Une K1 en plus grand, mais pas que

Comme pour toute la gamme K1, Creality nous livre une imprimante 3D avec cinématique Core XY sur roulements linéaires et sous une base Klipper modifiée, rebaptisée pour l'occasion Creality OS.

Sans revenir en longueur sur les enjeux de Klipper et ce dont il s'agit (nous l'évoquions en profondeur dans notre précédent test de la K1), rappelons que Klipper est un système open source développé depuis quelques années sous base Linux qui exploite des processeurs ARM et propose de nombreuses fonctionnalités inédites que l'on ne retrouve pas encore sur Marlin (l'autre OS grand public le plus connu), avec la capacité de traiter plus d'informations plus rapidement. Pour nombre d'utilisateurs, Klipper permet d'accélérer grandement les vitesses d'impressions, dans les faits les changements sont bien plus profonds et divers.

À titre personnel je préfère Klipper depuis quelques années tout simplement par la facilité avec laquelle il est possible de développer des configurations : tout s'édite en mode texte sans nécessiter de recompiler un firmware sous Arduino ni imposer de flash, c'est donc une solution idéale pour réaliser des ajustements précis et tâtonner sur certaines fonctionnalités qui demandent des tests.

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A droite, la K1 Max, plus imposante que la K1

L'imprimante 3D K1 Max de Creality est disponible au prix officiel de 939 € sur le site de la marque.

La K1 Max, comme son nom l'indique, est donc la grande sœur de la K1 qui offre un volume d'impression plus confortable. On passe ainsi d'un volume d'impression de 220 x 220 x 250 mm à 300 x 300 x 300 mm. Pour le coup, avec la K1 Max, Creality offre une solution qui va au-delà de son principal concurrent Bambulab, avec un volume d'impression plus important que la X1 Carbon.

La conception reste identique à la K1, et cela est loin de nous déranger puisqu'elle se veut exemplaire : châssis en aluminium avec cadres supérieurs et inférieurs en alu moulé d'une pièce offrant une rigidité inégalée sur le segment. Cette rigidité est particulièrement appréciable quand on aborde des hautes vitesses et que l'on vise les 600 mm/s. Notons que l'on profite cette fois d'un capot supérieur en verre (il était en polycarbonate sur la K1), une jolie attention qui se veut parfois encombrante, heureusement, il existe déjà quelques mods permettant de le stocker sur le côté de la machine lorsqu'il n'est pas utile. On pourra également s'imprimer des cales pour le surélever en cas de besoin.

Malheureusement, on conserve également un système de support de bobine situé à l'arrière de la machine. La bobine n'est pas visible, ce qui est esthétiquement intéressant, mais diablement contraignant pour l'installation du filament.

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Comme toujours chez Creality, les accessoires sont nombreux

On retrouve toujours la tête d'impression sur le haut de la machine, dans sa version allégée (190 grammes seulement sur la balance) et disposant d'une révision de l'extrudeur lancé avec la K1. Ce dernier propose donc toujours un système débrayable pour insérer et bloquer le filament et un double entrainement avec une puissance annoncée à 50 N. Les engrenages s'inspirent du système Hemera, et le tout a profité des remontées des utilisateurs de la K1.

Rappelons que la K1 a souffert d'un extrudeur à la qualité contestable : la plaque arrière recevant les engrenages était constituée d'un alliage trop sujet aux déformations liées à la chaleur avec pour conséquence, lors d'une surchauffe moteur, d'écarter les engrenages. À la clé : plus d'extrusion et phénomène de bouchon fantôme. Creality a corrigé le tir en changeant l'alliage de la pièce en question et en ajoutant une plaque de polypropylène

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Même son de cloche pour la hotend qui est une nouveauté introduite avec la K1 et qui mélange cuivre et titane pour la partie heatbreak et une cartouche de chauffe circulaire à 360 degrés en céramique. Là encore on profite d'une version révisée avec une céramique plus épaisse et moins fragile ainsi qu'une thermistance désolidarisée de la cartouche de chauffe pour un remplacement facilité. On retrouve également la carte fille de la K1 avec son accéléromètre intégré offrant la voie à la compensation de résonance (input shaping) pour limiter les effets de rémanence des motifs sur les pièces imprimées liées à l'inertie.

