Roi du monde

Souvent comparée à la célèbre série de Rockstar, Saints Row a cherché à se démarquer par son approche nettement moins sérieuse et plus permissive. C'est surtout avec Saints Row : The Third que la série de Volition a établi son identité propre, proposant avant tout de l'amusement, un aspect fortement parodique et une touche irrévérencieuse pour un cocktail plutôt savoureux. Avec Saints Row 4, l'équipe de développement est allée encore plus loin dans le délire en proposant l'introduction de super-pouvoirs sur un fond de colonisation extraterrestre !

Dans le fond, Saints Row 4 ressemble énormément à son aîné. Nous retrouvons évidemment le gang des Saints qui occupe désormais la maison blanche : le personnage principal étant atteint de stade de Président des États-Unis suite à une glorieuse mission évitant in-extremis la destruction de la planète (sur la musique d'Aerosmith pour le thème principal du film Armageddon – très drôle ). Ces nouveaux pouvoirs laissent de nombreuses possibilités, tant et si bien que notre équipe de têtes brûlées s'arrangent pour faire ce qui leur plaît. Toutefois, un danger viendra déranger leur quotidien, puisque des aliens, les Zins, viennent coloniser la Terre et asservir la race humaine. Point d'armée pour faire face à la menace, il suffit de récupérer vos armes dans le bureau du président et tirer sur tout ce qui bouge !

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Le pitch se poursuit pas la défaite des Saints face aux extraterrestres et la destruction de la planète. Vous vous retrouvez plongé dans une simulation construite pas le chef des Zins, dans lequel vous êtes retenu prisonnier. Ce programme reproduit la ville de Steelport, stricto sensu identique que dans Saints Row 3 en terme d'architecture. Toutefois, le monde est constamment plongé dans l'obscurité ( pas de cycle jour / nuit, donc ) et le ciel se compose d'un gigantesque vaisseau alien, façon Independence Day. Contrairement au troisième volet, la ville est ici bien moins vivante, comme figée et ce, malgré la présence de piétons et autres automobilistes. Aussi, l'immersion s'avère légèrement amenuisée, mais les choses se rattrapent au niveau du gameplay.

En effet, si le jeu est handicapé par son statut initial de DLC transformé en réel épisode, les ajouts implantés dans le jeu pour modifier notre approche dynamise l'ensemble pour éviter avec un certain brio la lassitude – précisément pour ceux et celles qui ont terminé le troisième volet. Le principal argument à ce niveau ce concentre dans la présence de super-pouvoirs, dont les deux premiers sont à débloquer très rapidement dans le jeu. Le statut scénaristique exploitant une simulation donne en effet une certaine cohérence à l'ensemble et permet aux développeurs de foncer tête baissée dans tous les délires possibles et imaginables. De plus, les pouvoirs prennent en consistance au fil de la progression in-game et du gain d'expérience : sauter plus haut, courir plus vite, planer, courir sur les murs, etc. L'ensemble donne une impression de jeu absolument grisante.

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The boys are back in town

Vous l'aurez compris : les super-pouvoirs forment l'essentiel de l'intérêt du jeu, d'autant plus qu'ils se révèment plutôt variés et très utile : du jet de glace à la télékinésie, en passant par les chocs sismiques ou encore la possibilité d'enflammer les ennemis. Dans tous les cas, des variantes en terme d'effets sont à constater, comme par exemple la télékinésie qui peut également effectuer des dégâts de foudre. En sus des points d'expérience à collecter pour débloquer des compétences et améliorer vos caractéristiques, il conviendra de collecter des clusters présentés sous la forme de zones lumineuses disséminées dans l'étendue de Steelport. Ces clusters permettent de déverouiller des compétences surnaturelles supplémentaires et améliorer l'efficacités des pouvoirs.

Un problème qui se pose avec la présence de super-pouvoirs et de la capacité de faire des sauts gigantesques : les véhicules deviennent totalement inutiles pour se déplacer. Et pourtant, quelques modèles inédits viennent enrichir celui du troisième volet, quand bien même la plupart d'entre eux se contentent d'appliquer des textures différentes sur des voitures connues. Il faut donc se dire que l'usage des bolides et autres avions devient très largement dispensable, puisque vous passerez le plus clair de votre temps à planer dans les airs et à escalader les immeubles de la ville.

