Présentation
Dans cet article, vous découvrirez la signification de ces termes, les débits auxquels vous pourrez prétendre, et les limitations inhérentes à ces technologies, la plus importante étant la distance qui sépare votre habitation du serveur ADSL le plus proche (nommé répartiteur). C‘est d’ailleurs sur ce point précis que la bataille du haut ou du très haut débit va se livrer.
Tout d’abord quelques petits rappels technologiques sur les possibilités théoriques de chacune de ces technologies.
En terme de débit :
- ADSL : 8 Mbps / 1 Mbps (débits théoriques maximums respectivement en réception et en émission)
- ADSL2+ : 25 Mbps / 2 Mbps
- RE-ADSL : 1 Mbps / -
En terme de distance (remarque, le débit accessible diminue quand la distance augmente) :
- ADSL : environ 4 km
- ADSL2+ : environ 4,5 km
- RE-ADSL : environ 8 km
- la distance qui vous sépare du central ADSL (plus cette dernière augmente, plus le débit diminuera)
- la qualité de votre ligne téléphonique (il existe des lignes plus ou moins récentes qui possèdent des propriétés différentes, comme le diamètre des fils de cuivre qui est plus élevé sur les lignes récentes (6/10 au lieu de 4/10) et qui permet donc d’accéder à de meilleurs débits)
- la qualité de votre propre installation (par exemple la présence d’une simple rallonge téléphonique peut diminuer drastiquement votre qualité de réception, détail à ne pas négliger !)
Comme vous pouvez le constater, les débits théoriques proposés par l’ADSL2+ sont très élevés, avec des vitesses de téléchargement jusqu’à trois fois plus élevées qu’avec l’ADSL, et deux fois plus élevées en émission.
Concernant le RE-ADSL, j’y reviendrai par la suite, cette technologie est clairement destinée à un certain type de personnes, ceux habitant à une très grande distance d’un central ADSL, jusqu’à près de 8 km.
Evidemment, les débits atteignables n’auront alors plus grand chose à voir avec du haut débit, mais permettront tout de même à de nombreux internautes d’accéder enfin à des offres illimitées avec des débits largement supérieurs à ceux des « vieillissants » modems 56 kbps. Bref, il s’agit donc d’une très bonne nouvelle pour tous les exclus de l’ADSL.
Explications
De nombreuses personnes se demandent quel pourrait être l'intérêt des très hauts débits proposés par l'ADSL2+.
En effet, une bande passante de 25 Mbps pour naviguer sur le net ou recevoir des mails, ce n'est pas vraiment nécessaire.
Bien entendu, certaines personnes pourront utiliser ces débits pour des
applications dédiées, comme le P2P (!), ou encore l'hébergement d'un
site web, mais ce n'est pas à ces applications qu'ont pensé nos
Fournisseurs d'Accès à Internet.
Les investissements engagés pour mettre en place l'ADSL2+ doivent être rentabilisés, et pour cela les FAI comptent bien vous facturer de nouveaux services, comme cela a déjà été le cas en 2004 avec l'apparition de la téléphonie IP (les appels vers les téléphones fixes sont gratuits, mais pas ceux vers les mobiles ou vers l'étranger).
L'année 2005 ne sera pas synonyme de téléphonie mais de vidéo !
En effet, l'application phare que compte mettre en place les FAI est la mise en place de flux vidéo en haute définition, et avec ceci la mise en place de très nombreux services associés.
Petits rappels :
La
télévision qui est disponible actuellement par ADSL utilise le codage
MPEG-2 (celui la même utilisé par les cablo-opérateurs) et nécessite
une bande passante d'environ 3,5 Mbps, compatible avec les débits
proposés en zone dégroupée (AOL 5 Mbps, ou Free 6 Mbps). Une seule
chaîne peut être visionnée en même temps (impossible de regarder par
exemple deux chaînes différentes sur deux télévisions), ce qui
constitue une limitation importante.
L'ADSL2+, avec ses 25 Mbps, va permettre la réception d'une télévision dite haute définition,
basée sur le codage MPEG-4. Elle nécessitera une bande passante de 7 à
8 Mbps, ce qui permet donc d'envisager la réception de plusieurs
chaînes simultannément (par exemple regarder une chaîne tout en
enregistrant une autre). Pour rappel, la télévision haute définition
nécessitera des téléviseurs adaptés, mais devrait se généraliser dans
les années à venir. Son lancement officiel en France est prévu en 2005
avec des bouquets dédiés.
De nombreux services annexes devraient faire leurs apparitions, comme par exemple celui proposé par Free, actuellement en expérimentation, qui consiste à proposer un magnétoscope virtuel, vous permettant de visionner n'importe quel programme diffusé les 14 précédents jours !
