Mercredi, un individu a tué au moins deux personnes lors d'un attentat contre une synagogue et un restaurant turc dans la ville de Halle en Allemagne. Le ministre allemand de l'Intérieur a souligné une attaque antisémite, tout comme le président de la République en France.

D'après la directrice de SITE Intelligence Group, l'auteur de l'attentat - qui a été interpellé - avait publié en ligne un manifeste où il a exprimé sa volonté de " tuer autant d'anti-Blancs que possible, des Juifs de préférence. " Ce manifeste montre par ailleurs des armes de fabrication artisanale. La synagogue de Halle semblait être la cible visée lors de la fête juive du Yom Kippour.

Pendant 35 minutes, l'homme a diffusé en direct sur Twitch son attaque. Surtout connue pour la diffusion de parties de jeux vidéo, la plateforme de streaming d'Amazon a confirmé cette diffusion depuis un compte créé il y a environ deux mois et sur lequel il n'y avait eu qu'un seul essai de diffusion en direct avant l'attaque mortelle de mercredi.

Selon Twitch, l'attaque de Halle a été vue en direct par cinq personnes. Près de 2 200 personnes ont ensuite eu accès à la vidéo enregistrée dans les 30 minutes avant son signalement et son retrait de Twitch.

Twitch indique que la vidéo n'a pas fait l'objet de recommandations ou une apparition dans un répertoire. " Notre enquête suggère que des personnes coordonnaient et partageaient la vidéo via d'autres services de messagerie en ligne. "

Lorsque la vidéo a été supprimée, Twitch a partagé son empreinte numérique (hash) pour faciliter son identification et éviter sa diffusion sur d'autres plateformes. " Nous avons travaillé de toute urgence pour supprimer ce contenu et nous suspendrons de manière définitive tout compte publiant du contenu de cet acte odieux. "

La diffusion en direct sur Twitch rappelle celle via Facebook Live pendant 17 minutes de l'attentat de Christchurch en Nouvelle-Zélande contre deux mosquées en mars dernier. Facebook avait alors été vivement critiqué et a par la suite mis en place une série de restrictions.

Tout comme Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube, Amazon fait partie du Global Internet Forum to Counter Terrorism (GIFCT) pour endiguer la propagation de contenus terroristes en ligne. Une tâche manifestement ardue pour laquelle les algorithmes employés sont encore perfectibles.

Un problème est l'entraînement des outils d'intelligence artificielle pour lesquels il manque des contenus d'événements violents filmés à la première personne. Afin d'y pallier, Facebook va par exemple travailler avec les forces de l'ordre aux USA et au Royaume-Uni pour obtenir des séquences vidéo de leurs programmes de formation aux armes à feu.

Avec un tel jeu de données pour les algorithmes de machine learning, un objectif est d'améliorer la détection des contenus et éviter les erreurs de détection en rapport avec des séquences vidéo de fictions ou jeux vidéo.