Le plateau flexible en PEI satiné noir est toujours de la partie, et il se veut toujours aussi efficace, mais on aurait apprécié un revêtement double face, quitte à avoir deux faces satinées, cela aurait permis d'anticiper l'usure et de simplement avoir à retourner la plaque plutôt qu'à envisager d'en racheter une nouvelle.

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Le support de bobine est à l'arrière de la machine.


Côté nouveautés technologiques et techniques apportées sur cette K1 Max on peut en citer 2 au niveau matériel : l'intégration du module Camera AI ainsi que la présence d'un module LiDar sur le côté de la tête.

L'input Shaping est également au menu et permet de faire trembler la machine pour étudier la résonance et comparer la position souhaitée à la position réelle de la tête. En résulte une fréquence de résonance à laquelle on applique un algorithme spécifique pour compenser les déports, et assurer ainsi une impression sans ghosting ni ringing sur les pièces.

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Le module de filtration est efficace

Camera AI : il s'agit d'un bloc caméra situé dans le coin avant droit de la machine et qui permet, au-delà de surveiller l'enceinte de l'imprimante à distance, d'offrir quelques améliorations de confort.
On peut ainsi réaliser des timelapses automatiques de ses impressions pour réaliser des montages vidéo. Mais l'appellation IA nous renvoie à des fonctionnalités plus utiles, notamment la détection de corps étrangers sur le lit : si une impression est déjà en place et qu’on lance un projet sans faire attention, la caméra repère l'objet en place comme un obstacle et alerte l'utilisateur tout en refusant de lancer l'impression. Autre application, le mode Spaghetti hérité des mods Octoprint : si une pièce se décolle pendant l'impression ou que l'extrusion pose problème, la caméra peut le repérer et alerter l'utilisateur qui peut alors intervenir pour stopper l'impression.

Le LiDar quant à lui offre deux fonctionnalités principales : il permet de scanner la première couche d'impression pour assurer qu'elle est bien collée et qu'elle n'est pas déformée afin d'assurer un début d'impression sans faille. Il est également utilisé lors du réglage du Pressure Advance : la tête imprime des chevrons avec des variations de vitesse et d'extrusion, puis le Lidar analyse le résultat pour trouver les meilleurs réglages et les enregistrer dans la machine.

À l'usage / interface

Comme sur la K1 le premier lancement de la machine commence par une salve de réglages et autotests qui peut prendre jusqu'à 15 minutes. Mais une fois l'étape terminée, la machine est fin prête à se lancer dans ses premières impressions, sans aucun réglage supplémentaire.

On retrouve une interface claire et simple, sans grandes fioritures ni même options trop poussées.

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En Français, les options avancées situées dans la partie Camera AI sont un peu compliquées à cerner. Notons que certaines options cochées ici, comme l'activation de la vérification de la première couche au LiDar, ne s'activeront que si l'impression est lancée depuis l'écran tactile (depuis l'interface Web, ces options ne se lancent pas automatiquement ), et c'est bien dommage, on aurait souhaité avoir plus d'options sur l'interface Web ou des options activées et forcées par défaut une fois cochées dans le menu tactile.

L'écran affiche toujours la prévisualisation des modèles et les températures, mais toujours pas les vitesses demandées, situation étonnante alors que la communication de Creality se fait autour de la vitesse.

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La caméra est installée dans un angle

D'ailleurs point intéressant : la K1 Max ne propose pas le fameux test de vitesse à 600 mm/s qui était livré avec la K1 mais seulement le benchyboat de 17 minutes, un chat chinois ainsi qu'un support de bobine. Néanmoins, nous avons pu récupérer le fichier et les tests à 600 mm/s sont concluants.

Lors de nos tests, la K1 Max s'est montrée aussi habile que la K1, c'est-à-dire exceptionnelle pour une machine sortie d'usine sans réglage utilisateur particulier et avec des profils sous CrealityPrint proposés par défaut.

Nous avons noté les bienfaits de la nouvelle hotend : de 25 à 220 °C en seulement 32 secondes, soit 12 secondes de moins que sur K1. Les variations de température sont minimes lors des impressions, même à plus de 450 mm/s.

