La semaine dernière, Kody Kinzie, le cofondateur du groupe de hackers éthiques Hacker Interchange, a rapporté que sa chaîne YouTube a reçu une mise en garde à cause d'une violation des conditions d'utilisation de la plateforme.

Hacker Interchange se présente comme un groupe qui produit la chaîne Cyber Weapons Lab et enseigne des concepts de hacking éthique aux débutants. La mise en garde de YouTube a porté sur l'interdiction de publier du contenu " qui montre aux utilisateurs comment contourner les systèmes de sécurité informatiques ou voler les identifiants et les données personnelles d'un utilisateur. "

Cette interdiction est en rapport avec " Instructional hacking and phishing ", soit en français : Instructions pour pirater et hameçonner.

La modération de YouTube - par ailleurs souvent critiquée pour son laxisme - a été jugée excessive et a suscité une levée de boucliers d'une frange de la communauté de la cybersécurité soulignant le caractère pédagogique du contenu visé.

YouTube a reconnu une erreur. Sa mise en garde a été retirée et des vidéos supprimées ont été rétablies. Pour sa défense, YouTube a également rappelé l'existence d'une procédure d'appel et conteste en outre le fait que sa modération en la matière est nouvelle, comme cela a été indiqué dans les critiques.

" Nos règles de la communauté ont toujours eu des politiques contre les vidéos qui encouragent les activités dangereuses ou illégales, y compris celles qui expliquent aux utilisateurs comment pirater ou hameçonner les autres. Ceci n'est pas une nouvelle politique. "

YouTube ajoute qu'il existe des " exceptions pour les vidéos si leur but principal est éducatif, documentaire, scientifique ou artistique. Nous appliquons la politique de la même manière que nous le faisons pour toutes nos politiques et les utilisateurs peuvent faire appel s'ils estiment qu'une vidéo a été retirée par erreur. "

En fouillant dans la Wayback Machine, on peut s'apercevoir que la mention portant explicitement sur " Instructional hacking and phishing " n'est certes pas nouvelle, mais pas ancienne non plus. Elle remonterait en effet au mois de février dernier.

Les hackers éthiques ont bien d'autres plateformes à leur disposition pour mettre en ligne leur contenu pédagogique. Toutefois, cette péripétie montre que YouTube est un canal auquel ils tiennent, ne serait-ce qu'en raison de sa grande popularité. Pour alerter et sensibiliser, YouTube permet de fait de toucher davantage de monde.