Annoncé en mai 2021, le projet de fusion entre les groupes TF1 et M6 a pour ambition de créer un grand média français capable de fournir une offre diversifiée sur de multiples supports et de résister à la pression des géants du streaming, essentiellement américains.

Si les synergies générées par le rapprochement peuvent donner de plus grands moyens d'action, rapprocher les deux entités n'est pas une évidence et peut poser des problèmes concurrentiels.

tf1-m6

Dès le départ, ses promoteurs notaient qu'il fallait attendre le feu vert des différents régulateurs avant une validation qui n'arriverait pas avant fin 2022 au mieux. Depuis, des négociations se sont enclenchées pour coller aux impératifs de réglementation, notamment en cédant des chaînes de la TNT à Altice.

Mais la consolidation rencontre de sérieux obstacles, au point de risquer de capoter. Lors de la présentation des résultats trimestriels de M6, le président du directoire Nicolas de Tavernost s'est montré plutôt pessimiste.

Rapport défavorable de l'Autorité, mais pas encore de décision

L'Autorité de la Concurrence a en effet relevé dans un rapport des problèmes de concurrence significatifs concernant la publicité et les remèdes proposés risqueraient en l'état d'ôter toute pertinence au projet qui serait alors abandonné.

L'Autorité n'a pas encore pris de décision définitive et les deux groupes espèrent toujours trouver une issue favorable pour créer ce fameux géant français des médias.

TF1 et M6 ont toutefois prévenu qu'ils ne sont pas prêts à fusionner à n'importe quel prix. Trop de contraintes et d'obstacles pourraient les contraindre à renoncer. Dans le même temps, ils appellent à repenser le cadre réglementaire télévisuel à la lumière des évolutions d'Internet et du streaming vidéo en tenant compte aussi de la publicité sur les canaux numériques.

A ce titre, l'annonce par Netflix d'une nouvelle offre à bas coût intégrant de la publicité doit faire réfléchir à l'évolution de la réglementation pour donner à la nouvelle entité la capacité de faire jeu à armes égales.

Source : Les Echos