Initialement annoncées pour le 8 février prochain, les modifications apportées aux conditions d'utilisation du service de messagerie WhatsApp n'entreront finalement en vigueur qu'à partir du 15 mai. Le 8 février, aucun utilisateur ne verra donc son compte suspendu ou supprimé.

Dans le giron de Facebook, WhatsApp a conditionné la disponibilité de son service à l'acceptation des nouvelles conditions d'utilisation. Néanmoins, elles ont suscité l'incompréhension et la polémique.

WhatsApp a sa part de responsabilité avec une communication brouillonne et une décision en apparence cavalière, et tente désormais de rattraper le coup. " Nous comprenons la confusion qui règne autour de la récente mise à jour. Beaucoup d'informations erronées ont circulé, ce qui a créé de l'inquiétude. Nous souhaitons aider chacun à comprendre nos principes et les faits. "

Plus de temps pour expliciter et convaincre, alors que des services comme Signal et Telegram surfent sur la polémique en enregistrant une arrivée manifestement significative de nouveaux utilisateurs.

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WhatsApp se pose en victime de désinformation

WhatsApp rappelle que les conversations personnelles demeurent protégées par du chiffrement de bout en bout, afin que " ni WhatsApp ni Facebook ne puissent voir vos messages privés " et cela ne changera pas. " Nous ne conservons pas les historiques des destinataires des messages ou des appels. Nous ne pouvons pas non plus voir votre localisation partagée, et nous ne partageons pas vos contacts avec Facebook ", ajoute le service.

Selon WhatsApp, la mise à jour des conditions d'utilisation ne sert pas à augmenter sa capacité de partage des données avec Facebook, mais à améliorer la communication avec des entreprises, via des fonctionnalités professionnelles optionnelles.

Dès octobre, WhatsApp avait annoncé l'arrivée d'achats in-app et la possibilité pour les entreprises ayant recours à ses outils de proposer un support client en stockant les messages sur les serveurs de Facebook. WhatsApp avait alors précisé que pour les conversations avec une entreprise utilisant le service d'hébergement, elles ne profiteraient pas du chiffrement de bout en bout de l'application.

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Cela explique une partie de l'imbroglio, sans compter pour ajouter au flou ambiant le Règlement sur la protection des données en Europe qui empêche des modifications abruptes susceptibles de mettre fin à la jouissance du service. Même l'autorité italienne de protection des données personnelles est dans le flou.

" Les conditions d'utilisation et la nouvelle politique de confidentialité ne permettent pas aux utilisateurs de comprendre quels changements ont été introduits ou quelles opérations de traitement des données seront effectivement effectuées par WhatsApp après le 8 février. En bref, la nouvelle politique de confidentialité ne permet pas aux utilisateurs de WhatsApp de faire des choix libres et pleinement éclairés. "

À voir si WhatsApp réussira à être plus clair d'ici le 15 mai désormais… ou si tout tombera à l'eau. Trois mois de plus pour convaincre.