Plus que l'avocat de Pharrell Williams, c'est la Global Music Rights, une société qui regroupe 42 auteurs musicaux qui demande aujourd'hui à YouTube de retirer 20 000 morceaux de musique de sa plateforme sans quoi l'affaire se poursuivra devant les tribunaux.

YouTube-musique  Certains artistes se liguent donc désormais contre YouTube à la veille du lancement du nouveau service payant ( Music Key) de Google.

La plainte part d'un constat simple d'après Irving Azoff, le créateur de la GMR : les artistes sont de moins en moins payés tout simplement parce que leurs titres se retrouvent sur des plateformes comme YouTube qui ne permettent pas de dégager autant de bénéfices que la vente de disques. Le secteur du disque souffrirait ainsi encore beaucoup de la transition numérique sans avoir trouvé la recette idéale pour contenter à la fois le public et les artistes.

Si tout cela est question d'appréciation, les faits sont du côté de la GRM : pour chaque service de diffusion, il faut obtenir la permission des détenteurs des droits d'auteur. Or, ce seraient 20 000 titres gérés par la société qui seraient diffusés actuellement par YouTube en toute illégalité. Irving Azoff déclare ainsi qu'il serait en droit de demander 150 000 dollars de dommages pour chaque vidéo publiée sur la plateforme sans aucune autorisation, soit un total de 3 milliards de dollars.

Du côté de YouTube, la défense s'organise autour du Digital Millennium Copyright Act ( DMCA), une procédure qui permet au détenteur de droit d'auteur de signaler des publications pour les faire retirer. Cette procédure implique l'identification précise des fichiers ou contenus à bloquer, ici des adresses URL. la GRM devrait ainsi lister une à une chaque vidéo, ce qu'elle n'a visiblement pas fait.

La lourdeur du processus est de plus en plus décriée par les auteurs compositeurs, qui mettent en avant le pillage des droits d'auteur par les grandes sociétés comme Google. En outre, l'existence même du DMCA prend la problématique à l'envers : il n'est plus nécessaire aux plateformes de diffusion d'obtenir des accords, mais c'est aux ayants droit de faire la chasse aux contenus diffusés pour en demander le retrait...

Compte tenu des tensions actuelles entre les deux sociétés, l'affaire a de grandes chances de virer au procès. Ce sera alors aux juges chargés du dossier de trancher.