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Le Lidar à l'oeuvre pour le réglage automatique du Pressure Advance

Concrètement, la machine se débrouille à merveille avec le profil réglé à 300 mm/s, c'est en moyenne 5 à 6 fois plus rapide que sur les machines traditionnelles et cela ouvre la voie à des utilisations concrètes dans le prototypage ou la production rapide de pièces.

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Impression d'équerres à 300 mm/s

Exemple concret : j'ai eu besoin d'une pièce pour adapter un tuyau de ventilation à un système de filtration. Après 5 minutes de design la pièce de diamètre 80 mm sur 12 cm de haut (type manchon) en 4 mm d'épaisseur n'a pris que 25 minutes d'impression.

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Test avec HueForge : la sollicitation extreme de l'extrudeur ne pose plus de problème.

Globalement le système de leveling est juste parfait : aucune action à entreprendre côté utilisateur pour une première couche impeccable à chaque fois. Seul le lit PEI est sans doute un peu moins collant qu'un lit PEI à film collé : nous avons volontairement sali ce dernier (traces de mains) pour tester ses limites et noté ainsi des décollements. Problème résolu après un bon nettoyage à l'eau chaude et au détergent.

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Test à 600 mm/s passé haut la main !

Concrètement il n'y a pas grand-chose à reprocher à cette K1 Max si ce n'est à nouveau sans doute le bruit émanant de son ventilateur latéral : il s'agit d'un énorme radial de 120 mm soufflant au niveau de la buse pour aider au refroidissement des pièces. Solution nécessaire aux impressions à haute vitesse, il n'en reste pas moins assourdissant.

En bref, nous avons pris encore plus de plaisir sur cette K1 Max que sur la K1, notamment grâce à l'extrudeur fiabilisé et à la hotend révisée, mais aussi par son volume d'impression plus important n'ayant pas d'impact notable sur la qualité des impressions : plus qu'acceptables y compris à haute vitesse.

Bilan

À la question peut-on vraiment imprimer vite avec une machine de taille moyenne, la réponse est évidemment oui. Peut-on imprimer bien dans les mêmes conditions ? C'est un grand Oui aussi avec la K1 Max.

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Nous avons été à la fois rassurés et séduits avec cette K1 Max. Rassurés d'avoir vu Creality retarder le lancement de sa machine pour se laisser le temps de corriger certains aspects et notamment l'extrudeur qui se voulait problématique. La situation aurait été d'autant plus embarrassante de voir une impression de volume plus important que sur K1 échouer à 80% à cause d'un extrudeur mal pensé.

On apprécie à nouveau la solution clé en main et plug n play de Creality : on déballe la machine, on réalise les tests de démarrage et il n'y a plus qu' à se lancer dans l'impression 3D et tous les projets qui nous viennent en tête.

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Les performances tant en précision, qualité et vitesse sont véritablement bluffantes pour une machine grand public en sortie de boite. Cerise sur le gâteau, la K1 Max est esthétiquement très réussie (à mon gout) et les finitions sont impeccables.

Au niveau des regrets, on note toujours une interface quelque peu bridée, mais Creality a finalement rempli sa promesse et livré les fichiers sources de son OS afin de permettre à chacun d'aller modifier ce que bon lui semble. Il devient donc plus facile de récupérer une expérience Fluidd ou Mainsail comme on peut en profiter sur les installations Klipper Stock et reprendre ainsi la main sur l'ensemble de la machine et de ses interfaces.

On note également au passage qu'entre notre test de la K1 et celui de la K1 Max, l'outil Creality Print, qui sert à préparer les fichiers, a connu des améliorations fulgurantes : il est de plus en plus complet et se rapproche du standard imposé par d'autres slicers comme Super Slicer, Orca ou Cura. En outre, ses profils par défaut pour les machines de Creality sont particulièrement appréciables et fiables.

L'imprimante 3D K1 Max de Creality est disponible au prix officiel de 939 € sur le site de la marque.

+ Les plus

  • Les finitions impeccables
  • La structure rigide
  • La vitesse d'impression et la qualité proposée
  • L'automatisation complète des réglages

- Les moins

  • Intéret limité du LiDar
  • Le bruit du ventilateur en impression
  • L'interface Web très limitée