De même, on devrait voir apparaître très rapidement des services de vidéo à la demande (des vidéoclubs online), de téléchargement de musique, de locations de logiciels, bref, de quoi intéresser les internautes et de quoi remplir les poches des FAI ;)
Outre la télévision, ces
débits vous permettront d'utiliser des applications actuelles dans de
meilleures conditions, comme le téléchargement de fichiers volumineux
(le temps de téléchargement peut être divisé par trois), le partage de
connexion (chaque ordinateur pourra disposer d'une bande passante
confortable), la navigation sur le net (surtout sur des sites qui
proposent des contenus très riches et donc très longs à charger), ou
encore la réception et surtout l'envoie de mails (avec des pièces
jointes de grandes tailles). Je ne parlerai pas du P2P, qui profitera
bien entendu du débit amélioré en réception, mais surtout du débit en
émission ! (les majors ont du soucis à se faire).
Bref, pas d'inquiétude, vous trouverez bien une occupation à cette faramineuse bande passante !
Débits vs Distance
Tous les Fournisseurs d’Accès à Internet vous
annoncent aujourd’hui la possibilité d’accéder à du très haut débit
mais, ne rêvons pas, ce débit ne sera malheureusement pas accessible à
tous...
Comme je vous l’ai déjà précisé, le facteur clé à prendre
en compte est la distance de votre habitation au central ADSL qui
conditionne le choix de la technologie utilisable (ADSL, ADSL2+,
RE-ADSL ou…rien du tout !) et donc les débits atteignables.
Plus que de longs discours, la figure suivante devrait vous en convaincre.
Cette
figure représente le débit (en Mbps ou Méga bit par seconde) accessible
à l’internaute en fonction de sa distance au central ADSL (exprimée en
km).
Comme vous pouvez le constater, on peut distinguer trois zones
distinctes, délimitant les trois technologies actuellement disponibles
en ADSL.
En
résumé, nous devrions donc retrouver les trois situations suivantes
(pouvant subir quelques fluctuations en fonction de la qualité de votre
ligne) :
- de 0 à 3 km : vous aurez accès à l’ADSL2+ avec un très haut débit compris entre 25 Mbps (si vous êtes tout près du serveur) à près de 7 Mbps à une distance de 3 km
- de 3 km à 5 km : vous n’aurez accès qu’à l’ADSL « classique », avec des débits compris entre 5,5 Mbps et 1 Mbps suivant la distance
- de 5 km à 7-8 km : vous n’aurez accès qu’au RE-ADSL et vous devrez vous contenter de débits compris entre 1 Mbps et 128 kbps.
Remarque : le site internet degrouptest.com
vous permet de déterminer cette fameuse distance simplement
en indiquant votre numéro de téléphone.
Vous pouvez également accéder à cette information directement
par France Télécom (en composant le 1014) ou dans les informations
technique de votre FAI (par exemple ici
pour Free).
Cette figure amène plusieurs remarques :
- contrairement
à ce que beaucoup annoncent, l’ADSL2+ ne permet pas d’augmenter de
manière sensible la distance séparant l’internaute du central, par
contre à distance égale le même internaute pourra disposer d’un débit
beaucoup plus élevé.
- au
delà de 3 km, l’ADSL2+ ne présente plus d’avantage par rapport à l’ADSL
classique, ce qui va réserver l’ADSL2+ à une frange encore réduite de
la population.
- le
RE-ADSL constitue une très bonne nouvelle pour les exclus de l’ADSL,
même si les débits proposés restent limités (mais largement supérieurs
à ceux d’un modem 56 Kbps).
Le Re-ADSL
Le RE-ADSL, anacronyme de Reach Extended ADSL, est en fait une simple extension de l’ADSL, non pas optimisée pour le débit mais plutôt pour la distance.
En effet, grâce à cette technologie, la distance séparant le central
ADSL de l’abonné est grandement augmentée, passant de 4-4,5 km pour
l’ADSL, à près de 7 voir 8 km.
D’après Jean-Philippe Vanneau, directeur de réseau chez France Télécom, « Aujourd’hui,
97% des personnes dont le répartiteur est équipé pour l’ADSL peuvent
accéder au haut débit. Grâce au RE-ADSL, lancé durant le premier
semestre 2005, nous atteindrons les 99% ».
Concrètement, le RE-ADSL utilise la même technologie que l’ADSL classique, à la différence qu’une plus grande quantité d’énergie est fournie afin d’augmenter significativement une partie des hautes fréquences. C’est ce paramètre qui permet d’expliquer l’augmentation de la portée. Bien entendu, l’augmentation de la portée se fait au détriment du débit, qui sera limité dans le meilleur des cas à 1 Mbps en réception, mais le plus souvent à 512 Kbps voir seulement 128 Kbps.
A
l’heure d’aujourd’hui, France Télécom d’un côté, Free de l’autre, ainsi
que d’autres opérateurs, sont en train de mettre à jour leurs
répartiteurs afin qu’ils supportent cette nouvelle norme.
