus de réveiller les alliés inanimés. Le point négatif de cette aide, c'est qu'elle ne sera disponible qu'en quantités limitées, vous vous en doutiez. Dans les niveaux à plusieurs étages, une unité d'invocation viendra s'ajouter à votre compteur à chaque "floor" complété. Un élément à bien prendre en compte pendant votre périple, sauf si votre escouade est tellement balèze qu'elle saurait à elle seule renverser les régimes totalitaires les plus récalcitrants.

Le Maître obélisque, là où tout se décide.

L'œil coincé dans son télescope, Sukopon scrutera le ciel étoilé en attendant d'annoncer l'arrivée de "quelque chose de vraiment gigantesque". Lorsqu'il vous fera ce type de déclarations, assurez-vous d'avoir une équipe très en forme. Et très en forme veut notamment dire : très expérimentée. C'est ici que Patapon 3 nous déçoit un peu. On sent que, quel que soit l'obstacle qui se dressera devant vous, un niveau élevé saura presque toujours en venir à bout (pour éviter d'avoir à défendre et à esquiver par exemple). La stratégie seule ne pourra pas toujours vous aider à remporter une bataille. Énervant aussi, vos Patapons et vous-même gagnerez de l'expérience même après une défaite, vous rendant ainsi forcément plus fort au prochain essai. Une forme d'humiliation difficilement acceptable par les compétiteurs, mesdames et messieurs. Triste, triste, les victoires ne sera pas dessinées par votre matière grise, mais plutôt par votre dévouement à être resté des heures de level-up durant à frapper le beat de votre pouce.

Quand ce genre de situation se produit, on est bien content de faire partie des "gros".

Malgré tout, Patapon 3 est un soft très sympathique et addictif qui doit beaucoup à son visuel et sa narration (les dialogues vous décrocheront plusieurs sourires de par leur justesse d'écriture). Les niveaux ne durent, à l'unité, pas très longtemps, mais ne vous fiez pas à ce constat étant donné qu'on a souvent envie de les retraverser pour tenter d'aller à chaque fois plus loin (quand on devient plus fort, généralement). Des chants spéciaux ne pourront en effet être acquis que si vous parvenez à arriver jusqu'à eux avant la fin du temps imparti. Pour votre information, vous ne pourrez mettre le jeu en pause qu'à la condition d'avoir récupéré le chant le permettant. Cette course à la puissance dont nous nous plaignions plus haut rend certes le jeu moins fin, mais elle a finalement ses bons côtés puisqu'elle lui offre une belle durée de vie.

Pon !

Patapon 3 a enregistré un très bon démarrage au Japon et on comprend pourquoi (ce qui n'est pas toujours le cas avec les blockbusters nippons). Ce jeu arrive à marier de la stratégie, un gameplay rythmique et de la poésie sans créer à aucun moment de scènes de ménage, ce qui est à signaler. On progresse sans heurts, avec fluidité, sans vouloir s'arrêter, en laissant une certaine gaieté prendre possession de nos parties. Ce morceau de bonne humeur et de légèreté s'ouvre cependant peut-être un peu trop à la répétitivité en nous invitant à nous renforcer plutôt qu'à réfléchir pour avancer sans soucis. Mais mangez-en, c'est bon comme tout.

Patapon 3 est disponible sur PSP à partir de 17,79€.