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Si le jeu présente un vaste terrain de jeu, un petit scénario est tout de même présent. Après avoir réussi à vous échapper de la simulation, vous vous retrouverez dans le monde réel dans le plus simple appareil et dans une cuve, à la manière de Matrix. Il conviendra donc de trouver un moyen de sauver les autres membres des Saints qui sont eux aussi emprisonnés dans leurs pires cauchemars. Une fois votre équipe reconstituée, il sera question de botter les fesses des extraterrestres. Tout comme son prédécesseur, Saints Row 4 ne lésine pas sur les parodies. On retrouve notamment une mission à la Metal Gear Solid ( avec la planque dans un carton ), un simili Streets of Rage en 2D ou encore des clins d'oeil divers à Terminator ( certains ennemis ), Assassin's Creed ( les points d'observation ) ou encore Mass Effect ( dans certains dialogues ). Bref, on sent clairement que le studio s'est lâché, offrant un résultat très délirant.

Outre les missions principales, de nombreuses activités annexes sont présentes en nombre. Elles se composent parfois de quêtes secondaires et souvent de mini-jeux basés sur le temps. La plupart sont reprises du troisème volet, mais certaines – basées sur les super-pouvoirs – se révèlent totalement inédites, même si certaines sont vraiment pénibles ( les sauts de plates-formes ). Pour les amateurs de coopération, il est possible de se faire l'ensemble de l'aventure à deux en ligne, mais aussi d'effectuer quelques missions qui ne peuvent être effectuées que par dans cette configuration.

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Dans l'optique de vous débarasser des Zins, il faudra compter sur un arsenal plutôt varié qui viendront se compléter à vos pouvoirs. Si l'on retrouve les classiques pistolets, mitraillettes et fusils, quelques joyeusetés viendront égayer l'ensemble : le violator ( remplaçant du pénétrator ), le fusil rebondissant, le désintégrateur, une arme à trous noir, un fusil dubstep complètement barré, mais aussi des armes alien qui se rechargent automatiquement : lance-roquette, sulfateuse, etc. Toutes ces armes étant à customiser et à améliorer comme il se doit dans les armureries de la ville, il faudra glaner un maximum d'argent pour espérer maximiser toutes les caractéristiques.

Un parfait défouloir ?

Dans l'absolu, Saints Row 4 est un jeu diablement addictif pour les amateurs de jeux open world et d'action, tant la liberté est présente, l'humour omniprésent et le défoulement garanti. Le pari était osé de la part de Volition qui propose un recyclage de la ville du troisième épisode, en proposant notamment des graphismes non améliorés. En effet, le soft ne brille pas vraiment par sa réalisation qui se révèle désormais assez vieillissante face à la concurrence, démontrant clairement des limites ( clipping, textures parfois confuses ) et accusant de bugs pouvant même faire planter le jeu. Ce manque de stabilité est le résultat d'une optimisation pas menée à terme, très probablement suite au naufrage de l'éditeur THQ qui avait mis le jeu en péril.

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Quoi qu'il en soit, le titre dispose d'une excellente bande son. Si la tendance du dubstep émane du jeu dès l'écran d'accueil, les stations radio - qu'il est heureusement possible d'écouter sans se trouver dans une voiture – proposent différents styles : de la musique classique au metal, en passant par du reggae ou encore des tubes ultra kitsch tels que Haddaway – What is Love.

En dépit de ses défauts notables, Saints Row 4 est un titre qui plaira avant tout aux amateurs de jeux open world qui ont bien pris conscience de la grande similitude avec le précédent volet, mixant son gameplay pour un rendu similaire à un Crackdown ou un Prototype déjanté. L'humour est toujours présent, au même titre que l'intérêt à jouer en coopération avec un ami. Le jeu n'est toutefois pas d'une extrême longueur ( une quinzaine d'heures en terminant l'ensemble des quêtes ), mais dispose de nombreux objets à récupérer : clusters, ordinateurs pour les aventures textuelles à la manière d'un RPG de l'époque, les journaux audio ). Ces détails mis de côté, le soft révèle un concentré de fun à l'état pur, bien plus brouillon que son prédécesseur mais qui vaut aussi son pesant de cacahuètes.

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+ Les plus

  • Super-pouvoirs grisants
  • Univers complètement délirant
  • Nouvelles armes originales
  • Les parodies
  • Bonne bande son

- Les moins

  • Réalisation graphique dépassée
  • Manque d'optimisation ( bugs, framerate instable )
  • Ville identique à celle de Saints Row : The Third
  • Caméra pénible