D’ici la
fin de l’année 2004, et plus vraisemblablement la fin du premier
semestre 2005, nous devrions voir apparaître de nouvelles offres
dédiées (à des prix encore inconnus….).
En
ce qui concerne le choix de la technologie, celui ci sera effectué
directement par votre FAI après avoir testé la qualité de votre ligne.
Vous serez alors automatiquement basculé en ADSL2+, ADSL ou RE-ADSL
suivant la compatibilité de votre répartiteur et votre distance à ce
dernier.
L?ADSL2+
L’ADSL2+ est, pour rappel, le successeur de l’ADSL « classique » dont plus de 7 millions de foyers disposent aujourd’hui en France.
Cette technologie, synonyme de très haut débit, est donc très attendue par les internautes que nous sommes.
Les débits annoncés, jusqu’à 25 Mbps,
laissent pantois de nombreuses personnes qui se demandent même à quoi
un tel débit pourra bien servir ! Pas d’inquiétude, les Fournisseurs
d’Accès à Internet y ont pensé pour nous avec, comme principal
objectif, le lancement officiel de la télévision haute définition et de
tous les services associés (vidéo à la demande,…).
A la surprise générale, un FAI français a
lancé une offre d’accès à l’ADSL2+ pour la fin octobre 2004, alors que
tout le monde attendait un lancement pour le début 2005. Ce trublion, Free
pour ne pas le nommer, a lancé dans son sillage toute une série
d’annonce des plus grands FAI, comme France Télécom avec Wanadoo, Neuf
Telecom, Club Internet ou encore Cegetel. Bref, l’année 2005 sera
l’année de l'ADSL2+.
Petits rappels :
L’ADSL2+
est une simple évolution de la norme ADSL actuelle. La principale
différence repose sur l’utilisation d’une gamme de fréquence
supplémentaire, située entre 1,1 et 2,2 MHz, en plus de la gamme de
l’ADSL classique, située entre 0,15 et 1,1 MHz.
Cette astuce technique explique l’augmentation très significative de la bande passante disponible.
Ainsi, d’après France Télécom, des débits de 25 Mbps sont atteignables,
dans certaines conditions. En effet, comme pour l’ADSL classique, la
débit est fonction de la distance séparant l’abonné du répartiteur le
plus proche.
La figure suivante vous explique ceci en détail :
Comme vous pouvez le constater, le très haut débit ne sera pas accessible à tous :(
Les 25 Mbps théoriques seront effectivement accessibles mais uniquement aux abonnés situés à moins de 500 mètres du répartiteur.
Pour les autres, l’ADSL2+ permet tout de même d’atteindre de très hauts
débits, 15 Mbps à 2 km, et 8 Mbps à une distance de 3 km, ce qui laisse
loin derrière l’ADSL classique.
De nombreux FAI proposent des offres d’accès à l’ADSL2+ avec des débits plus ou moins importants, par exemple Free annonce 15 Mbps, tandis que France Télécom annonce 16 Mbps. En fait, quelque soit le FAI, tous ont accès aux mêmes débits, qui sont uniquement fonction de la qualité de la ligne de l’abonné et de sa distance au répartiteur.
Pourquoi Free annonce-t-il alors un débit de « seulement » 15 Mbps pour son offre d’accès à très haut débit ' Pour la simple raison que ce FAI considère que l’abonné « moyen » se situe en ville à une distance de 2 km du central, ce qui équivaut à un débit de 15 Mbps. D’après France Télécom « 50% des lignes pourront bénéficier d’un accès supérieur à 10 Mbps ».
Conclusions
Comme vous avez pu le voir, l'avenir s'annonce radieux pour les surfeurs français.
Des débits toujours plus élevés, des services toujours plus nombreux, et, cerise sur le gâteau, des tarifs quasi-stationnaires ! (par exemple Free qui propose son offre ADSL2+ à 29,90 €/mois).
Toutefois, il est bon de relativiser ceci à deux niveaux :
- il ne faudrait pas oublier les exclus de l'ADSL, qui doivent encore
aujourd'hui se contenter d'un débit de 56 Kbps... ayons une pensée pour
eux, et espérons que les technologies concurrentes pourront améliorer
leur sort (je pense en particulier au Wimax, le très haut débit sans
fil permettant des taux de transfert de 70 Mbps sur une distance de 50
km).
- Le très haut débit que nous allons connaître au cours de ces prochains mois n’est, malheureusement, rien en comparaison de ce que disposent déjà nos amis japonais. En effet, les 15 millions d’abonnés du Soleil-Levant disposent de la technologie dite FTTH (Fiber To The Home), qui consiste tout simplement à relier le central téléphonique aux immeubles directement par fibre optique.
Résultat, ces chanceux disposent pour 25 euros par mois d’une connexion de 100 Mbps en réception et de 45 Mbps en émission….voilà qui laisse songeur et qui augure d’un avenir radieux pour les surfeurs que nous sommes tous.