Invité de l'émission " La France bouge " sur Europe 1, le directeur général du groupe Iliad (maison-mère de Free) a été interrogé sur les actes de vandalisme commis dans la nuit du 26 au 27 avril sur le réseau national de fibre optique avec des câbles sectionnés. Les infrastructures de plusieurs opérateurs télécoms ont été impactées et Free semblait le plus concerné.

Thomas Reynaud parle d'un acte de sabotage avec des coupures simultanées. " Nous avons eu environ 100 000 abonnés qui ont été affectés, essentiellement dans l'Est de la France, à Strasbourg, Gravelines et Reims. " Dans le fixe et le mobile, Free compte près de 20,5 millions d'abonnés fin 2021.

" Notre centre de supervision a été alerté par les coupures simultanées de fibres optiques qui ne concernaient pas seulement Free, mais aussi deux autres opérateurs télécoms (ndlr : SFR notamment). Nos équipes ont réagi très vite. […] Nous avons réussi à rétablir le service au bout de quatre à cinq heures. "

Thomas Reynaud souligne la résilience des réseaux et la capacité à trouver des routes secondaires sur d'autres chemins de fibre optique pour le trafic. Il rappelle en outre que les infrastructures télécoms sont juridiquement des infrastructures d'importance vitale.

" Ces actes de vandalisme sont d'une extrême gravité parce qu'ils étaient coordonnés et ce n'est pas Free nécessairement qui était ciblé, ce sont les Français, c'est la capacité des hôpitaux à continuer de fonctionner, ce sont les petits commerçants, les étudiants. "

Pas de revendication et une enquête en cours

Selon l'AFP, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour " détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, " entrave à un système de traitement automatisé de données " et " association de malfaiteurs. " Thomas Reynaud confirme qu'une enquête est menée par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure).

coupure-cable-fibre-optique Crédits : Free - Twitter

Dans un communiqué, la Fédération Française des Télécoms a indiqué que ce sont les services de télécommunications de plusieurs régions en France qui ont été perturbés, citant l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté, le Grand-Est et l'Île-de-France.

" La FFTélécoms et les opérateurs alertent les pouvoirs publics depuis de nombreux mois sur la recrudescence des actes de vandalisme. […] Chacun de ces actes de vandalisme impacte lourdement l'exécution des chantiers vitaux du déploiement de la fibre optique, du New Deal Mobile et de la 5G. "

Pour Arthur Dreyfuss (Altice - SFR), président de la Fédération Française des Télécoms, les actes de vandalisme d'hier sur les réseaux de fibre optique sont " inédits et totalement inacceptables. Je condamne fermement ces actes de sabotage qui engendrent des désagréments considérables pour les entreprises et les citoyens de notre pays. "